Humeurs stratégiques
Quand c'est urgent, il est déjà trop tard ! (Talleyrand)
Quand c'est urgent, il est déjà trop tard ! (Talleyrand)
Citation invitée : Quand ma bouche et mon bras sont en désaccord, je crois à mon bras. Sagesse chinoise
INCOHÉRENCES
Est-ce dû à la multiplication des
circuits d'information où l'humeur de chacun et les humeurs de tous
("stratégiques" comprises) trouvent tant de résonances, est-ce un
refuge de démocrates en mal d'imagination, est-ce, enfin, le fruit d'un
sentiment d'abandon, allez donc savoir ? Pourtant, le moindre
observateur, serait-il à peine attentif, peut constater que
l'incohérence est devenu la caractéristique première de la plupart des
expressions publiques ou privées.
Si les unes prêtent à sourire, les autres à s'étonner, la plupart du temps, elles provoquent l'atterrement.
Quelles que soient les circonstances, quels que soient les protagonistes, aucun âge, aucun sexe, aucun environnement même, ne sont épargnés.
Quelles que soient les circonstances, quels que soient les protagonistes, aucun âge, aucun sexe, aucun environnement même, ne sont épargnés.
Du café du commerce (où il n'est
plus question de refaire l'église et l'Etat devant son petit noir, une
cigarette à la main) à la plus docte des assemblées, il semble qu'il y
ait de la place où chacun, dans une même phrase, adore sans limites et
brûle sans émois, le sujet et l'objet qui viennent d'être portés aux
nues. Sans états d'âme, sans pudeurs, sans respect pour nous-mêmes, nous
nous contredisons à loisir, si contents de nous-mêmes que notre
inconséquence nous échappe.
Ce pourrait n'être qu'un jeu, une
manifestation collective d'une autodérision individuelle mais à y
regarder de plus près, ne serait-ce pas une expression quasiment
universelle d'un malaise profond ? Personne ne croit plus en personne,
pas même en soi-même, tout est méfiance au point que le soleil brillant,
il n'est perçu que comme le masque passager d'une tempête à
l'explosion de laquelle nous sommes promis. Innocents, impuissants,
incapables d'en chercher les éventuelles origines, nous oscillons sans
cesse entre l'espoir et l'accablement dans un climat de confusion
rarement atteint jusqu'ici. Seule convergence quasiment universelle,
nous nous consacrons à la recherche permanente des coupables, car il ne
se peut qu'il n'y en ait pas. Bref, nous avons adopté cette remarque
prêtée à l'épouse du Général par un chansonnier plus perspicace que la
plupart : " Charles, n'avez-vous pas remarqué que depuis notre retour
aux affaires, les saisons ont réapparu ?"
Et tant que nous y sommes, presque
pour rire afin de n'en pas pleurer, que penser de cette levée de
boucliers contre la notation des profs par leurs élèves alors que nous
n'hésitons pas à noter nos dirigeants dans des conditions que nous
jugerions inacceptables si nous y étions soumis?
Avant d'examiner quelques
incohérences publiques dont l'effet est particulièrement destructeur,
un dernier mot sur un registre dont la négligence relève d'une idée
reçue. Nous nous gargarisons d'être les héritiers du « siècle des
lumières », nous ne manquons jamais d'en appeler aux grands principes,
aux grands ancêtres dans un hommage ému et déférent à la Révolution de
1789, attribuant ainsi à la raison une qualité de transcendance.
Sommes-nous donc si assurés, à la lumière qui nous éclaire aujourd'hui,
que cette protestation d'une dimension qui dépasserait l'être humain
n'est pas le fruit d'une arrogance injustifiée ?
Les massacres de septembre 1793.
Massacre à la Salpêtrière - gravure du temps |
LE VASE OÚ MEURT…
Parmi toutes les incohérences, la
première qui nous vient à l'esprit est celle qui nous frappe le moins
bien qu'elle conditionne (ou qu'elle conditionnât !!!) nos actes, les
quotidiens comme les plus élaborés. Cet abîme qui sépare l'affirmation
de l'objet de la République, inscrit sur le fronton de tous nos
édifices et rappelé en toute occasion , « liberté, égalité,
fraternité », de sa mise en œuvre dans les détails comme dans les
grandes lignes.
Pour laïques qu'ils se prétendent,
la République, son système, ses coutumes, ses serviteurs, tout prend
racine dans une conception religieuse de l'être humain. De saint
Augustin à Rousseau, de Saint-Just à Marx et aux « nouveaux
philosophes », la chanson porte des paroles immuables. Dès que nous
grattons un peu, l'Homme apparaît comme un être faible, en proie à de
multiples pulsions asociales, incapable de choisir entre le bien et le
mal (dont les définitions impliquent de croire à la transcendance). Ses censeurs, ses
maîtres à penser, ceux enfin qui, par le jeu des coutumes, des
influences et de la parole, s'érigent en « conducteurs » de la foule
vers le bonheur dont ils ont imaginé le contenu, « Tous les hommes sont
égaux » dit la rumeur publique et les mauvaises langues chuchotent :
« … mais il en est de plus égaux que les autres ! »
Ceux-là, celles-là, se prétendent
arbitres, guides, gourous mêmes, miraculeusement possesseurs de la
vérité et de son mode d'emploi, quitte à tenter de nous l'imposer par
la force dès lors que nous restons sourd(e)s à toute persuasion. Oui,
entre le slogan, « liberté, égalité, fraternité » et les modalités de
sa mise en œuvre, la première de nos incohérences s'installe en
maîtresse. Rien n'est plus liberticide, plus inégalitaire, moins
fraternel que l'imposition bureaucratique de dispositions nées dans
l'imagination de quelques illuminés (ce dernier terme d'ailleurs ne
porte aucune valeur péjorative). Au lieu de nous accepter tels que nous
sommes et de fonder une construction sociale sur notre réalité, nous
avons inventé un être idéal auquel nous avons décrété que nous devions
ressembler. Rousseau, plus « optimiste » que d'autres, pensait que cet
homme exemplaire ne pouvait s'exprimer soumis qu'il était dès son
apparition, à des forces « sociales » qui le transformaient en un
monstre.
Jean-Jacques Rousseau: le mythe du bon sauvage…
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Bref, une civilisation de la
rédemption, qu'elle soit de ce monde, … ou de l'autre, … quelles que
soient par ailleurs les dispositions particulières inventées par les
divers types de bureaucratie nées de l'ingénuité des uns et des autres.
Qu'il s'agisse d'une fatalité qui
serait due au besoin d'inventer des repères ou à une répression
affective commune à tous les êtres humains dès lors qu'ils s'assemblent
en communautés restreintes ou étendues ou d'une expression utilitaire
des conditions de l'évolution des groupes, les justifications importent
peu. Ce qui est en jeu, c'est l'ensemble des conséquences que ce
regard entraîne. Cette division entre « ceux et celles qui savent »,
une minorité éclairée, et « celles et ceux qui ne savent pas », une
tribu d'analphabètes indisciplinés, de sauvages soumis à leurs pulsions
les plus infâmes (se vêtir, se nourrir, se faire plaisir), incapables
d'aspirer à un « bien » commun. La mission, des uns étant de
« conduire » les autres vers le « bonheur » dont la conception ne peut
être que publique, laïque et obligatoire.
L'image du bonheur…
|
L'incohérence initiale consiste
tout simplement à tenter de rendre le terrien lambda conforme à l'image
que s'en font quelques illuminés dont la bonne fois ne fait d'ailleurs
aucun doute. L'idée simple, que les termes de la comparaison sont
complètement irréalistes parce qu'ils nient l'être humain au profit
d'un mythe, est jugée dangereuse, voire simpliste, car elle menace
toute l'architecture sociale.
Cette incohérence initiale porte en
elle les germes de toutes les contradictions qui animent le
développement de nos sociétés. Quelles que soient nos évolutions, les
censeurs observent qu'elles sont le résultat d'un combat permanent entre
des « forces de progrès » et des « obscurantismes » divers
responsables de toute l'injustice du monde. Ainsi, nous ne sommes que
les victimes d'une caste de bourreaux dont l'adresse est héréditaire et
dont les privilèges perdurent. Une interprétation commode qui permet à
chacun de rejeter sur les « deux cents familles » la responsabilité
des mille et une difficultés que tout un chacun rencontre dès qu'il
accepte de subir et d'afficher par avance une incapacité d'imaginer une
solution collective individuellement inventée.
Souscrire à ces hypothèses
implicites où une minorité tire des ficelles qui font de nous des
pantins irresponsables et manipulés, c'est reconnaître publiquement que
le monde est divisé en deux; les malins et les stupides, la
distinction étant gommée par un échafaudage de considérations tentant à
nous faire croire que la stupidité de la plupart est télécommandée par
la malice des minoritaires. De là à croire et à faire croire que la
guillotine rend le bourreau malin, il n'y a qu'un pas que nous
franchissons allègrement à la moindre occasion… sans que nos rapports à
nos semblables et à l'évolution du monde semblent se modifier
fondamentalement. Seuls changent, parfois, les noms de ceux et celles
qui prétendent mener le troupeau que nous sommes.
Pourtant, au-delà de cette
incohérence, nous avons inventé, souvent en votant avec les pieds, de
multiples améliorations de nos existences quotidiennes. Nous avons
construit des objets en séries suffisamment grandes pour que leur
possession devienne abordable à beaucoup, sinon à tous. Nous avons
inventé des médicaments, des interprétations du monde, bref, dans
l'ensemble, nous avons imaginé de manière permanente les meilleures
solutions du moment pour améliorer nos conditions d'existence. Nos
excès mêmes se sont, dans la plupart des cas, révélés porteurs
d'évolutions imprévisibles.
C'est constater qu'au de-là de professions de foi théoriques, à l'intérieur même de nos incohérences, les contradictions révélées ont quand même permis d'étonnants progrès.
Il faut en voir les raisons dans la distance qui sépare les paroles des actes quotidiens. Certes cette opposition, souvent la totale inadéquation des paroles aux gestes, sont autant de freins que les pieds, oui nos pieds, finissent toujours par vaincre.
C'est constater qu'au de-là de professions de foi théoriques, à l'intérieur même de nos incohérences, les contradictions révélées ont quand même permis d'étonnants progrès.
Il faut en voir les raisons dans la distance qui sépare les paroles des actes quotidiens. Certes cette opposition, souvent la totale inadéquation des paroles aux gestes, sont autant de freins que les pieds, oui nos pieds, finissent toujours par vaincre.
DE LA SOURCE Á LA MER
L'incohérence initiale étant caractérisée, il devient facile de suivre le courant dans sa descente vers la mer et de relever au passage quelques incohérences dérivées, les contradictions qui les accompagnent et les conséquences que tout cela entraîne.
L'incohérence initiale étant caractérisée, il devient facile de suivre le courant dans sa descente vers la mer et de relever au passage quelques incohérences dérivées, les contradictions qui les accompagnent et les conséquences que tout cela entraîne.
Les exemples sont nombreux, aussi
n'en retiendrons-nous que quelques-uns qu'une actualité
exceptionnellement riche nous offre en abondance. Directement suggérée
par cette curieuse lecture de l'abc de la République, nous cherchons à
atteindre cet objectif du bonheur individuel, collectivement assuré.
Notre conception de la solidarité est mêlée, allez dont savoir
pourquoi, à l'énoncé des « Droits de l'Homme », cette charte si
constamment mise à jour, qu'il n'est de proposition, même la plus
anodine, qui n'en réclame le patronage.
C'est déjà une incohérence que de
citer sous forme de « droits » des notions bien souvent purement
abstraites dont la réification bouleverse des organisations souvent
naturelles. Avec le temps; nous avons peu à peu oublié le « pourquoi »
qui nous a conduit à nous organiser en société et qui relève d'une
expérience quotidienne fondamentale : il est plus facile de survivre en
groupe que tout seul. Vérifiée chaque jour, cette remarque nous
entraîne immédiatement sur le terrain de l'appartenance et de la
participation. Pour que le groupe « vive mieux » encore faut-il que
chacun de ses membres apporte sa contribution.
Cette contribution est multiforme,
elle devrait être le fait de toutes et de tous, y compris de celles et
de ceux qui, passagèrement, ne participent pas à l'apport traditionnel
(dans l'état actuel, un emploi rémunéré et son cortège d'impôts, de
taxes, etc..). Notre monde, ayant matérialisé cet édifice virtuel
qu'est la société, rend cette virtualité responsable de l'état de
chacun, oubliant que le mouvement est inverse. Ce n'est pas la société
qui est responsable de la situation de chacun mais chaque sociétaire
qui est responsable de la situation de la société en général. Les
notions d'exclus, de « sans-ceci » ou de « sans-cela », de laissés pour
compte sont autant de créations artificielles qui tirent leur origine
d'une conception élitiste du groupe. Les « nantis » n'ont aucun respect
pour les « démunis » dans la mesure où ils les considèrent comme
irresponsables de leur état et incapables d'en sortir.
L'intervention de l'appareil
social, quel que soit le vocabulaire prétendument « humaniste » déployé
en toute occasion, transforme une participation en charité publique.
Donner sans personnaliser, prendre en charge plutôt que d'aider et,
surtout, ne rien exiger en échange, c'est dénier toute existence
sociale à ceux sur le sort desquels « on » se penche.
Il n'est de solidarité que
d'échange. Ne rien demander à celui, à celle que l'on aide, c'est leur
interdire une existence sociale. Ce mépris de la valeur éventuelle
d'une participation, même la plus modeste, au fonctionnement sociétal
est l'acte fondateur de l'exclusion. Balayer la ville, ramasser des
papiers gras, faire traverser des enfants ou des personnes physiquement
diminuées, n'importe quoi plutôt que de n'être plus qu'une victime, la
main tendue.
D'incohérences en incohérences,
nous atteignons d'abord toutes les fonctions fondamentales qui assurent
le fonctionnement quotidien de la société, justice, enseignement,
santé, transports collectifs, transformation et distribution de
l'énergie puis nous passons à la création des richesses sans
lesquelles, il ne serait plus de groupe possible. Dans tous les cas,
chaque fois qu'on tente, à conditions économiques constantes,
d'améliorer la situation d'une minorité, c'est dans la poche de son
voisin qu'on fouille. L'Etat, en l'occurrence, c'est vous, c'est nous,
c'est le gréviste lui-même bien qu'il ne semble pas s'en apercevoir.
Tous, les mendiants comme les rentiers, nous sommes la société. La
prise de conscience de cette appartenance serait un premier pas vers la
disparition d'une justification collective de l'incohérence.
La Sécurité sociale : cette idée
sublime qui repose sur une maxime complètement irréaliste : « puisque
les riches ont le droit d'être malades, la démocratie la plus
élémentaire exige que l'on étende ce droit aux pauvres. » Le corollaire
immédiat sur les finances de notre système de soins est que la
démocratie exige le déficit de la Sécurité sociale qui devient ainsi un
critère de démocratie. Mais le discours ne devient cohérent qu'à la
condition que le terme « santé » remplace le terme « maladie ». La
situation nous échappe. Face à la maladie, nous sommes passifs alors
que la santé demande une participation de chacun. Structurellement, la
Sécurité sociale a le devoir de rembourser le sérum, il lui est
interdit de rembourser le vaccin. Dans le premier cas, le domaine
concerné est la maladie, dans le second, la santé. Notre prévention ne
consiste pas à éviter la maladie mais à la dépister le plus tôt
possible. Toute autre démarche serait non réglementaire. C'est ce qui
saute aux yeux à la lecture du code.
L'enseignement, la justice ?
Honoré Daumier…
|
Les mêmes maux : dans l'un et
l'autre cas, le citoyen à l'origine de la demande de formation, de
l'exigence de repères pour un comportement social harmonieux, est exclu
de toute intervention sur le fonctionnement de l'une et de l'autre.
Dans l'un et l'autre cas, la réussite à un concours qui ne contrôle que
les savoirs, sans jamais se préoccuper de l'exercice quotidien du
métier, exclut toute réévaluation dont l'origine serait extérieure au
corps. Les « usagers », même s'ils sont compétents par ailleurs, n'ont
aucun droit à la parole. Ces métiers où toute critique semble relever
d'un crime de lèse-majesté. Autre incohérence dont le règne se traduit
par l'effondrement de deux des principaux piliers du fonctionnement
socio-sociétal.
Incohérences encore dans les
relations entre consommateurs et fournisseurs d'une part, entre
fournisseurs, d'autre part, entre les personnels et les dirigeants,
enfin.
Nous n'en finirions pas, si nous voulions être exhaustifs.
NI YAKA, NI FAUKON, JUSTE UN PEU DE BON SENS
Si nous nous contentions de nous
comporter dans le droit fil de ces incohérences, cette analyse irait
rejoindre les revendications inutiles et les colloques de tous les
cafés du commerce et de la république réunis. Ce qui paraît
intéressant, c'est d'observer que, ci et là, des gens (citoyens,
utilisateurs, habitants, résidents avec ou sans papiers…)
« s'arrangent ». En effet, notre recours à la réglementation n'est bien
souvent qu'une manifestation de paresse et parfois de manque
d'imagination. La coutume, ici, est d'autoriser tout ce qui n'est pas
explicitement interdit et, dans cet ordre d'idées, notre conception
traditionnelle de la loi lui attribue un caractère liberticide. Sous
prétexte de réglementer, nous interdisons. Nous explicitons ainsi une
méfiance générale de chacun envers tous… et réciproquement. Pourtant,
est-il à ce point inconcevable d'envisager avec son voisin, son
collègue, son concitoyen, une solution à l'amiable de problèmes limités
dans leur acception ?
Est-il réellement impossible
d'obtenir une explication franche avec un enseignant dans un climat où
les uns et les autres ne se soupçonneraient pas de désirs de règlements
de comptes. Les parents sont-ils à ce point stupides qu'ils ne peuvent
saisir l'intérêt de certains choix opérés par des professionnels ? Une
institution judiciaire se sentirait-elle amoindrie si elle prenait le
temps d'expliquer, sans se croire elle-même jugée, voire condamnée, ce
qu'est une jurisprudence et en quoi l'intime conviction est nécessaire à
l'exercice d'une bonne justice ? L'hôpital est-il à ce point menacé
qu'il ne puisse écouter et entendre l'inquiétude des patients ? Les
médecins sont-ils à ce point suspicieux de leur propre pratique pour
éviter d'en expliquer les méandres au patient vulgaire.
Et si c'est possible, comment se
fait-il qu'ici ou là des hommes et des femmes de bonne volonté se
vivent en collaborateurs alors qu'ailleurs règne un climat de
suspicion, d'incompréhension, voire de haine ? Il n'est pas question
d'adopter un comportement fait d'angélisme béat mais de saisir que la
surdité organisée débouche, un jour ou l'autre, sur l'émeute,
éventuellement sur l'agression physique. Quels regrets dans la bouche
de ce professeur qui, blessée, victime, trouve encore suffisamment de
sagesse pour exprimer une condamnation du système plus définitive et
plus totale que les plaintes quotidiennes. Quel exemple d'indifférence
et d'irresponsabilité de l'administration que d'avoir ignoré des mises
en garde, des appels ? Quelle honte aussi de refuser d'en assumer les
conséquences ?
Cela vaudrait-il pas d'en tenter l'expérience ? Qu'en pensez-vous ?
Romain JACOUD http://www.lesmanantsduroi.com
humeurs.strategiques@free.fr
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