Quel rapport entre la crise sanitaire liée au coronavirus et les politiques financières d’austérité bruxelloises ? Bien plus qu’il n’y paraît à première vue, un tel rapport que l’Union Européenne et tous les technocrates branchés, tenant le haut du pavé, que l’histoire jugera un jour coupables. Et responsables !
Que ce soit en France ou en Italie, Bruxelles est mis sur le ban des accusés non seulement par les empêcheurs de tourner en rond que sont les souverainistes tel Zemmour mais aussi par des médecins ou un journal bien ancré dans le système comme La Repubblica.
« Avec le coronavirus, on nous confine tous, simplement parce qu’il n’y a pas assez de lits pour les malades en France. … » rappelait le 16 mars Eric Zemmour.
Même constat fait par un médecin en Italie, le virologue Giulio Tarro, deux fois candidat au prix Nobel de médecine, récompensé aux Etats-Unis en 2018 comme « le meilleur virologue de l’année ». Auprès du quotidien Il Giornale il rappelle la pénurie de lits dans des hôpitaux italiens qui déjà en 2018 s’étaient retrouvés surchargés et avaient montré leur limite durant l’épidémie de grippe saisonnière :
« Cela à cause des coupes budgétaires faite dans la santé au fil des ans. Selon l’Organisation mondiale de la santé, ceux qui ont réduit de moitié de 1997 à 2015 tous les centres de soins intensifs devront également rendre des comptes. Et je vois qu’aujourd’hui, il n’y a pas de volonté pour réparer ces erreurs. C’est une chose très sérieuse. »
Le quotidien La Repubblica soulignait crûment il y a peu les effets, que l’on peut dire morbides aujourd’hui, des manœuvres économiques post-récession imposées par Bruxelles, sur le bilan sanitaire italien :
« 70 000 lits ont été supprimés, il manque 8 000 médecinset 35 000 infirmières. De coupure en coupure, nous avons affaibli nos défenses immunitaires, au point de les rendre absolument inefficaces. »
Mais l’Italie n’est pas seule dans cet état catastrophique.
« 10 000 lits ont été supprimés en France ces dernières années », écrit Il Fatto Quotidiano, « le personnel hospitalier est en grève en France depuis onze mois pour dénoncer le manque de ressources, humaines, matérielles et financières. Les dirigeants européens restent aveugles devant l’évidence et ne donnent aucun signe de vouloir revoir les politiques publiques à l’ordre du jour. »
De l’autre côté de la Manche, au Royaume-Uni, l’austérité marquée des gouvernements de David Cameron et Theresa May a produit des effets similaires. En octobre, le Guardian parlait de plus de 43 000 places manquantes dans les hôpitaux du National Health Service. Le nouveau exécutif de Boris Johnson s’est engagé à inverser la tendance, mais en même temps son pari sur le coronavirus ne convainc pas beaucoup de citoyens : un système de santé encore affaibli saura-t-il faire face au défi de la contagion ?
Ainsi, pendant qu’on célébrait en Italie, en France, en Grande-Bretagne, et autres pays soumis à la dictature économique d’une Union Européenne elle-même soumise aux diktats des banques, les réductions du déficit budgétaire et des dépenses publiques, celles-ci ont entraîné une réduction des niveaux de service de base. Entre austérité et santé, s’est créé un cercle vicieux dangereux. Les fonds sont coupés, on réduit les ajustements du budget du système de santé national par rapport à l’augmentation de l’espérance de vie et à une population vieillissante, les hôpitaux sont fermés, les manques de personnel ne sont pas comblés, livrant à leur tour les installations hospitalières à une logique de gestion économique plutôt qu’opérationnelle.
La crise du coronavirus fait ressortir la logique macabre de la société moderne matérialiste, commerciale et capitaliste qui a réduit l’homme à être au service de l’économie alors que c’est l’économie qui doit être au service de l’homme. Une inversion des valeurs, des supériorités et des hiérarchies, qui s’inscrit dans la révolution arc-en-ciel globale, révolution de l’inversion !
Francesca de Villasmundo
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