mardi 21 mars 2017

Jean-Pierre Mignard donne raison à Marine Le Pen

L’avocat et homme politique Jean-Pierre Mignard est un soutien enthousiaste d’Emmanuel Macron. Il veut, d’ailleurs, saisir la justice à propos des « caricatures odieuses » contre son protégé, dans lesquelles certains ont vu leurs obsessions à défaut de la réalité.
Ainsi, dans un entretien accordé à L’Opinion, Mignard nous vend le produit en comparant la situation actuelle à 1958 et son poulain au « général de Gaulle [qui] installe au départ une majorité qui ressemblera un peu à ce que devra faire Emmanuel Macron ».
De Gaulle a, certes, lui aussi réuni en 1958 une majorité plurielle, mais il avait le cuir tanné par deux guerres mondiales et une expérience de président du Gouvernement provisoire de la République française. L’autre a simplement usé ses culottes dans la finance ; c’est peu pour diriger un pays !
Ce parallèle discutable permet au moins à l’intéressé de placer ça : « L’extrême droite était alors menaçante, elle est de nouveau aux portes du pouvoir, avec les mêmes ou les enfants des mêmes. » Lutter contre l’extrême droite, ou l’alibi de la politique du pire, que nous subissons depuis plus de quarante ans.
Au fait, le chantre de la France « diverse et multiple » est-il d’accord sur ces propos de De Gaulle, rapportés par Alain Peyrefitte : « Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne » ?
Pour justifier l’abandon de la Ve République, Mignard déclare que le « système politique français est à bout de souffle ». Il apparaît que ce sont plutôt les acteurs de ce système qui fatiguent, ceux que Macron recycle à l’envi pour former son équipe.
« Ce n’est pas l’économie ou le social, même s’il y a d’immenses efforts à faire, qui sont en crise.
C’est la politique qui tient le reste », dit encore le VRP de Macron. La politique française, qui déteste la préférence nationale, défend surtout une économie apatride, et le social semble préférer l’exotisme aux « soutiens » !
Mignard rappelle qu’il a jadis, avec son copain Hollande, fondé les « transcourants », sorte d’embryon d’En Marche !, où les membres se demandaient déjà « comment des personnalités de la droite pro-européenne pourraient converger avec nous ». Car pour faire définitivement passer le mondialisme, il faut briser toutes les barrières identitaires : culturelles, cultuelles, politiques, etc. Sont donc exclus du ralliement les anti-européens !
Et pour qui douterait encore que Macron est le favori de Hollande, en renonçant à se représenter, Mignard salue ce dernier, qui « a fait la preuve qu’il est plus attaché à un dépassement du système qu’à son propre avenir. […] Dans la future majorité, le Président jouera évidemment un rôle important. » 
Mignard fait enfin l’aveu que l’UMPS a échoué car il n’a pas été convergent, ce qui « eût été la force et l’efficacité ». C’est une voie royale pour Marine Le Pen, qui n’a eu de cesse de montrer cette connivence souterraine.
Moralité : à trop parler, on finit par dire la vérité !

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