« Que veux-tu ? Fleur, beau fruit ou l’oiseau merveilleux ?
– Ami, dit l’enfant grec, dit l’enfant aux yeux bleus,
Je veux de la poudre et des balles. »
Il
n’aura pas fallu moins de trois historiques promenades, mièvrement «
festives », pour qu’en ce dimanche des Rameaux le coq chante aux divers
contestataires la musique du triple reniement. Pour que, face à la
suprême arrogance d’un gouvernement impopulaire et élu par défaut, les
enfants de la « France bien élevée » réclament, enfin, leur lot de «
poudre et de balles ». Ça commence à faire viril, ce qui, excusez du
peu, est tout de même le minimum syndical lorsqu’on prétend lutter
contre la dégénérescence de son pays, le prétendu « mariage pour tous »
n’étant jamais qu’un symbole, fût-il des plus navrants.
Il
fallait être bien naïf, Frigide ou journaliste, pour croire que les
centaines de milliers de Français, qui ont d’habitude mieux à faire,
pussent battre le pavé pour ne lutter que contre un vulgaire projet
sociétal.
Il
n’est donc pas étonnant de voir s’embraser ladite « réacosphère » ni
d’observer qu’il faut désormais plus qu’une Semaine Sainte frileuse pour
calmer ce que l’Hexagone – miraculeusement – compte encore d’âmes
ardentes. Nos grandes plumes rivalisent de lyrisme et se rêvent déjà
chantres d’un « Printemps français », tandis que certains, parmi ceux
qui n’ont pas tout oublié de l’Histoire de France, aimeraient bien nous
rejouer février 1934.
Dame
Barjot promet de nouveaux rendez-vous. Remercions-la doublement.
D’abord, parce qu’elle ne baisse pas les bras et qu’elle a réussi
l’extraordinaire pari de mobiliser au-delà des clivages et des
espérances. Ensuite, parce que les occasions de tâter de la matraque et
de la lacrymo sont trop tordantes et rares pour qu’on les laisse passer.
On prendra donc soin, lors de ces prochaines « grandes manœuvres », de s’y rendre habillés comme pour la parade, d’abandonner les slogans débiles au profit de mâles « En avant, tout est vôtre ! », « Montjoye, Saint Michel, Saint Denis ! » ou « Courage, on les aura ! », de laisser les poussettes et les lardons qui vont dedans chez mémé en province, de sortir de bonnes vielles oriflammes en remplacement des « drapinous » roses de rigueur et de cantonner à l’arrière-garde les plus de quarante ans ainsi que les bateleurs à écharpes du genre Copé, tous ceux dont les ficelles commencent à nous peser légèrement sur les nerfs – que nous avons très fragiles, par ailleurs. Ils auront tout loisir, au calme mais pas trop, de réaliser de belles interviews pour les directs de BFM ou d’i>Télé…
On prendra donc soin, lors de ces prochaines « grandes manœuvres », de s’y rendre habillés comme pour la parade, d’abandonner les slogans débiles au profit de mâles « En avant, tout est vôtre ! », « Montjoye, Saint Michel, Saint Denis ! » ou « Courage, on les aura ! », de laisser les poussettes et les lardons qui vont dedans chez mémé en province, de sortir de bonnes vielles oriflammes en remplacement des « drapinous » roses de rigueur et de cantonner à l’arrière-garde les plus de quarante ans ainsi que les bateleurs à écharpes du genre Copé, tous ceux dont les ficelles commencent à nous peser légèrement sur les nerfs – que nous avons très fragiles, par ailleurs. Ils auront tout loisir, au calme mais pas trop, de réaliser de belles interviews pour les directs de BFM ou d’i>Télé…
Puis,
la fête finie, les lois votées, nous retournerons sur nos terres en
Chouans rassasiés, nous souvenant qu’à la différence de ces pauvres
hères, 2014 et 2017 nous livreront cinq occasions de voter et d’asseoir
enfin par le vote une autre voie sur le trône, celle de la France
retrouvée.
Adrien Pajol dans Boulevard Voltaire
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