Il y a encore des parents qui se
préoccupent de la scolarité de leurs enfants, qui veillent au grain en
veillant aux devoirs. D’où la lettre de protestation envoyée par les
parents d’élèves de 3e du collège Antoine Delafont à
Montmoreau-Saint-Cybard (Charente).
En cause, le « choix pédagogique » douteux du professeur de français qui leur a donné comme sujet de rédaction : « Vous venez d’avoir 18 ans. Vous avez décidé d’en finir avec la vie ».
Exposez vos raisons et justifiez vos choix en trois parties,
introduction, développement, et conclusion en forme de marche funèbre.
Toujours prompte à intervenir, la hiérarchie a annoncé l’ouverture d’une enquête afin de déterminer s’il s’agit d’une « faute professionnelle » ou seulement d’une « grosse maladresse ». Autrement dit, ils hésitent entre la mise à pied et l’heure de colle.
D’accord,
et cela sans vouloir vexer les Montmoreaussois-Saint-Cybarites, on peut
supposer que le rectorat ne leur envoie pas des flèches pour instruire
leurs gamins, mais quand même… Il faut être singulièrement con, ou du
moins totalement ignorant de la psychologie des adolescents pour leur
fourguer un tel sujet sans filet de protection.
Si,
en cours, les ados font les bravaches en feignant une totale
indifférence aux propos qu’on leur tient, c’est un leurre. La preuve par
cette histoire qui remonte aux années 70. Nous étions en province,
entre Loire et Cher. A quelques années de distance, les fumées bleues de
68 flottaient encore sur le Jardin de la France. Pour notre dernière
année de lycée, nous avions hérité d’une prof de philo baba-cool
traînant en liquette safran et savates. Parce qu’on avait mis les tables
en rond, on se croyait révolutionnaires. Au second trimestre, notant « étude de milieu »
sur le carnet de bord de la classe (elle était notre professeur
principal), elle nous entrainait dans l’unique bistrot du quartier, à
côté du passage à niveau. En juin, connaissant tout de ses amours
contrariées et de la pauvre gamine qui en était issue, nous nous
tutoyions. Surtout, nous tentions tous de mettre à profit les leçons
reçues entre deux joints : « Aller au bout de ses désirs, quels qu’ils soient et quoi qu’il en coûte. » C’était son credo.
Deux
élèves douées pour les travaux pratiques étaient ainsi passées depuis
plusieurs mois, l’une dans le lit du prof d’allemand, l’autre dans celui
du prof de maths.
Début juillet,
l’un d’entre nous, fils de bonne famille, passa lui aussi à la phase
concrète. Il décrocha le fusil de papa, l’arma et tua son frère.
Calmement. Posément.
La prof de philo
fut convoquée par la PJ d’Orléans, sa responsabilité mise en cause.
Croyez-vous que l’Éducation nationale l’ait virée ?
Source: BVOLTAIRE
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