Le chômage est une réalité qui, chaque
mois, touche de plus en plus de personnes, de familles, ce qui ne semble
guère émouvoir outre mesure les élites qui nous gouvernent, plus
soucieuses ces derniers temps de légiférer sur des questions de société,
voire de civilisation, au risque de diviser un peu plus notre pays
quand il aurait tant besoin de calme et d’unité : il est vrai que le
laboratoire de pensée du Parti socialiste, « Terra nova », conseillait dès 2011 aux dirigeants de la Gauche social-démocrate de renoncer
à défendre les ouvriers, devenus politiquement infréquentables et
stratégiquement peu rentables, pour privilégier les « minorités »,
c’est-à-dire, concrètement, les groupes de pression communautaristes
qui, à l’imitation de ce qui se passe aux Etats-Unis, revendique droits
et prébendes sans forcément beaucoup d’égards pour le Bien commun et la
société en tant que telle.
Ce choix stratégique des socialistes
indique néanmoins nettement que le Parti jadis dirigé par M. Hollande a
changé de paradigme et que, désormais, il entend garder les ouvriers à
bonne distance des instances du Pouvoir, quitte à les désespérer en ne
répondant plus à leurs attentes : l’affaire de Florange, si mal vécue
par les salariés de Mittal, a démontré que les promesses électorales ne survivaient pas à l’accession au Pouvoir
de ceux qui l’ont tant attendu depuis l’échec de Lionel Jospin… Des
discours du candidat Hollande contre la Finance, il ne reste que
l’impression, amère pour beaucoup, d’une vaste fumisterie avec effets de
manche, juste bonne à attirer quelques naïfs électeurs, d’une escroquerie politicienne qui a parfaitement fonctionné, par le simple jeu de la démocratie représentative,
celle-là même qui stérilise trop souvent la parole des électeurs en
l’encadrant prudemment mais fermement, et en la livrant aux partis et à
leurs féodaux.
Ainsi, les ouvriers ne doivent rien
attendre de M. Hollande et de son gouvernement, même s’il paraît utile
et honnête de reconnaître les efforts de M. Montebourg et de Mme Bricq
(au Commerce extérieur) pour sauver ce qui peut l’être en France, mais
avec des résultats pour le moins mitigés ! Or, c’est bien d’une véritable
politique de réindustrialisation (qui tienne compte du nécessaire
« souci environnemental ») et de promotion du travail français dont notre pays a besoin : les
potentialités territoriales, valorisées par une stratégie audacieuse
d’aménagement des territoires, sont multiples, que cela soit sur terre
comme sur mer. Si l’Etat n’a pas vocation à tout faire et à
tout imposer, il doit néanmoins organiser les efforts et soutenir les
initiatives les plus prometteuses dans les domaines de la production, de
la transformation et de la distribution, sans céder à la tentation d’un
étatisme facile mais foncièrement stérile au plan économique comme
l’histoire économique de la France le démontre à l’envi.
Jusqu'où descendra-t-on, dans cet enfer du chômage de masse ?
Il y a véritablement « urgence sociale » : les 43.300 nouveaux chômeurs annoncés par le ministère du travail pour le seul mois d’avril ne font que précéder ceux des mois suivants, au risque d’entraîner de multiples conséquences collatérales sur les finances publiques et les aides sociales
déjà bien malmenées ces dernières années. Recréer de l’emploi, c’est
aussi améliorer le financement des retraites, soulager les caisses
sociales, et diminuer l’endettement public.
Reste à faire preuve d’imagination et
d’inventivité, mais aussi de courage et de décision, en particulier à la
tête de l’Etat ! Il est à craindre, néanmoins, que la République ne
soit guère à la hauteur de ces ambitions que nous souhaitons pour la
France, et pour laquelle nous militons si vivement, avec le soutien de
l’espérance...
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