À chacun son complotisme. Puisque les décisions qui se suivent sont toutes frappées au coin de l’incohérence, de l’absurdité ou de la contradiction, pour éviter de devenir fou, ou de prendre ceux qui nous gouvernent pour tels (car, au pays de Descartes, « le bon sens », etc.), il faut chercher les intentions cachées, inavouées, secrètes mais terriblement bien pensées qui les animent. J’ai donc pris ma lanterne – et mon attestation – et j’ai cherché dans nos rues.
La rue du deal de ma ville, le quartier racaille sont enfin sous contrôle : ça traîne moins. Les trafics sont gênés. Les voitures encore plus nerveuses. Des saisies se multiplient. Visiblement, police et gendarmerie donnent de petits coups de pied dans la fourmilière. Plusieurs articles de L’Obs indiquent, ces jours-ci, que les trafics de stupéfiants explosent en France, que le port du Havre est devenue la porte d’entrée de la coke en Europe. À Toulouse, le quartier des Izards est le théâtre de règlements de comptes et la police se dit “dépassée” (Le Monde). Depuis plusieurs jours, à Soissons, dans la banlieue lyonnaise et ailleurs en France, plusieurs quartiers s’embrasent. Est-ce, enfin, le début de la narco-guerre que les gouvernements ont toujours refusé de mener ? Le confinement et le couvre-feu doivent être des alliés des forces de l’ordre pour… reconquérir. Il n’est que temps. Et ce serait peut-être eux qu’il faudrait applaudir le soir au balcon.
Il n’est pas anodin, non plus, que le reconfinement ait été concomitant à l’élévation du plan Vigipirate après les attentats islamistes. Là aussi, il a permis de fermer d’emblée toutes les mosquées, de contrôler, de suivre plus facilement nos milliers de fichés S. Et de conduire d’autres opérations.
On n’imagine pas à quel point la diminution des transports, des échanges, la fermeture des commerces, la relégation chez soi de toute une partie de la population qui couvre, favorise certaines activités dans certains quartiers doivent aider les forces de l’ordre. Tout en protégeant la population « civile » innocente d’éventuels dégâts collatéraux.
Alors oui, c’est injuste, on prend des mesures liberticides généralisées pour contraindre certains points noirs de notre société. Mais la situation a tellement dérivé que c’est peut-être la seule solution pour commencer enfin à crever les abcès. Si mes restrictions de liberté permettent cela, alors oui, je les valide, je valide même les mensonges du gouvernement. Après tout, c’est une stratégie : monopoliser l’attention vers le Covid-19 pour – enfin ! – faire le ménage dans les véritables gangrènes de notre société : trafics, racailles, islamisme.
Quand je m’ennuie, j’essaie de formaliser ma doctrine : je veux bien me passer temporairement d’église, si on me ferme les dizaines de mosquées radicales ; je veux bien renoncer à mon café et mon restaurant gastronomique si on me ferme définitivement cette épicerie de nuit et ce bar à chicha, centres du trafic dans ma ville, et ainsi de suite. Et je veux bien, même, autant de vagues de Covid-19 et de reconfinement qu’il faudra pour NETTOYER enfin.
Mais mon complotisme ne s’arrête pas là. J’ai encore un gros doute sur nos dirigeants : même si j’imagine bien que ces luttes contre les ennemis intérieurs n’ont pas à être dévoilées au 20 heures, que penser d’un État qui n’ose même pas dire ce qu’il fait ? Peur des réactions que cela entraînerait ? Après tout, la stratégie du secret et de la diversion se défendent. Alors, merci Covid-19 et félicitations à nos dirigeants.
Mais je suis un mauvais complotiste, trop cartésien : je doute de mon propre complotisme. Et si, en fait, Macron, Castex and Co. n’avaient rien engagé du tout, même pas profité de l’occasion pour nettoyer ? Et si M. Castex-Confineur n’était que le kärcher de Sarkozy ? Un grand pschitt de plus ?
Frédéric Sirgant
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