Un gouvernement d’enfumeurs :
après avoir avalisée le pacte de compétitivité, le traité budgétaire
européen, deux engagements déjà du sarkozysme, la gauche trahi de
nouveau ses électeurs en se couchant, comme l’UMP au pouvoir avant elle à
Gandrange, devant Lakshmi Mittal à Florange. Relevons par ailleurs que
l’Etat Français à déjà versé au groupe Arcelor-Mittal des dizaines de
millions d’euros, notamment sous forme de crédits d’impôts… M. Mittal
est un magnat plus préoccupé par les avis de ses banquiers ou de ses
actionnaires que par les admonestations du gouvernement français. Pour
être tout à fait juste précisons que l’homme d’affaire ne fait pas plus
grand cas des suppliques des exécutifs de la vingtaine de pays dans
lesquels Arcelor-Mittal déploie ses dispositifs industriels.
Enfumage encore et toujours, que l’on a vu à l’œuvre hier soir avec la prestation de Manuel Valls sur le plateau « Des paroles et des actes » sur France 2.
Membre du club Le Siècle, comme tout bon ministre UMP qui se respecte, le patron de l’Intérieur a achevé sa mue mimétique avec Nicolas Sarkozy.
A coups de menton et de formules creuses, de phrases chocs, mécaniques,
visiblement apprises par cœur et pondues par ses communicants, M Valls
s’est fait le héraut de l’idéologie socialo-libérale d’essence
euromondialiste.
Marine Le Pen, invitée à
lui donner la contradiction, a bien mis en lumière le fait que M.
Valls, derrière ses mâles déclarations contre le terrorisme et
l’expulsion médiatisée de quelques imams barbus, était tout aussi immigrationniste que ses prédécesseurs dont il poursuit vaille que vaille le même projet…
Sur Le Plus, un blog hébergé par le site du Nouvel Obs, le « communicant » (notamment auprès de l’association communautariste noire le CRAN) Philippe Moreau Chevrolet, a assez bien résumé l’avis général. Il relève que « là où Nicolas Sarkozy était parvenu -en 2002 lors de son débat face à Jean-Marie Le Pen, NDLR- à établir un rapport de force et à dominer l’échange -pas toujours en fait ! NDLR-, Manuel Valls a subi. Il a encaissé les coups et s’est retrouvé constamment sur la défensive, face à une leader populiste (sic) qui est restée sur son terrain à elle – celui de l’immigration (…) Marine Le Pen : 1 – Manuel Valls : 0. Ce tweet de Thomas Wieder, journaliste au Monde, résume la soirée. Une soirée qui ressemble bien, pour Manuel Valls, à une occasion manquée. »
D’occasion manquée en rendez-vous ratée l’UMP pendant ce temps ne sort pas de sa crise avec l’incapacité de Jean-François Copé et de François Fillon,
au terme d’une nouvelle rencontre, à s’entendre sur un calendrier pour
que les adhérents puissent de nouveau voter pour désigner leur
président.
Une situation qui fait craindre le pire
aux caciques de l’Etablissement et Manuel Valls, pas plus que ses
autres petits camarades classés à gauche sur l’échiquier, n’a eu le
coeur de se réjouir de la déconfiture du pilier droit du Système. Après Alain Juppé et le sénateur socialiste David Assouline, Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre, copéiste, a affirmé lui aussi cette semaine que la mort de l’UMP serait « l’avenir » du Front National.
Dans le quotidien genevois Le Temps, Catherine Dubouloz
relevait 2 décembre que «la situation qui s’enlise -à l’UMP, NDLR- et
ses répercussions sur le FN inquiètent de plus en plus de responsables
politiques, à droite comme à gauche. »
« Il y a peu, le ministre de l’Economie, Pierre Moscovici, déclarait sur BFM : Ce
que je crains, c’est que ça ne finisse par faire un vainqueur qui
s’appelle le Front National, parce qu’il prospère sur tout ça. Il
prospère quand la démocratie est dégradée, il prospère quand les idées
n’existent plus.Le socialiste n’est pas le seul à pronostiquer que le foutoir ambiant, pour reprendre l’expression crue de l’ancien ministre Xavier Bertrand, risque de renforcer Marine Le Pen »
La journaliste note comme Bruno Gollnisch avant elle, que la crainte « d’offrir un boulevard électoral à l’extrême droite », c’est-à-dire en termes mieux choisis de précipiter l’inévitable recomposition politique du paysage français, « est peut-être l’une des raisons pour lesquelles la scission de l’UMP n’est pas encore totalement consommée. »
« Si le mouvement se redivise comme du temps de l’UDF et du RPR,
le risque est grand de voir l’un et l’autre partis nés des décombres de
l’actuelle formation buter sur le premier tour des futures élections.
Ce danger est dans toutes les têtes car il n’est pas très éloigné : les prochaines élections municipales et européennes auront lieu en 2014, et le FN a déjà lancé sa machine préparatoire. Les dirigeants de l’UMP craignent plus que tout d’assister à une vague bleu marine, plutôt qu’à la vague bleue que promet Jean-François Copé. »
Un premier test grandeur nature
aura lieu ce dimanche 9 décembre pour la législative partielle de la 6e
circonscription de l’Hérault, à la suite de l’invalidation de l’élection de la socialiste Dolorès Roqué. Le candidat UMP, le copéiste Elie Aboud,
avait été battu de dix voix seulement en juin au second tour mais était
arrivé en tête au premier avec 33,62 % des suffrages, contre 29,04 %
pour la candidate du PS. Guillaume Vouzellaud pour le FN avait obtenu alors 22,54 %.
C’est France Jamet –qui a reçu notamment le soutien le 30 novembre de Marion Maréchal-Le Pen, à l’occasion d’une conférence de presse commune à Béziers, qui portera dimanche les couleurs de l’opposition nationale dans cette élection. La grande inconnue reste comme souvent le poids de l’abstention.
En juin dernier les électeurs de la circonscription s’étaient plus
mobilisés qu’ailleurs avec un taux de participation de 61%, soit cinq
points de plus par rapport à la moyenne nationale. Allez France !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire