D'Olivier Bault sur RITV :
"Réunis à Budapest le vendredi 2 mars, les représentants des parlements du V4, ou Groupe de Visegrád (Hongrie, Pologne, Slovaquie, Tchéquie), ont confirmé leur intention de prendre ensemble la défense d’autres politiques pour l’Union européenne en redonnant un rôle accru aux parlements nationaux, en défendant les valeurs européennes comprises comme étant les valeurs chrétiennes et en promouvant des politiques favorisant la natalité plutôt que l’immigration de masse voulue par Bruxelles, Paris et Berlin en réponse à la crise démographique. Pour compenser le départ du Royaume-Uni, leur allié traditionnel avec lequel ils veulent un accord garantissant les meilleures relations possibles tout en respectant le résultat du référendum sur le Brexit, les quatre pays militent en faveur d’un nouvel élargissement de l’UE vers l’Est (Moldavie) et dans les Balkans occidentaux. Néanmoins, les participants aux rencontres parlementaires de Budapest ont mis en garde contre une reproduction par l’UE du modèle yougoslave dans cette région : les identités et les particularités nationales doivent être respectées. [...]
Comme lors de la réunion informelle de début décembre, les seuls médias français à couvrir cette rencontre étaient ceux de la réinfosphère : Réinformation.TV, le Visegrád Post, le quotidien Présent et TV Libertés. Pourtant, le V4 pèse son poids. Ainsi que l’a fait remarquer le ministre des Affaires étrangères hongrois Péter Szijjártó vendredi devant les parlementaires des quatre pays, le commerce extérieur de l’Allemagne avec le V4 est de 54 % supérieur à celui de l’Allemagne avec la France et vaut trois fois celui de l’Allemagne avec l’Italie. Mais le problème des grands médias français avec le V4, ce sont justement les propositions de ces quatre pays soutenues à des degrés divers par la majeure partie de l’Europe centrale et orientale. Des propositions qui constituent une véritable alternative pour l’Europe. [...]
Pour les Hongrois – et cela a été dit aussi bien lors des rencontres parlementaires de vendredi que par le premier ministre Viktor Orbán à la radio hongroise après qu’il eut rencontré les présidents de la Diète et du Sénat polonais –, les attaques à répétition contre la Pologne ont une unique explication véritable : la Pologne, de par sa taille, est le moteur du dynamisme de l’Europe centrale et orientale et de son intégration. Si Varsovie devait céder, il serait beaucoup plus difficile aux autres pays de s’opposer aux politiques fédéralistes et immigrationnistes voulues à Bruxelles, Paris et Berlin. Et c’est justement la raison pour laquelle la Pologne n’est pas seule dans ce conflit, car ce sont bien deux visions de l’Europe qui s’affrontent sous le prétexte fallacieux d’atteintes supposées à l’état de droit et à la démocratie par le gouvernement du PiS en Pologne et du Fidesz en Hongrie."
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