mardi 16 février 2016

MILITANT N° 678 – Le délitement de leur République et les nationalistes

Les élections régionales qui se sont déroulé les 6 et 13 décembre ont renforcé les lignes de fracture qui fragilisent progressivement leur république, cinquième du nom. Plusieurs faits le montrent.
1) A nouveau, le parti des abstentionnistes est demeuré le premier parti de France, atteignant 49,5 % au premier tour auxquels il faut joindre les quelque 5 % de bulletins blancs ou nuls relevés. Cela confirme l’indifférence d’une part croissante des Français à l’égard du régime démocratique qui ne donne que formellement la parole aux Français pour mieux les museler face à une oligarchie politique aussi prétentieuse que médiocre et soucieuse de préserver ses prébendes. Si l’abstention a baissé à 41,6 % au second tour, cela est dû à la mobilisation d’une frange de l’électorat sensibilisée par la dramatisation médiatique consécutive à la percée du Front National.
2) Pour la première fois, au premier tour, un parti musulman, le Parti démocrate musulman, a atteint les 5 % dans certaines banlieues occupées, ce qui manifeste l’émergence d’un nouveau phénomène : le vote ethnique. Une force politique musulmane va se constituer naturellement, échappant à l’emprise des socialistes, devenant une partie prenante de poids dans les inévitables compromis qui précèdent les seconds tours électoraux …
3) En particulier, le fait que le Front National, présenté par les media dominants comme un parti antisystème, soit parvenu à dépasser en nombre de voix les partis régimistes des gauches et de la droite libérale signale qu’un nombre croissant de Français rejette cette classe politicienne qui se partage le pouvoir depuis un demi-siècle et conduit la France à la ruine par incurie et par trahison. De même, la victoire de la coalition des séparatistes corses est venue avant tout du rejet par l’électorat insulaire des partis en place. Mais les Corses ne tarderont pas à être déçus de ce vote dans la mesure où il est apparu, à la suite de l’agression de pompiers par des musulmans, que les Siméoni et Talamoni tenaient le même discours droit de l’hommiste et anti français que les partis régimistes.
Cependant, l’échec du Front National à gagner des élections dans lesquelles il est apparu comme la force politique principale confirme deux faits :
– le soutien implicite qu’une majorité de Français continue à apporter à un régime dont, paradoxalement ils dénoncent l’incapacité depuis plus de trente ans à redonner sa puissance à la France : la situation n’est pas encore assez grave pour qu’ils le rejettent explicitement.
– la capacité du régime à bien se défendre, en jouant sur la peur, en isolant le Front National face à la coalition des autres formations politiques, comme sous la IVe République avec le RPF gaulliste, en utilisant une loi électorale byzantine avec le scrutin proportionnel à deux tours.
Surtout, cet échec qui préfigure le scénario des élections présidentielles de 2017, condamne la stratégie de dédiabolisation du Front National : il n’est jamais bénéfique de renier ses principes fondateurs ou de les affadir. Toute concession d’idée au régime que l’on est censé combattre constitue en soi une défaite annonciatrice de déconvenues toujours plus dévastatrices.
Par ailleurs, il faut bien comprendre que le Front National est inclus dans le jeu politique actuel en tant que soupape de sûreté et tout est configuré pour qu’il ne sorte pas de ce rôle. En outre, au cas où il l’emporterait à l’occasion de circonstances exceptionnelles échappant à la vigilance du système, son républicanisme et son démocratisme fonciers feraient qu’il ne le menacerait nullement. Son seul danger est, qu’en cas de succès, il prive de leurs prébendes les actuels profiteurs du régime : c’est d’ailleurs ce qui les a le plus inquiété lors de ces élections.
Justement, leur souci majeur est dès à présent d’emporter l’élection présidentielle de 2017. Toute action politique qui sera menée d’ici là, si rien ne vient contrarier le calendrier électoral, dépendra de ce seul objectif.
En témoigne l’affaire de la « double nationalité ». Après les attentats islamistes du 13 novembre et l’émotion qui s’en est suivie, ayant compris que les Français (de souche) demandaient des mesures de fermeté, le gouvernement a décidé entre autres d’établir une législation sécuritaire dont nous savons qu’elle s’appliquera le cas échéant plus aux nationalistes et aux Français non reniés qu’aux Français de papier. Dans ce train de mesures, figure la déchéance de nationalité pour les « binationaux » (essentiellement musulmans) jugés dangereux. Le maintien de cette disposition par Hollande, en dépit des objurgations de la gauche de son parti, est dû au seul fait qu’il ne peut espérer être réélu qu’en donnant une image de fermeté. Or les passions que suscite cette question révèlent les contradictions des « valeurs » apatrides de leur république d’anti-France mais surtout une ligne de fracture dans la société française déjà signalée par l’émergence d’un parti musulman.
Cette fracture procède d’un communautarisme marqué par le fait que, tout en ayant une carte d’identité française, nombre de leurs titulaires demeurent en esprit et en âme dans leur pays d’origine, non seulement pour la première génération, ce qui n’est pas anormal, mais surtout pour les générations suivantes, ce qui révèle un problème fondamental : celui de leur capacité à s’assimiler, autrement dit à se fondre dans la tradition millénaire française, véritable code génétique de la France. Or personne ne peut servir deux maîtres ; personne ne peut avoir une double allégeance : à un moment donné, il faut toujours choisir. Le problème n’est pas de déchoir de la nationalité française les binationaux jugés dangereux : le problème est d’accorder la nationalité française à des gens qui ne sont pas assimilés à la civilisation française, ne le veulent pas ou ne le peuvent pas, ne serait-ce que parce que la France, depuis 1789, rejette son cœur spirituel, le christianisme. A terme, les fictions juridiques rationalistes voleront en éclat sous la pression de la réalité d’une confrontation entre deux groupes de populations inassimilables l’un à l’autre.
Dans cette France en délitement continu, l’action du Front national permet de sensibiliser les Français aux thèmes nationalistes. En ce sens, il aplanit le terrain au bénéfice des forces nationalistes qui refusent tout compromis et toute concession avec cette anti-France qu’est leur république, régime mortifère et par nature irréformable.
Le temps qui nous sépare de son effondrement inéluctable doit être activement employé à se former, à s’organiser pour préparer la révolution nationale que les événements exigent.
Éditorial de la Revue Militant, N°678, janvier 2016.

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