Hier, absente de la manif, la présidente du FN n'a visiblement manqué à personne.
Lu dans Le Monde:
Bruno Gollnisch savoure le moment. La participation du FN à la "Manif pour tous", c'est un peu sa renaissance, lui qui fut oublié depuis sa défaite face à Marine Le Pen
lors du congrès de 2011. Dimanche matin, il est arrivé avant les autres
cadres, porte Maillot. Il a pu ainsi enchaîner les interviews sur les
chaînes d'info en continu ou sur les radios. A pu dire
qu'il regrettait l'absence de sa présidente. Plus tard dans
l'après-midi, il lancera les slogans, prenant même les rênes du cortège,
disant quand s'arrêter, quand reprendre la marche.
En
cette fin de matinée, en tout cas, celui qui reste très populaire à la
base du FN, a la vedette, et il en profite, car cela ne durera pas :
dans quelques minutes, tous les médias se rueront sur Marion Maréchal Le Pen, députée FN du Vaucluse.
MARINE LE PEN "AVAIT TOUT À GAGNER À VENIR"
Dimanche, dans le cortège FN, l'absence de Marine Le Pen se remarquait. Beaucoup de membres de sa famille
– au sens propre – étaient là, en tête de cortège. Louis Aliot (son
compagnon) et Marion Maréchal Le Pen (sa nièce), sa sœur Yann (mère de
Marion Maréchal Le Pen) étaient présents tout comme Jany Le Pen, la
femme de Jean-Marie Le Pen, qui était, lui, retenu à Nantes pour une
réunion militante mais qui appuyait fortement la participation.
Parmi
les troupes frontistes, la non-participation de Marine Le Pen – qui a
toutefois soutenu les manifestants –, a laissé les militants "dubitatifs", selon le mot d'un cadre régional qui souhaite rester anonyme. "Ils sont en plein désarroi, ils ne comprennent pas, elle avait tout à gagner à venir", continue-t-il. Beaucoup de dirigeants s'obstinent eux dans un "pas de commentaire"... qui veut tout dire.
Gilbert Collard, député du Gard, a quant à lui expliqué l'absence de
l'ancienne candidate à l'Elysée en la comparant... au général de Gaulle :
"Elle cherche à se hisser au-dessus des manifestants (...). On n'a jamais vu de Gaulle manifester (...). Si j'avais été à sa place, je serais venu mais moi, c'est moi, avec mes défauts et mes excès."
"DÉCISION MI-CHÈVRE, MI-CHOU"
Mais il y a aussi ceux qui justifient la position floue de Marine Le Pen, comme Louis Aliot, un des vice-présidents du FN : "Il fallait être présent mais aussi démontrer que François Hollande utilise cette loi pour faire oublier l'absence de politique alternative à celle de Sarkozy."
Ou encore Marion Maréchal Le Pen, en tête du cortège FN, entourée d'une
nuée de caméras, selon laquelle Marine Le Pen a pris une "décision mi-chèvre, mi-chou en nous opposant au projet tout en dénonçant la manœuvre de diversion du gouvernement". Un non-choix, donc ? Pas selon elle : "C'est un choix courageux, pas évident, ni électoraliste." La députée explique les différentes stratégies du FN quant à la participation à cette manifestation : "Certains
ont considéré que dénoncer la manœuvre de diversion de François
Hollande était prioritaire – comme Marine Le Pen et Florian Philippot.
D'autres ont considéré que c'était participer à la manifestation."
Une
Marion Maréchal qui a déclenché, dimanche, les mêmes réactions que sa
tante, puisqu'à son passage, des manifestants lui témoignaient leur
sympathie en criant son nom, ou demandaient à être pris en photo avec
elle. Toutefois, d'autres militants s'adressaient aux journalistes pour
préciser qu'il ne fallait pas "mélanger" le reste de la manifestation et le FN.
Difficile de savoir, en tout cas, si la participation du FN aux défilés a été importante ou pas : il est impossible de chiffrer
le nombre de participants, le cortège n'étant pas clos, de nombreux
badauds se mêlaient aux frontistes. Beaucoup de cadres régionaux ont
manifesté, mais aussi des dirigeants nationaux comme Steeve Briois, Nicolas Bay (secrétaire général et secrétaire général adjoint), Marie-Christine Arnautu (vice-présidente chargée des affaires sociales) ou encore Alain Jamet, 78 ans, premier vice-président du FN et figure historique du parti.
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