Commençons par l'affaire Depardieu. Dans les premiers jours de
l'annonce de son exil fiscal, on aura certes entendu beaucoup de commentaires
conventionnels hostiles : la classe politique semble juger à l'unisson que
tout bon Français doit se laisser dépouiller docilement et béatement. De Gaulle
ayant affirmé un jour que nos concitoyens lui paraissaient "des
veaux", leurs mauvais bergers les tiennent pour des moutons, en attendant
de les transformer en bœufs.
Et puis est venue la réaction virulente du comédien dans "Le
Journal du Dimanche" de ce
16 décembre. Elle a manifestement convaincu la grande masse des électeurs
de droite, et probablement au-delà : en témoigne le sondage réalisé par le
site du Figaro qui tend à prouver que plus de 80 % des lecteurs de ce
journal partagent la réaction de celui que nous avons tant aimé dans le rôle de
Cyrano de Bergerac.
Ce point de vue, dès lors, a commencé à être relayé. Les
dirigeants de l'UMP s'y sont employés sur des modes un peu différents,
Mme Dati ne parlant pas exactement comme Mme Pécresse.
Deuxième motif de satisfaction, qui n'a curieusement pas été
analysé jusqu'au bout : le carton plein de l'opposition au deuxième tour
des élections partielles.
Les deux succès remportés par la droite dans les Hauts-de-Seine
et dans l'Hérault ne se commentent pas : écrasants, en dépit de tous les
dires d'experts et maléfices des fées Carabosse habituelles.
Plus intéressant à analyser : le dépassement au deuxième
tour à Saint-Maur, maire centriste de la ville, par son rival droitier qu'il
avait distancé au premier. Le candidat socialiste ayant été éliminé, là aussi
quelle gifle, les électeurs choisissait librement et ils ont boudé le soutien
apporté par la baudruche Borloo et par la noria des envoyés d'états-majors.
L'étiquette UDI, quoiqu'elle fût lancée à grand renfort de publicité et de
cautions morales n'intéresse pas encore le peuple souverain. Décidément la
machine à perdre semblait enrayée.
Enfin la progression de la mobilisation, inattendue jusqu'alors
en vue de "la manif pour tous" du 13 janvier a de quoi inquiéter
ceux pour qui l'imposture décadentielle du prétendu "mariage pour
tous" – enfin "pour tous" sauf pour le président de la
république et sa délicieuse compagne, – était gagnée d'avance.
En regard le 16 décembre était annoncé comme le grand jour
de la mobilisation des partisans de cette loi si contraire au droit naturel, si
remarquablement dénoncée par le Grand Rabbin de France Gilles Bernheim (1)⇓ et
par la majorité des confessions religieuses de ce pays.
Or toutes les photos de cette manifestation tendent à prouver
qu'elle enregistra ce qu'on appelle "un bide". Pierre Bergé gazouille
le chiffre de 100 000 participants sur le site (2)⇓ consacré à cette
indispensable fonction. Et "Le Monde", dont il détient une part du
capital, va dans le même sens. Malheureusement le choc des photos diffusées par
divers sites affreusement réactionnaires (3)⇓ prouve exactement le contraire de
ce que les gros médiats voudraient nous laisser croire.
Non le peuple français ne veut pas de cette dénaturation du
mariage et de la famille par l'État et j'espère qu'il le prouvera le
13 janvier.
Voilà : il y a bien longtemps que je ne crois plus au Père
Noël et je ne cherche à vendre de l'optimisme hexagonal à personne, surtout pas
à ceux qui suivent cette chronique depuis d'autres pays. Mais je tiens à
signaler les coins de ciel bleu quand je les aperçois.
JG Malliarakis http://www.insolent.fr/
notes
-
- J'adresserai son texte à tous ceux de mes lecteurs qui ne l'auraient pas lu. Je crois indispensable de le faire circuler. Retenons-en ceci : "Ce que l’on oublie souvent de dire : L’amour ne suffit pas, même si la capacité des homosexuels à aimer n’est évidemment pas en cause. Aimer un enfant est une chose, aimer un enfant d’un amour structurant en est une autre.(...) le rôle des parents ne consiste pas uniquement dans l’amour qu’ils portent à leurs enfants. Résumer le lien parental aux facettes affectives et éducatives, c’est méconnaître que le lien de filiation est un vecteur psychique et qu’il est fondateur pour le sentiment d’identité de l’enfant. ⇑
- Où il déclare, le matin : "je manifesterai contre les réacs de gauche." Puis le soir : "Belle manif. Au moins 100.000. Dans la joie et la bonne humeur. On m'a demandé de tenir la banderolle ce que j'ai fait avec plaisir." ⇑
- cf. Nouvelles de France et le Salon Beige ⇑
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