Tribune libre de Paysan Savoyard
Le régime en place, organisé au plan politique par le consortium UMP et PS, s’efforce de façon permanente de manipuler l’opinion. On peut dire même que la manipulation constitue pour lui un principe de fonctionnement.
La manipulation peut poursuivre des objectifs différents. Il s’agit tantôt de conduire l’opinion à partager les positions et les analyses de l’oligarchie. Tantôt de dissimuler les faits et gestes du régime, les mauvais résultats obtenus ou les conséquences catastrophiques des décisions prises. Tantôt encore de discréditer l’opposition. Tantôt enfin de créer un climat de menace et de tension destiné à dissuader le peuple de manifester son mécontentement ou son désaccord avec les orientations suivies.
Pour manipuler l’opinion, le régime dispose de tous les relais et vecteurs qui exercent une influence sur les différents secteurs de la société : les politiciens bien sûr, mais aussi les médias, le cinéma, le monde artistique, la publicité, les intellectuels organiques, l’université, les écoles, les groupes de pressions, les associations subventionnées…
Dans le cadre de l’affaire Méric, plusieurs de ces vecteurs ont été mobilisés.
Nous avons déjà eu l’occasion de mettre en évidence certaines des manipulations mises en œuvre par le régime (voir notamment la tribune libre précédente). L’affaire Méric constitue une illustration supplémentaire et significative, qui mérite que l’on s’y arrête.
Tout le Système s’y est mis, sans procéder à des vérifications préalables. Prenons l’exemple du Monde, le journal de référence de l’oligarchie. Sur son site internet, le journal fait défiler les Une suivantes : « Un jeune frappé à mort à Paris : la marque de l’extrême droite » (6 juin 10 h 54) ; « L’agression de Clément Méric ravive les tensions que le mariage pour tous a suscité » (6 juin 13 h 16) ; « Le militant antifasciste Clément Méric est mort » (6 juin 17 h 34) ; « Clément Méric, élève modèle, tué pour ses idées » (6 juin 18 h 00).
Les politiciens de tout bord (le FN excepté) ont été dans le même sens. Par exemple M. Delanoë a dénoncé « l’agression mortelle perpétrée par des militants d’extrême droite ». M. Désir : « c’est toute la république qui est meurtrie lorsqu’un jeune homme est lynché par des individus aux méthodes fascisantes ». M. Copé a condamné « avec la plus grande force l’agression barbare dont a été victime un jeune homme de 18 ans en plein Paris ». M. Valls a déclaré que l’agression de Clément Méric « porte la marque de l’extrême droite ». M. Ayrault Premier ministre a annoncé son intention de « tailler en pièces… ces mouvements d’inspiration fasciste et nazie ». Un élu UDI en est même venu à éclater en sanglots à la télévision.
Divers témoignages sont venus compléter le tableau : « Les agresseurs avaient des poings américains ; leurs tatouages étaient des croix gammées ; certains skins portaient un tee-shirt du Front national… ».
- Il paraît ainsi établi que la rencontre entre les deux groupes, les « skins » et les « antifas », était fortuite.
- Les skins prétendent avoir été provoqués d’abord verbalement et attaqués ensuite. Il semble qu’un témoignage important (celui du vigile du magasin) tende à confirmer la thèse des skins.
- Les skins nient avoir utilisé un poing américain.
- L’auteur des coups (1 m 80 pour 66 kg) n’est pas le colosse évoqué initialement par les médias.
- Il est établi que la victime faisait elle-même partie d’un groupe violent, qui cherchait le contact avec les skins. Ce groupe avait notamment provoqué un début de bagarre dans un cortège de « la manif pour tous » (Clément Méric était alors présent)
- Affirmant avoir été agressés, les membres du groupe antifa n’ont pourtant pas, au vu des informations disponibles à ce stade, porté plainte contre leurs agresseurs.
- Le juge a mis en examen le responsable présumé de la mort de Clément Méric pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Il a écarté ce faisant la qualification d’« homicide volontaire » que le procureur réclamait.
L’enquête établira ce qu’ont été les faits. Les skins nient avoir été les agresseurs et affirment avoir au contraire été attaqués. Si la version des skins est exacte, s’il apparaît en outre qu’ils se sont battus à main nue et qu’ils ne se sont pas acharnés sur la victime, il faudra alors en conclure que les skins étaient en état de légitime défense et qu’ils n’ont rien à se reprocher.
Il semble en tout cas d’ores et déjà certain, en l’état actuel des informations diffusées, que la thèse officielle matraquée pendant deux jours par le régime ne correspond pas à la réalité au moins sur trois points essentiels :
- La victime n’a pas été assassinée ni même tuée intentionnellement (juridiquement le meurtre est un homicide volontaire ; l’assassinat est un homicide volontaire avec préméditation) : elle a été victime de coups échangés dans une bagarre ;
- La victime n’a pas été pourchassée par une horde fasciste : la bagarre résulte d’une rencontre fortuite.
- La victime n’est pas un agneau innocent : elle était un membre actif d’un groupe violent qui recherchait le contact avec ses adversaires.
Premier élément. Lorsque les témoignages incontestables (celui du vigile du magasin en particulier) ont fait apparaître au bout de vingt-quatre heures que la thèse officielle ne correspondait pas à la réalité, le régime a dû baisser d’un ton et interrompre le matraquage : l’affaire Méric a alors été brusquement reléguée au deuxième ou troisième rang.
Le régime n’a pas renoncé pour autant à la manipulation et a continué à distiller, mezza voce, des affirmations mensongères ou douteuses :
- Les médias continuent à parler de meurtre et d’assassinat. Par exemple le présentateur de France-culture parle lundi matin 10 juin, puis de nouveau mardi matin 11 juin, tantôt du « meurtre » tantôt de « l’assassinat » de Clément Méric.
-Le régime évoque sans discontinuer la nécessité de procéder à la dissolution des groupuscules d’extrême droite (voir notamment les déclarations du premier ministre). La décision de dissoudre le groupe JNR, dont les skins impliqués étaient proches, est semble-t-il acquise. La dissolution du groupe violent d’extrême gauche antifa n’est pas envisagée. Elle n’est même pas évoquée (voir notamment ce tweet de Mme Touraine ministre du gouvernement de M. Hollande).
Deuxième élément. Dans le traitement judiciaire de l’affaire, le régime a fait preuve jusqu’ici d’une partialité nette :
- Les activistes de gauche, qui sont accusés d’être à l’origine, n’ont été ni interpellés ni gardés à vue. La presse n’a pas fait état de ce qu’ils aient même pour l’instant été interrogés.
- Le procureur, qui applique les ordres du gouvernement, a requis une mise en examen pour « homicide volontaire », en contradiction avec les faits d’ores et déjà établis (il n’a d’ailleurs pas été suivi par le juge, qui, lui, est statutairement un magistrat indépendant du gouvernement).
Enfin troisième élément qui atteste la malhonnêteté du régime. Dans les heures mêmes où se déroulaient les faits conduisant à la mort de Clément Méric, deux autres tragédies similaires se sont produites.
A Châlons-en-Champagne, un jeune de 22 ans, élève ingénieur des arts et métiers, est mort le 4 juin après plusieurs jours de coma. François avait été frappé au visage, en marge d’une fête étudiante. Le parquet a évoqué d’abord « un différend amoureux » puis « une affaire de cigarette ». L’auteur des coups a été appréhendé : c’est un individu de type nord africain, sans emploi, connu des services de police, qui s’était incrusté dans la fête étudiante.
A Rennes un jeune de 25 ans est mort le 7 juin après plusieurs jours de coma là encore. Kylian, très connu dans le milieu des festivals culturels, avait été frappé au visage après avoir « demandé des explications » à celui qui, semble-t-il, venait de le bousculer. L’auteur des coups, qui a peut être employé un poing américain, est en fuite.
Le gouvernement, les politiques et les médias n’ont pas dit un mot de ces deux décès.
Ils présentent pourtant l’un et l’autre des similitudes fortes avec l’affaire Méric : dans les trois cas un décès, survenu aux mêmes dates, à la suite de coups au visage, après une période de coma. Certes les affaires de Châlons et de Rennes n’impliquent pas des militants politiques. Elles sont pourtant significatives parce qu’elles attestent d’une situation d’insécurité élevée. Elles illustrent également, au moins dans le cas de Châlons, le lien étroit qui existe entre immigration et délinquance.
Personne n’en a dit un mot. L’opinion a été chauffée à blanc à propos de l’affaire Méric : elle a été laissée dans l’ignorance concernant les morts de Châlons et Rennes. Nous sommes bien en présence d’une manipulation de l’opinion.
Ce ne sont pas en effet les groupuscules qui sont en eux-mêmes les cibles du régime. Comptant quelques dizaines de membres et ne se livrant pas à des actes terroristes, ils ne constituent pas un danger. Le Front national, qui a réuni, il y a un an, 6 millions et demi d’électeurs, constitue en revanche une menace majeure pour l’oligarchie.
Le régime a utilisé l’affaire Méric, instantanément et avec l’intensité maximale, pour diffuser dans l’opinion les messages suivants :
- L’extrême droite est violente et dangereuse. Elle peut en outre s’attaquer à n’importe qui. L’étudiant tué était un jeune garçon au visage enfantin : tous les parents peuvent craindre que l’extrême droite ne s’attaque à leurs enfants.
- Second message. Il y a en France des fascistes et la France court un risque fasciste. Pour preuve le jeune était un anti fasciste et il en est mort. L’extrême droite menace la république : il est donc légitime d’interdire les groupes qui appartiennent à cette mouvance.
- Dernier message. Le Front national a une responsabilité dans la mort de Clément. D’abord parce qu’il a des liens avec les groupuscules. Ensuite parce que les idées dangereuses des skinheads sont partagées par toute l’extrême droite, des groupes activistes au Front national, en passant par les tenants de la manif pour tous (c’est ainsi qu’un ministre du gouvernement, Kader Arif, a déclaré qu’il craignait qu’il n’y ait un lien entre l’agression de Clément et la manif pour tous. De même M. Ayrault a estimé que le décès de Clément Méric rendait nécessaire la lutte contre « les mouvements racistes, antisémites et homophobes » ).
Pour faire bonne mesure, les médias ont diffusé pendant les premières heures un témoignage selon lequel l’un des agresseurs skin portait un tee-shirt du FN (ce témoignage est manifestement sans fondement ; pour autant il n’est pas envisagé semble-t-il de poursuivre son auteur). Dans le même registre le journal Charlie Hebdo vient de lancer une pétition pour la dissolution du Front national.
Le régime a sauté sur l’affaire Méric pour s’efforcer de ruiner l’entreprise de dédiabolisation initiée par Marine Le Pen. Il s’agit d’obtenir que l’opinion associe Front national et violence et qu’elle intériorise le message suivant : « Si vous votez Front national et que ce parti arrive au pouvoir, vous aurez la violence, les bandes fascistes et la peur s’installera pour tout le monde ».
Le régime constate en effet qu’il parvient difficilement à contrer le discours du Front national sur les sujets majeurs : immigration insécurité, mondialisation, les faits validant les analyses de « l’extrême droite ». Il reste à l’oligarchie la possibilité d’agiter la menace et la peur, peur du fascisme, peur de la violence, peur du chaos : « Attention ce n’est pas parce que les faits paraissent donner raison au Front national qu’il faut voter pour lui : avec le FN vous aurez une violence accrue et la situation sera pire encore ».
Marine Le Pen a beau déclarer qu’elle « s’associe à la peine de ceux qui ont milité avec (Clément Méric) » , qu’elle condamne la violence, que les groupuscules n’ont pas de lien avec le Front national, que les violents en ont été exclus, que le Front national a toujours participé aux élections, qu’il souhaite un recours accru au référendum, procédé démocratique par excellence, rien n’y fait : les attaques contre ce parti, accusé d’être potentiellement violent et fascisant, restent efficaces.
D’abord elles indiquent la ferme volonté de l’oligarchie UMP et PS de conserver le pouvoir, par tout moyen. Mais on peut aller au-delà de ce constat banal et poser ce diagnostic : cette volonté de se servir du mensonge, en méprisant les faits, pour manipuler l’opinion est la marque des régimes totalitaires. Le régime en place, qui se réclame et se gargarise des « valeurs républicaines », est un régime à tendance totalitaire.
Il pense incarner le camp du Bien, être en charge des Valeurs supérieures, être l’acteur de la marche du Progrès. Confronté aux forces du mal que sont les idées réactionnaires, il s’estime moralement autorisé à utiliser tous les moyens pour éradiquer « la bête immonde ». Dans cet esprit, il lui est licite de recourir au mensonge et à la manipulation. Les « idées d’extrême droite » doivent être expulsées du débat public.
Dans le cas de l’affaire Méric, l’enquête montrera peut être que les antifas n’ont pas été agressés mais qu’ils étaient au contraire les agresseurs. Cela ne changera rien pour autant aux analyses du régime : même agresseurs, les antifas n’en seraient pas moins fondamentalement dans leur bon droit ; même agressés les skins resteraient dans leur tort et doivent être pourchassés.
Pourquoi ? Parce que les idées de « l’extrême droite », sans doute partagées par les skins, sont en soi illégitimes. Elles incarnent le mal. Elles sont les ennemis de la liberté et du vivre-ensemble. Dès lors il est justifié d’agresser des « fascistes ». On peut d’ailleurs penser que si un skinhead avait été tué dans la bagarre, non seulement on ne lui aurait pas rendu hommage, mais on l’aurait condamné, ses idées nauséabondes le rendant par nature coupable de la violence qu’elles engendrent.
On peut dans la même perspective souligner ce dernier point. On l’a vu, la mort des deux jeunes décédés en province à la suite de coups au même moment que Clément Méric a été passée sous silence. Faut-il en conclure que, dans l’esprit des oligarques, les vies de François et Kylian avaient moins d’importance que celle de Clément ? La question ne se présente pas de cette façon. La vraie dimension de l’affaire Méric est en effet la suivante.
Ce n’est pas Clément lui-même qui a fait l’objet de l’hommage unanime rendu par les politiciens et les médias. Ce devant quoi les oligarques et les serviteurs médiatiques du système se sont inclinés, ce n’est pas la personne de Clément mais l’idéologie qu’il défendait.
Si les coups portés à Méric révulsent les maîtres du régime en place, c’est avant tout parce que les skinheads ont attaqué des Idées, des Valeurs, les valeurs de la République et celles du Vivre ensemble. La quasi-totalité des politiciens qui ont condamné l’agression de Clément l’ont affirmé : « C’est la République qui est attaquée ». C’est la raison pour laquelle les morts de François et Kylian ne revêtent pas le même intérêt et ne méritent pas qu’on s’y arrête.
Dans leur cas, il s’est agit de morts ordinaires, malheureuses mais banales. Dans celui de Clément tout au contraire, les valeurs autour desquelles le régime s’est construit étaient en cause. C’est pourquoi François et Kylian resteront confinés au registre de la PQR, dans la rubrique des faits divers : Clément lui, tel un nouveau Guy Môquet, a accédé sans détour au Panthéon des militants de l’antifascisme et des héros de la république.
Selon des témoignages, Clément Méric aurait en substance déclaré quelques minutes avant la rixe fatale que « les skins ne devraient pas avoir le droit de vivre »…
L’affaire Méric, nouvel épisode de la guerre civile française.
http://www.fdesouche.com
Le régime en place, organisé au plan politique par le consortium UMP et PS, s’efforce de façon permanente de manipuler l’opinion. On peut dire même que la manipulation constitue pour lui un principe de fonctionnement.
La manipulation peut poursuivre des objectifs différents. Il s’agit tantôt de conduire l’opinion à partager les positions et les analyses de l’oligarchie. Tantôt de dissimuler les faits et gestes du régime, les mauvais résultats obtenus ou les conséquences catastrophiques des décisions prises. Tantôt encore de discréditer l’opposition. Tantôt enfin de créer un climat de menace et de tension destiné à dissuader le peuple de manifester son mécontentement ou son désaccord avec les orientations suivies.
Pour manipuler l’opinion, le régime dispose de tous les relais et vecteurs qui exercent une influence sur les différents secteurs de la société : les politiciens bien sûr, mais aussi les médias, le cinéma, le monde artistique, la publicité, les intellectuels organiques, l’université, les écoles, les groupes de pressions, les associations subventionnées…
Dans le cadre de l’affaire Méric, plusieurs de ces vecteurs ont été mobilisés.
Nous avons déjà eu l’occasion de mettre en évidence certaines des manipulations mises en œuvre par le régime (voir notamment la tribune libre précédente). L’affaire Méric constitue une illustration supplémentaire et significative, qui mérite que l’on s’y arrête.
- Le régime a d’emblée matraqué à grande échelle la version officielle
Tout le Système s’y est mis, sans procéder à des vérifications préalables. Prenons l’exemple du Monde, le journal de référence de l’oligarchie. Sur son site internet, le journal fait défiler les Une suivantes : « Un jeune frappé à mort à Paris : la marque de l’extrême droite » (6 juin 10 h 54) ; « L’agression de Clément Méric ravive les tensions que le mariage pour tous a suscité » (6 juin 13 h 16) ; « Le militant antifasciste Clément Méric est mort » (6 juin 17 h 34) ; « Clément Méric, élève modèle, tué pour ses idées » (6 juin 18 h 00).
Les politiciens de tout bord (le FN excepté) ont été dans le même sens. Par exemple M. Delanoë a dénoncé « l’agression mortelle perpétrée par des militants d’extrême droite ». M. Désir : « c’est toute la république qui est meurtrie lorsqu’un jeune homme est lynché par des individus aux méthodes fascisantes ». M. Copé a condamné « avec la plus grande force l’agression barbare dont a été victime un jeune homme de 18 ans en plein Paris ». M. Valls a déclaré que l’agression de Clément Méric « porte la marque de l’extrême droite ». M. Ayrault Premier ministre a annoncé son intention de « tailler en pièces… ces mouvements d’inspiration fasciste et nazie ». Un élu UDI en est même venu à éclater en sanglots à la télévision.
Divers témoignages sont venus compléter le tableau : « Les agresseurs avaient des poings américains ; leurs tatouages étaient des croix gammées ; certains skins portaient un tee-shirt du Front national… ».
- La version officielle est pourtant éloignée de la réalité
- Il paraît ainsi établi que la rencontre entre les deux groupes, les « skins » et les « antifas », était fortuite.
- Les skins prétendent avoir été provoqués d’abord verbalement et attaqués ensuite. Il semble qu’un témoignage important (celui du vigile du magasin) tende à confirmer la thèse des skins.
- Les skins nient avoir utilisé un poing américain.
- L’auteur des coups (1 m 80 pour 66 kg) n’est pas le colosse évoqué initialement par les médias.
- Il est établi que la victime faisait elle-même partie d’un groupe violent, qui cherchait le contact avec les skins. Ce groupe avait notamment provoqué un début de bagarre dans un cortège de « la manif pour tous » (Clément Méric était alors présent)
- Affirmant avoir été agressés, les membres du groupe antifa n’ont pourtant pas, au vu des informations disponibles à ce stade, porté plainte contre leurs agresseurs.
- Le juge a mis en examen le responsable présumé de la mort de Clément Méric pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Il a écarté ce faisant la qualification d’« homicide volontaire » que le procureur réclamait.
L’enquête établira ce qu’ont été les faits. Les skins nient avoir été les agresseurs et affirment avoir au contraire été attaqués. Si la version des skins est exacte, s’il apparaît en outre qu’ils se sont battus à main nue et qu’ils ne se sont pas acharnés sur la victime, il faudra alors en conclure que les skins étaient en état de légitime défense et qu’ils n’ont rien à se reprocher.
Il semble en tout cas d’ores et déjà certain, en l’état actuel des informations diffusées, que la thèse officielle matraquée pendant deux jours par le régime ne correspond pas à la réalité au moins sur trois points essentiels :
- La victime n’a pas été assassinée ni même tuée intentionnellement (juridiquement le meurtre est un homicide volontaire ; l’assassinat est un homicide volontaire avec préméditation) : elle a été victime de coups échangés dans une bagarre ;
- La victime n’a pas été pourchassée par une horde fasciste : la bagarre résulte d’une rencontre fortuite.
- La victime n’est pas un agneau innocent : elle était un membre actif d’un groupe violent qui recherchait le contact avec ses adversaires.
- La manipulation comme moyen de gouvernement
Premier élément. Lorsque les témoignages incontestables (celui du vigile du magasin en particulier) ont fait apparaître au bout de vingt-quatre heures que la thèse officielle ne correspondait pas à la réalité, le régime a dû baisser d’un ton et interrompre le matraquage : l’affaire Méric a alors été brusquement reléguée au deuxième ou troisième rang.
Le régime n’a pas renoncé pour autant à la manipulation et a continué à distiller, mezza voce, des affirmations mensongères ou douteuses :
- Les médias continuent à parler de meurtre et d’assassinat. Par exemple le présentateur de France-culture parle lundi matin 10 juin, puis de nouveau mardi matin 11 juin, tantôt du « meurtre » tantôt de « l’assassinat » de Clément Méric.
-Le régime évoque sans discontinuer la nécessité de procéder à la dissolution des groupuscules d’extrême droite (voir notamment les déclarations du premier ministre). La décision de dissoudre le groupe JNR, dont les skins impliqués étaient proches, est semble-t-il acquise. La dissolution du groupe violent d’extrême gauche antifa n’est pas envisagée. Elle n’est même pas évoquée (voir notamment ce tweet de Mme Touraine ministre du gouvernement de M. Hollande).
Deuxième élément. Dans le traitement judiciaire de l’affaire, le régime a fait preuve jusqu’ici d’une partialité nette :
- Les activistes de gauche, qui sont accusés d’être à l’origine, n’ont été ni interpellés ni gardés à vue. La presse n’a pas fait état de ce qu’ils aient même pour l’instant été interrogés.
- Le procureur, qui applique les ordres du gouvernement, a requis une mise en examen pour « homicide volontaire », en contradiction avec les faits d’ores et déjà établis (il n’a d’ailleurs pas été suivi par le juge, qui, lui, est statutairement un magistrat indépendant du gouvernement).
Enfin troisième élément qui atteste la malhonnêteté du régime. Dans les heures mêmes où se déroulaient les faits conduisant à la mort de Clément Méric, deux autres tragédies similaires se sont produites.
A Châlons-en-Champagne, un jeune de 22 ans, élève ingénieur des arts et métiers, est mort le 4 juin après plusieurs jours de coma. François avait été frappé au visage, en marge d’une fête étudiante. Le parquet a évoqué d’abord « un différend amoureux » puis « une affaire de cigarette ». L’auteur des coups a été appréhendé : c’est un individu de type nord africain, sans emploi, connu des services de police, qui s’était incrusté dans la fête étudiante.
A Rennes un jeune de 25 ans est mort le 7 juin après plusieurs jours de coma là encore. Kylian, très connu dans le milieu des festivals culturels, avait été frappé au visage après avoir « demandé des explications » à celui qui, semble-t-il, venait de le bousculer. L’auteur des coups, qui a peut être employé un poing américain, est en fuite.
Le gouvernement, les politiques et les médias n’ont pas dit un mot de ces deux décès.
Ils présentent pourtant l’un et l’autre des similitudes fortes avec l’affaire Méric : dans les trois cas un décès, survenu aux mêmes dates, à la suite de coups au visage, après une période de coma. Certes les affaires de Châlons et de Rennes n’impliquent pas des militants politiques. Elles sont pourtant significatives parce qu’elles attestent d’une situation d’insécurité élevée. Elles illustrent également, au moins dans le cas de Châlons, le lien étroit qui existe entre immigration et délinquance.
Personne n’en a dit un mot. L’opinion a été chauffée à blanc à propos de l’affaire Méric : elle a été laissée dans l’ignorance concernant les morts de Châlons et Rennes. Nous sommes bien en présence d’une manipulation de l’opinion.
- L’objectif majeur de la manipulation est d’atteindre le Front national
Ce ne sont pas en effet les groupuscules qui sont en eux-mêmes les cibles du régime. Comptant quelques dizaines de membres et ne se livrant pas à des actes terroristes, ils ne constituent pas un danger. Le Front national, qui a réuni, il y a un an, 6 millions et demi d’électeurs, constitue en revanche une menace majeure pour l’oligarchie.
Le régime a utilisé l’affaire Méric, instantanément et avec l’intensité maximale, pour diffuser dans l’opinion les messages suivants :
- L’extrême droite est violente et dangereuse. Elle peut en outre s’attaquer à n’importe qui. L’étudiant tué était un jeune garçon au visage enfantin : tous les parents peuvent craindre que l’extrême droite ne s’attaque à leurs enfants.
- Second message. Il y a en France des fascistes et la France court un risque fasciste. Pour preuve le jeune était un anti fasciste et il en est mort. L’extrême droite menace la république : il est donc légitime d’interdire les groupes qui appartiennent à cette mouvance.
- Dernier message. Le Front national a une responsabilité dans la mort de Clément. D’abord parce qu’il a des liens avec les groupuscules. Ensuite parce que les idées dangereuses des skinheads sont partagées par toute l’extrême droite, des groupes activistes au Front national, en passant par les tenants de la manif pour tous (c’est ainsi qu’un ministre du gouvernement, Kader Arif, a déclaré qu’il craignait qu’il n’y ait un lien entre l’agression de Clément et la manif pour tous. De même M. Ayrault a estimé que le décès de Clément Méric rendait nécessaire la lutte contre « les mouvements racistes, antisémites et homophobes » ).
Pour faire bonne mesure, les médias ont diffusé pendant les premières heures un témoignage selon lequel l’un des agresseurs skin portait un tee-shirt du FN (ce témoignage est manifestement sans fondement ; pour autant il n’est pas envisagé semble-t-il de poursuivre son auteur). Dans le même registre le journal Charlie Hebdo vient de lancer une pétition pour la dissolution du Front national.
Le régime a sauté sur l’affaire Méric pour s’efforcer de ruiner l’entreprise de dédiabolisation initiée par Marine Le Pen. Il s’agit d’obtenir que l’opinion associe Front national et violence et qu’elle intériorise le message suivant : « Si vous votez Front national et que ce parti arrive au pouvoir, vous aurez la violence, les bandes fascistes et la peur s’installera pour tout le monde ».
Le régime constate en effet qu’il parvient difficilement à contrer le discours du Front national sur les sujets majeurs : immigration insécurité, mondialisation, les faits validant les analyses de « l’extrême droite ». Il reste à l’oligarchie la possibilité d’agiter la menace et la peur, peur du fascisme, peur de la violence, peur du chaos : « Attention ce n’est pas parce que les faits paraissent donner raison au Front national qu’il faut voter pour lui : avec le FN vous aurez une violence accrue et la situation sera pire encore ».
Marine Le Pen a beau déclarer qu’elle « s’associe à la peine de ceux qui ont milité avec (Clément Méric) » , qu’elle condamne la violence, que les groupuscules n’ont pas de lien avec le Front national, que les violents en ont été exclus, que le Front national a toujours participé aux élections, qu’il souhaite un recours accru au référendum, procédé démocratique par excellence, rien n’y fait : les attaques contre ce parti, accusé d’être potentiellement violent et fascisant, restent efficaces.
- Un régime d’essence totalitaire, sans doute prêt à tout pour faire prévaloir ses Valeurs
D’abord elles indiquent la ferme volonté de l’oligarchie UMP et PS de conserver le pouvoir, par tout moyen. Mais on peut aller au-delà de ce constat banal et poser ce diagnostic : cette volonté de se servir du mensonge, en méprisant les faits, pour manipuler l’opinion est la marque des régimes totalitaires. Le régime en place, qui se réclame et se gargarise des « valeurs républicaines », est un régime à tendance totalitaire.
Il pense incarner le camp du Bien, être en charge des Valeurs supérieures, être l’acteur de la marche du Progrès. Confronté aux forces du mal que sont les idées réactionnaires, il s’estime moralement autorisé à utiliser tous les moyens pour éradiquer « la bête immonde ». Dans cet esprit, il lui est licite de recourir au mensonge et à la manipulation. Les « idées d’extrême droite » doivent être expulsées du débat public.
Dans le cas de l’affaire Méric, l’enquête montrera peut être que les antifas n’ont pas été agressés mais qu’ils étaient au contraire les agresseurs. Cela ne changera rien pour autant aux analyses du régime : même agresseurs, les antifas n’en seraient pas moins fondamentalement dans leur bon droit ; même agressés les skins resteraient dans leur tort et doivent être pourchassés.
Pourquoi ? Parce que les idées de « l’extrême droite », sans doute partagées par les skins, sont en soi illégitimes. Elles incarnent le mal. Elles sont les ennemis de la liberté et du vivre-ensemble. Dès lors il est justifié d’agresser des « fascistes ». On peut d’ailleurs penser que si un skinhead avait été tué dans la bagarre, non seulement on ne lui aurait pas rendu hommage, mais on l’aurait condamné, ses idées nauséabondes le rendant par nature coupable de la violence qu’elles engendrent.
On peut dans la même perspective souligner ce dernier point. On l’a vu, la mort des deux jeunes décédés en province à la suite de coups au même moment que Clément Méric a été passée sous silence. Faut-il en conclure que, dans l’esprit des oligarques, les vies de François et Kylian avaient moins d’importance que celle de Clément ? La question ne se présente pas de cette façon. La vraie dimension de l’affaire Méric est en effet la suivante.
Ce n’est pas Clément lui-même qui a fait l’objet de l’hommage unanime rendu par les politiciens et les médias. Ce devant quoi les oligarques et les serviteurs médiatiques du système se sont inclinés, ce n’est pas la personne de Clément mais l’idéologie qu’il défendait.
Si les coups portés à Méric révulsent les maîtres du régime en place, c’est avant tout parce que les skinheads ont attaqué des Idées, des Valeurs, les valeurs de la République et celles du Vivre ensemble. La quasi-totalité des politiciens qui ont condamné l’agression de Clément l’ont affirmé : « C’est la République qui est attaquée ». C’est la raison pour laquelle les morts de François et Kylian ne revêtent pas le même intérêt et ne méritent pas qu’on s’y arrête.
Dans leur cas, il s’est agit de morts ordinaires, malheureuses mais banales. Dans celui de Clément tout au contraire, les valeurs autour desquelles le régime s’est construit étaient en cause. C’est pourquoi François et Kylian resteront confinés au registre de la PQR, dans la rubrique des faits divers : Clément lui, tel un nouveau Guy Môquet, a accédé sans détour au Panthéon des militants de l’antifascisme et des héros de la république.
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Cette affaire illustre les méthodes et les principes d’action que
mettent en œuvre depuis deux cents ans les tenants des conceptions
« modernes », qu’elles soient républicaines ou communistes. La Fin comme
justification des moyens employés. Les faits qu’il convient d’écarter
s’ils s’opposent au sens de l’Histoire. Le primat des Idées, qui
relèguent à l’arrière plan la vie des personnes concrètes. Le refus de
la liberté pour les adversaires des Valeurs, désignés comme « ennemis de
la liberté »…Selon des témoignages, Clément Méric aurait en substance déclaré quelques minutes avant la rixe fatale que « les skins ne devraient pas avoir le droit de vivre »…
L’affaire Méric, nouvel épisode de la guerre civile française.
http://www.fdesouche.com
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