Jean-Frédéric Poisson, député des Yvelines et vice-président du Parti
Chrétien-Démocrate, est autant opposé à l'idée d'une union civile qu'à
celle du mariage pour tous.
Depuis dimanche dernier et le succès de la manifestation de Paris contre
le mariage homosexuel, puis le vote de la loi de mardi dernier, le
débat semble s’être déporté vers la demande d’un referendum sur l’union
civile.
Rappelons-le brièvement, ce projet d’union civile prévoit de proposer
aux couples homosexuels la possibilité de s’unir selon des formes
similaires à celles du mariage, en excluant des droits des époux
l’adoption et ses conséquences. Cette proposition est souvent présentée
comme une alternative « acceptable » au mariage homosexuel, au motif,
précisément, que le seul vrai problème posé par la loi sur le mariage
homosexuel porterait sur la filiation.
Étant opposé depuis le début à toute forme d’union institutionnelle
entre deux personnes de même sexe, je redis mon opposition à ce projet.
Je souhaite ajouter deux choses. Premièrement, que l’union civile
ralentirait, sans pouvoir l’empêcher à terme, la possibilité pour les
couples homosexuels de bénéficier de la filiation sous toutes ses
formes. Deuxièmement, que ce sujet ne me semble pas être à l’ordre du
jour.
Premièrement donc, ce projet d’union civile doit être regardé tant du
point de vue de ses conséquences que de celui de ses principes. Comme un
certain nombre de mes collègues, j’ai clairement pris position contre
l’union civile pendant les récents débats. En effet, toute forme
d’union institutionnelle entre deux personnes de même sexe conduira
inévitablement à ouvrir à terme leur droit à l’adoption, puis à la
procréation médicalement assistée, puis aux mères porteuses. L’union
civile consiste, du point de vue de ses effets prévisibles, à ouvrir
une porte que nous voulions maintenir fermée en combattant le projet du «
mariage pour tous ». Sans méconnaître les très louables intentions
d’apaisement portées par les initiateurs de l’union civile, je pense que
son adoption – fort improbable à court terme – nous ferait mettre le
bras dans un engrenage qui tournerait certes beaucoup moins vite, mais
tournerait tout de même.
Deuxièmement, l’attente qui s’est manifestée de manière formidable ces derniers mois ne me paraît pas porter sur ce sujet
: ce n’est pas pour défendre l’union civile que des centaines de
milliers de personnes sont descendues dans la rue, mais pour un
changement radical de perspective sur la place de la famille dans la
société.
Dans le même temps, les attaques nombreuses de la gauche contre
l’institution familiale justifient que nous concentrions nos efforts sur
les sujets à venir : la procréation médicalement assistée pour les
couples homosexuels, le rabotage des libertés familiales avec le projet
de réduction des allocations, et le projet de loi « famille » que le
Gouvernement promet pour la fin de l’année.
Il y a donc de nombreux sujets sur lesquels nous devons veiller à
maintenir une mobilisation active sur la défense de la famille, et qui
me paraissent correspondre bien davantage à l’attente des manifestants –
tout comme à celle de nombreux autres qui n’ont pas encore défilé !
Source http://www.oragesdacier.info/
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