samedi 1 février 2020

Heureuse nouvelle pour Libération et Laurent Joffrin : l’archevêque de Lyon a été relaxé du délit de non-dénonciation d’agressions sexuelles

Heureuse nouvelle pour Libération et Laurent Joffrin : l’archevêque de Lyon a été relaxé du délit de non-dénonciation d’agressions sexuelles
Ce 30 janvier, la cour d’appel de Lyon a relaxé le cardinal Barbarin de sa condamnation en première instance pour non-dénonciation d’agressions sexuelles. Heureuse nouvelle pour son honneur, pour l’Eglise de Lyon, et peut-être encore plus pour le journal Libération et son directeur de la rédaction Laurent Joffrin. Nous allons expliquer pourquoi.
L’archevêque de Lyon avait été condamné pour non-dénonciation des agressions sexuelles de celui qui était encore le père Preynat, dont il avait été dûment informé en interne en 2010, puis en rencontrant des victimes en 2014. Or, les faits étaient prescrits, puisque s’étant déroulés entre 1970 et 1991 (la durée de la prescription est de 20 ans après que le mineur victime a atteint sa majorité, ce qui était le cas. Et rappelons que Mgr Barbarin a été nommé à Lyon en 2002).
Mais des victimes arguent en 2015 qu’il y a la possibilité d’une extension du délai de prescription pour délit de non-dénonciation jusqu’en 2016 et entament alors une action en justice.
Libération a joué un grand rôle dans les attaques, les vilenies et aussi les stupidités déversées contre le cardinal Barbarin et l’Eglise catholique. Bien évidemment, ce n’étaient pas les victimes qui intéressaient le journal, sauf pour donner de la chair à leurs attaques : on sait en effet qu’historiquement, le journal, emblématiquement représenté par son cogérant-directeur-de-la-publication-éditorialiste Laurent Joffrin, a largement été du côté des pédophiles.

Encore le 29 décembre 2019, un éditorial dudit Joffrin est sobrement intitulé : « AFFAIRE MATZNEFF : UN CONFLIT DE DROITS ».
De même, le suivi par Libération (journaux des 15, 16, 17 et 18 janvier 2020) du récent procès Preynat ouvert le 14 janvier, celui qui avait effectivement agressé les victimes, a été d’une grande discrétion : rien dans le journal du 15, rien dans celui du 16, un entrefilet dans celui du 17 janvier et une double page qui permet surtout de titrer « L’ombre de Barbarin plane sur l’audience » dans celui du 18 janvier (Le Monde, daté du 16 janvier, fournissait un article titré : Le père Preynat face à la douleur de ses victimes).
A la fois en première instance et en appel, le procureur a requis la relaxe contre le cardinal Barbarin, celle qui vient d’être accordée. De façon exceptionnelle, il a même laissé publier le réquisitoire qu’il avait donné en appel.  Pour expliquer que les juges en première instance, comme de vulgaires journalistes de Libération, n’avaient en aucune façon fait du droit. Quelques extraits du réquisitoire du ministère public :
« Les faits d’abus survenus au sein de l’Eglise catholique constituent sans aucun doute une faute morale et dans bien des occurrences, une faute pénale comme le démontre nombre de condamnations qui sont venues frapper des membres du clergé dans les années récentes et dans différents pays. La justice cependant ne se prononce pas sur un phénomène dans son ensemble, mais sur des cas individuels. La justice doit dire si tel homme est coupable de tels actes dont on l’accuse, et ceci conformément au droit existant à un moment donné, dans une société donnée ».
S’ensuit une argumentation sur la notion de délai de prescription pour délit de non-dénonciation tel que défini par l’article 434-3 du Code pénal :  sont protégées par cet article toutes les personnes vulnérables qui, en raison de leur vulnérabilité, ne peuvent dénoncer soit une maltraitance, soit une agression sexuelle, même si les faits sont prescrits. Cette protection tombe si l’état de vulnérabilité tombe, par exemple si celui qui était mineur devient majeur. Comme le dit l’avocat général : «Si l’obligation de dénonciation devait se maintenir alors que l’état de minorité ou de vulnérabilité n’existe plus, les dispositions de l’article 434-3 perdraient leur raison d’être». En effet, l’obligation de dénoncer deviendrait générale quel que soit l’état de vulnérabilité de la personne ou de non-vulnérabilité.
Et le procureur continue son analyse dans un deuxième chapitre intitulé « Les difficultés liées à une interprétation extensive du droit » :
« L’allongement excessif dans le temps d’une poursuite pour non-dénonciation, totalement déconnectée de la contemporalité des faits ou de l’état de faiblesse des victimes, devrait conduire à poursuivre un nombre indifférencié de personnes, ce que les parties civiles se gardent bien de faire compte tenu du caractère impraticable d’une telle solution » ; pourraient ainsi être mis en cause « les familles, mais aussi les conjoints des victimes, ou encore des proches, voire de simples relations à qui les faits auraient été révélés. Cette logique inconditionnelle et absolutiste pourrait même conduire à poursuivre les victimes devenues adultes et qui n’ont pas dénoncé les faits, alors même qu’elles étaient en capacité d’agir, ne serait-ce que pour protéger autrui ».
Et là, ça devient intéressant. En effet, qu’aurions-nous pu penser, au regard d’une interprétation extensive du délit de non-dénonciation qui aurait été confirmée, des deux faits suivants rapprochés ingénument :
  1. Suite aux développements de l’affaire Matzneff, la rubrique Checknews de Libération a confirmé que le journal avait employé entre 1975 et 1995 un journaliste ouvertement pédophile (rappelons que les faits pour lesquels l’ex-prêtre Praynat a été condamné remontaient au plus tard à 1991). Ce journaliste, Christian Hennon, a été une figure importante du journal avant d’être de plus en plus discret à partir de 1981. Il quitte Libération en 1995.
Or, à compter de 1977, il commence de violer un jeune garçon alors âgé de 10 ans qui lui avait été plus ou moins confié par sa mère (père absent…) ; avec lui il ira partout, parfois en conférences de rédaction à Libération, jusqu’aux dix-huit ans du garçon en 1986. C’était un « visage familier du journal », parfois présenté comme fils d’adoption, parfois comme neveu. Serge July (toujours présent à l’occasion sur des antennes télévisées) écrivait en 2015 dans son Dictionnaire amoureux du journalisme (sic ! ) : « J’ai souvent croisé cet adolescent, et il était difficile de dire s’il était seulement le protégé de Christian Hennion, son fils adoptif ou son amant. Et je n’avais pas cherché à approfondir ». Et Checknews continue :
« Une journaliste historique de Libé, présente à l’époque, nous explique : «On était tous plus ou moins au courant, mais on n’a rien fait. Aujourd’hui, je m’en veux. Christian nous disait qu’il prenait des bains tous les soirs avec Franck, et nous, on faisait des blagues, on lui demandait ce qu’il faisait avec ce gamin. L’avocat de la mère avait plaidé que c’était scandaleux de donner la tutelle à un homo, en parlant de Christian. Ça, par contre, ça avait choqué tout Libé. On était complètement irresponsables à l’époque ».
L’enfant en question, devenu un homme, a écrit un livre en 2009. Il y expliquait ceci à propos des journalistes de Libération :
«J’en veux à leur silence. […] Jamais un : qui est ta mère ? Est-ce que tu es heureux avec Christian ? Est-ce que ça ne te dérange pas de dormir dans le même lit ? Je suppose que par amitié, ils ont préféré ne pas s’en mêler. Ces pensées, bien sûr, je les ai eues après coup. Je n’en veux à personne de ne pas être intervenu, je leur en veux juste de ne pas avoir eu le courage de me demander : est-ce que ça va ? Ces personnes en avaient les facultés intellectuelles ».
  1. Laurent Joffrin, archétype pontifiant du bien-pensant moralement satisfait de lui-même et prompt à la dénonciation, journaliste brillant (au sens littéral), a, selon Wikipédia, alterné les postes de direction entre Libération et le Nouvel ObservateurIl était en particulier à Libération de 1981 à 1988.
Grâce à l’interprétation conforme au droit du procureur de Lyon, Laurent Joffrin peut respirer : il ne pourra pas être attaqué pour délit de non-dénonciation d’agressions sexuelles.
Et comme les grandes joies (à l’instar des grandes douleurs) sont muettes, la décision de relaxe du cardinal Barbarin n’a bénéficié dans l’exemplaire de Libération du 31 janvier que d’un articulet au centre du journal. Du journalisme de pro…

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