Mobilisation de la gauche politico-syndicale
Le CEVIPOF avait préparé un sondage de 44 pages sur l'antisémitisme et les réponses devaient être recueillies par l’IFOP. Le 18 novembre, les présidents d’université ont donc reçu un message du ministère leur demandant de diffuser cette enquête, anonyme et non obligatoire, à « l’ensemble de leurs personnels » (cette manie, au passage, de mettre le personnel au pluriel…). Il n’en fallait pas davantage pour que l’association France Universités (qui regroupe des présidents de fac) refuse tout net quelques jours plus tard, pendant qu’au même moment, les syndicats universitaires (SNESUP-FSU et SUD-Éducation) s’associaient à la Ligue des droits de l’homme (LDH), mais aussi à la (bien mal nommée) Coordination antifasciste pour l’affirmation des libertés académiques et pédagogiques et à (attention les yeux !) l’Union rationaliste pour dénoncer une « atteinte à la neutralité de l’État ». C’était parti.
Avec un art consommé de l’agit-prop, hérité des années 70, la gauche a prouvé qu’elle n’était pas contre toutes les traditions ni contre tous les obscurantismes. Les hurlements et la mobilisation médiatique sont une de ses traditions. Le refus de voir l’antisémitisme là où il se trouve est un obscurantisme. Étudiants de Paris-I exclus de groupes de discussion à cause de leur « nom de famille juif », rassemblement pro-Hamas à Paris-VIII en octobre 2025, liste de Juifs faite par un prof de Lyon-II : il y avait pourtant matière à mener l’enquête, non ? Eh bien, apparemment pas. L’enseignant de gauche Émilien Houard-Vial, qui officie régulièrement sur Mediapart, a affirmé : « Le fait de produire des statistiques sur les orientations politiques des agents de la fonction publique ne peut que mener à les jeter à la vindicte de médias ultra-orientés, alors que la seule question est de savoir s’ils font bien leur travail. »
« Inquisiteur maccarthyste »
On n’a pas eu autant de délicatesse pour cet enseignant palois, ancien du mouvement royaliste l’Action française, qui donnait pourtant entière satisfaction. Les orientations politiques ne doivent pas être révélées quand elles sont d’extrême gauche, c’est tout. Le député LFI Clouet a renchéri en dénonçant un ministre qualifié d’« inquisiteur maccarthyste ». Et l’enquête a été immédiatement arrêtée par le CEVIPOF lui-même. Il vaut mieux casser le thermomètre que risquer de se découvrir malade…
Du côté des sondeurs, on est pantois devant beaucoup de... connerie. « Il faut ne rien connaître aux sondages ou faire preuve d’un singulier obscurantisme pour remettre en cause le droit d’interroger une population sur ces sujets », dit Frédéric Dabi, de l’IFOP. Son collègue de l’IPSOS, Brice Teinturier, dit la même chose : « Il est curieux que lorsque nous posons ces questions sur l’âge, la profession et la préférence partisane de l’ensemble des Français, ça ne dérange pas les universitaires, mais que cela devienne un problème quand nous interrogeons des enseignants. » Curieux, oui, pour le moins.
La stratégie de sécurité nationale des États-Unis, sortie le 4 décembre dernier et disponible en ligne pour ceux qui lisent l’anglais, alerte sur le danger d’effacement civilisationnel de l’Europe. Elle pointe, notamment, la censure et la restriction de la liberté d’expression comme ferments de destruction de notre continent. Ceux qui considèrent Trump comme excessif en seront pour leurs frais. Pauvreté, obésité de l’État, dictature, censure : rien ne nous sépare plus de l’URSS, à l’exception (comme dirait OSS 117) des chaussures à fermeture Éclair™…
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