Marie-toi et sois soumise ! Provocateur
mais inspiré de saint Paul, ce titre est celui d’un essai d’une
journaliste italienne, qui vient d’être édité en Espagne par
l’archevêque de Grenade mis en cause en France par Marianne (numéro 868, du 7 au 13 décembre). Réponse de l'auteur, Costanza Miriano, dans un entretien accordé à L'Homme Nouveau :
"Le
livre s’intitule Marie-toi et sois soumise, c’est une série de lettres
destinées à des amies sur les thèmes du mariage, de la féminité, de
l’identité masculine et féminine, de l’éducation. En téléphonant à une
amie qui ne se décidait pas à se marier, je me suis rendu compte que ses
objections quant au mariage reflétaient celles de tout le monde. J’ai
aussi réalisé que le fait de ne pas s’engager « pour toujours » la rendait profondément malheureuse. Ce livre a commencé avec 800 exemplaires. Il y a eu ensuite dix-huit rééditions, c’est devenu un modeste phénomène éditorial en Italie. Mon livre a été traduit en Espagne et en Pologne. Les versions française (prévue aux éditions de l'Emmanuel pour mi-2014) et portugaise sont en cours de traduction. [...]
Que s’est-il passé en Espagne à la publication de votre livre ?
J’ai reçu un premier coup de fil me
demandant, abruptement, d’expliquer en 1 mn 40 ce que signifiait le mot
soumission. Puis un autre et ainsi de suite. J’ai finalement appris que
trois partis politiques espagnols, PP (Parti populaire, centre droit),
PSOE, (Parti socialiste ouvrier espagnol) et IU (Gauche unie) avaient
demandé le retrait de mon livre à la vente. Pourquoi ? Pour incitation à
la violence faite aux femmes. J’en suis restée stupéfaite. Je voulais
que l’on me dise quel était le passage de mon livre qui serait une
incitation, ou une justification, la plus minime soit-elle, à la
violence d’un homme envers une femme. En réalité, mes détracteurs n’avaient pas lu mon livre, c’était le mot « soumise » qui leur créait un problème.
Le titre de votre livre est inspiré de la lettre de saint Paul ?
Oui. J’ai repris, avec ce mot soumission, la lettre de saint Paul aux Éphésiens. S’ils veulent brûler mon livre, alors ils doivent aussi brûler la Bible !
Et puis, en faisant des recherches, j’ai vu que de nombreux livres
étaient en vente en Espagne avec, dans leurs titres, ce mot
« soumission », mais il s’agit là de soumission érotique, et non spirituelle. Je crois plutôt que c’est le « Marie-toi » de mon titre qui pose un vrai problème. La
société d’aujourd’hui hait le mariage, le mariage est le contraire
exact de l’idée d’autodétermination qui est la valeur suprême de l’homme
contemporain. L’homme d’aujourd’hui n’accepte plus rien, pas
même qu’on lui dise s’il est un homme ou une femme ! Il veut être
complètement dégagé de tout lien, libre. Le mariage, c’est exactement
l’inverse : accepter, spontanément, volontairement, d’être dépendant, de
se définir par rapport à quelqu’un, d’assumer la responsabilité de
nouvelles vies, d’adhérer à une réalité toujours égale, d’être fidèle.
Tout le contraire de l’idéal contemporain, dans lequel l’homme s’imagine
toujours libre de faire de nouvelles expériences. [...]
Le mot soumission qui veut dire
obéissance est un mot inaudible aujourd’hui. Je le comprends si on ne
sait pas à qui réellement obéir. Nous, en tant que chrétiens, nous
acceptons d’obéir parce que nous savons que notre Pasteur est bon, qu’Il
nous guide vers ce qui est juste. [...]"
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