Le 18 novembre 2012, lors d’une manifestation « anti-mariage pour tous » organisée par l’association Civitas, des Femen travesties en religieuses et accompagnées de la très militante Caroline Fourest s’en étaient prises au cortège. Expulsées par le service d’ordre, elles avaient porté plainte pour violences. Vendredi, le tribunal correctionnel de Paris a condamné sept des huit hommes poursuivis à des peines allant jusqu’à un an de prison avec sursis.
Maître Frédéric Pichon, avocat d’un des prévenus, dénonce au micro de Boulevard Voltaire l’incroyable partialité des poursuites, la collusion entre le pouvoir de l’époque et Caroline Fourest, et l’incroyable dispositif policier utilisé pour identifier les auteurs.
Frédéric Pichon, un ultime rebondissement a eu lieu dans l’affaire opposant certains militants de l’association Civitas et les Femens. Le tribunal a rendu sa sentence ces derniers jours. En tant qu’avocat d’une partie des plaignants, que retirez-vous de ces années de procédure ?
Tout d’abord, je retiens l’incroyable partialité des poursuites.
Il faut quand même rappeler que nos clients ne sont pas allés chercher les Femens dans leur local de militants. Ce sont elles qui ont délibérément attaqué une manifestation autorisée par la préfecture. Mes clients étaient donc dans le cadre de l’exercice d’un droit de manifester.
Elles se sont grimées et ont mis des coiffes de religieuses. Elles avaient le torse à l’air avec un slogan manifestement antireligieux et blasphématoire. Je sais que le blasphème n’est pas interdit. En revanche, ils constituaient manifestement un trouble à l’ordre public.
Elles étaient de surcroît équipées d’extincteurs. On ne pouvait pas présumer à l’époque qu’il s’agissait d’extincteurs anti-incendie. On aurait pu au contraire présumer qu’il s’agissait d’extincteurs lacrymogènes puisqu’ils étaient de couleur blanche avec des slogans dessus dont je vous fais l’économie du contenu.
Il faut quand même rappeler que nos clients ne sont pas allés chercher les Femens dans leur local de militants. Ce sont elles qui ont délibérément attaqué une manifestation autorisée par la préfecture. Mes clients étaient donc dans le cadre de l’exercice d’un droit de manifester.
Elles se sont grimées et ont mis des coiffes de religieuses. Elles avaient le torse à l’air avec un slogan manifestement antireligieux et blasphématoire. Je sais que le blasphème n’est pas interdit. En revanche, ils constituaient manifestement un trouble à l’ordre public.
Elles étaient de surcroît équipées d’extincteurs. On ne pouvait pas présumer à l’époque qu’il s’agissait d’extincteurs anti-incendie. On aurait pu au contraire présumer qu’il s’agissait d’extincteurs lacrymogènes puisqu’ils étaient de couleur blanche avec des slogans dessus dont je vous fais l’économie du contenu.
On avait donc affaire à un acte d’agression caractérisé et à des violences non pas physiques, mais morales. La jurisprudence est assez claire en la matière.
La Police n’était pas là. C’est pourquoi il a fallu l’intervention du service d’ordre de Civitas. Dans ce chaos général, alors qu’elles avaient utilisé leurs extincteurs et qu’il y avait de la fumée partout, quelques jeunes énergiques ont effectivement voulu les repousser, et quelques coups ont été échangés.
Cette séquence est relatée dans le livre intitulé Inna de Caroline Fourest consacré à la patronne des Femens. Qu’avez-vous appris dans ce livre ?
On a appris de manière absolument hallucinante que madame Fourest reconnaît explicitement les suspicions de l’époque sur la partialité du parquet.
De mon côté, mon client et son épouse ont porté plainte contre les Femens. Elle a été classée sans suite au motif que les auteurs n’étaient pas identifiables. C’est absolument hallucinant !
Dans son ouvrage, Caroline Fourest raconte qu’alors qu’elle était mise à l’écart par les policiers, elle a reçu un coup de téléphone de Manuel Valls, du président de la République lui apportant tout son soutien, du cabinet de madame Taubira, ministre de la Justice à l’époque et auteur de la loi contestée, qui lui apportait également tout son soutien, et enfin du préfet de police lui disant qu’il allait mettre à son profit tous les moyens à sa disposition.
On est donc dans une intervention absolument hallucinante du pouvoir exécutif dans une procédure judiciaire. Cela nous a permis de voir les jours suivants l’incroyable dispositif policier pour identifier les auteurs. Les policiers sont arrivés tels des cow-boys. Ils ont fait des perquisitions avec des pistolets à la main pointés sur nos clients. C’était un véritable délire !
Tout cela pourquoi ? Parce que madame Fourest a des appuis au plus haut niveau de l’État, ce qu’elle confirme d’ailleurs dans son ouvrage. On est donc dans un dossier d’une partialité incroyable.
On a appris également dans ce dossier que les Femens avaient délibérément ciblé Civitas parce que La Manif Pour Tous, c’était un peu trop gentil. Elles craignaient qu’il n’y eût pas de réaction. En ciblant Civitas, le but de l’opération était de provoquer une réaction pour discréditer les opposants au mariage pour tous.
On est donc dans une opération préméditée et politique où des gens en particulier ont été ciblés pour provoquer un esclandre et avec les réactions que l’on sait. Nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes, comme le dit un adage du droit civil.
De mon côté, mon client et son épouse ont porté plainte contre les Femens. Elle a été classée sans suite au motif que les auteurs n’étaient pas identifiables. C’est absolument hallucinant !
Dans son ouvrage, Caroline Fourest raconte qu’alors qu’elle était mise à l’écart par les policiers, elle a reçu un coup de téléphone de Manuel Valls, du président de la République lui apportant tout son soutien, du cabinet de madame Taubira, ministre de la Justice à l’époque et auteur de la loi contestée, qui lui apportait également tout son soutien, et enfin du préfet de police lui disant qu’il allait mettre à son profit tous les moyens à sa disposition.
On est donc dans une intervention absolument hallucinante du pouvoir exécutif dans une procédure judiciaire. Cela nous a permis de voir les jours suivants l’incroyable dispositif policier pour identifier les auteurs. Les policiers sont arrivés tels des cow-boys. Ils ont fait des perquisitions avec des pistolets à la main pointés sur nos clients. C’était un véritable délire !
Tout cela pourquoi ? Parce que madame Fourest a des appuis au plus haut niveau de l’État, ce qu’elle confirme d’ailleurs dans son ouvrage. On est donc dans un dossier d’une partialité incroyable.
On a appris également dans ce dossier que les Femens avaient délibérément ciblé Civitas parce que La Manif Pour Tous, c’était un peu trop gentil. Elles craignaient qu’il n’y eût pas de réaction. En ciblant Civitas, le but de l’opération était de provoquer une réaction pour discréditer les opposants au mariage pour tous.
On est donc dans une opération préméditée et politique où des gens en particulier ont été ciblés pour provoquer un esclandre et avec les réactions que l’on sait. Nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes, comme le dit un adage du droit civil.
Quelles peines ont été prononcées à l’encontre de vos clients et de leurs compagnons ?
Mise à part une relaxe sur huit prévenus, il y a eu des peines allant d’un mois à un an de prison avec sursis.
Je note que le Tribunal n’a pas tenu compte des arguments que nous avions fait valoir. Nous avons soutenu que les Femens avaient une part de responsabilité dans ce qui est arrivé, y compris leur propre préjudice. Elles ont subi les conséquences de leur propre illégalité. Après tout, l’entrave à une liberté de manifester est une infraction. Elles ont attaqué délibérément un cortège.
Le Tribunal ne nous a pas suivis sur ce point.
Par ailleurs, Caroline Fourest n’était pas là en tant que journaliste, mais en tant que militante. Dans la procédure, il est ressorti qu’elle était l’instigatrice et le conseil des Femens tout au long de cette opération. Elle a même recueilli les militantes Femens chez elle, à la suite de ces incidents.
Le Tribunal ne nous a pas non plus suivis sur ce point.
Je note que le Tribunal n’a pas tenu compte des arguments que nous avions fait valoir. Nous avons soutenu que les Femens avaient une part de responsabilité dans ce qui est arrivé, y compris leur propre préjudice. Elles ont subi les conséquences de leur propre illégalité. Après tout, l’entrave à une liberté de manifester est une infraction. Elles ont attaqué délibérément un cortège.
Le Tribunal ne nous a pas suivis sur ce point.
Par ailleurs, Caroline Fourest n’était pas là en tant que journaliste, mais en tant que militante. Dans la procédure, il est ressorti qu’elle était l’instigatrice et le conseil des Femens tout au long de cette opération. Elle a même recueilli les militantes Femens chez elle, à la suite de ces incidents.
Le Tribunal ne nous a pas non plus suivis sur ce point.
Me Frédéric Pichon Avocat Vice président du SIEL
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