(1) La bataille d'Ukraine et les frasques du commandant en chef ukrainien(2) Ce n'est ni la répétition de la guerre de tranchées de la Première Guerre mondiale ni celle de la crise des missiles de Cuba. (3) L'influence déclinante des USA dans le monde est mesurable. (4)Le basculement géopolitique expliqué par Bhadrakumar.
Bataille d’Ukraine
Erwan Castel pense que l’on approche d’un point de rupture: “La situation sur le front est toujours très tendue, pour les forces ukro-atlantistes sur le front Nord et celui du Donbass, pour les forces russes sur le front de Kherson, car toute stratégie défensive, fasse à un ennemi qui veut conserver coûte que coûte” une initiative opérative et dispose de réserves pour faire renouveler ses attaques, a ses limites dans le temps des attritions réciproques.
Ainsi pour les forces ukrainiennes du secteur d’Artemovsk qui finissent par céder progressivement devant les coups de boutoir des forces russes et alliées mais aussi pour les forces russes qui, autour de Kherson arrivent également au terme de leur stratégie défensive face aux sempiternelles attaques suicidaires ukro-atlantistes et à l’attrition sur leurs arrières menées par les frappes des HIMARS.
Même si globalement la ligne de contact n’a pas bougé, à part quelques avancées réciproques de quelques centaines de mètres ici et là, on sent dans plusieurs secteurs s’approcher un point de rupture du front, soit en faveur de Kiev, soit en faveur de Moscou”.
Regardons les deux points jugés critiques de la ligne de front:
Selon Southfront.org: “Le premier samedi de novembre s’est déroulé dans un contexte de progression lente mais continue des forces russes dans les régions d’Ougledar et de Bahmut. Des actions offensives actives des forces russes ont également été signalées autour de la colonie de Pervomaysk dans la campagne de Donetsk. Cependant, les actions offensives des Russes dans ces directions se heurtent à une forte résistance des unités loyales au régime de Kiev qui ne manque toujours pas de chair à canon qu’il peut jeter sur les lignes de front du conflit.
L’avancée des Russes autour d’Ugledar s’est arrêtée dans la région de Pavlovka. Le village, situé sur un important carrefour, est partiellement contrôlé par les forces russes (plus de 50%) mais sa partie nord est toujours contestée. Les conditions météorologiques et les renforts récemment déployés par le régime de Kiev ont joué leur rôle. Malgré cela, la situation des unités pro-Kiev y reste toujours critique.
La région de Bahmut (Artemovsk) est un autre point d’attention des militaires russes. La ligne de front se situe actuellement autour d’Opitnoe (au sud de Bahmut) et des rapports font état de mouvements d’unités russes avancées dans les environs est et nord de Bahmut même. Avec les avancées tactiques des Russes autour de Pervomaysk, il semble que les forces armées ukrainiennes se soient essoufflées dans toute la région du Donbass. Actuellement, elles se concentrent principalement sur les tentatives d’empêcher de nouvelles avancées des Russes dans les zones susmentionnées.
Quant à Kherson, revenons au blog de Castel: “Le front Sud dans la direction de Kherson reste la région militairement – et politiquement – la plus tendue actuellement.
Le 5 novembre, plusieurs attaques ukro-atlantistes en direction de Kherson ont été repoussées dans les secteurs de Sablukovka et Sukhanovo. Dans ces combats les forces de Kiev ont eu environ 80 soldats de tués et on perdu 7 véhicules blindés.
Mais ces dernières heures, les forces ukro-atlantistes ont à nouveau déployé vers la première ligne des concentrations de blindés, tandis que leur artillerie intensifie ses frappes sur les positions russes. L’aviation tactique ennemie (hélicoptères et avions d’attaque au sol) a également augmenté ses activités de bombardements. La menace de nouvelles attaques vers Kherson a été confirmée par le chef adjoint de Kirill Stremousov l’adjoint du responsable de l’administrationrégionale.
Les 3 principaux secteurs concernés par ces préparations offensives ukro-atlantistes sont ceux d’Aleksandrovka, Blagodatnoye, et Andreevska où, sur ce dernier secteur, les positions russes de Bezimiennoe et Karlo Marksovski ont déjà subi des assauts. ️
De part et d’autre de leur tête de pont sur la rivière Ingoulets, un affluent du Dniepr au Nord Est de Kherson. Deux colonnes ukro-atlantistes se dirigent sur son flanc gauche vers Davidov Brod avec notamment une vingtaine de chars de combat et sur son flanc droit vers Snigerovka avec plutôt des véhicules de combat d’infanterie. L’objectif de ces mouvements s’ils donnent effectivement l’assaut semble etre de vouloir élargir la tête de pont sur l’Ingoulets et repousser la ligne de contact plus vers Kherson.
Sur la rive droite (Nord) du Dniepr l’artillerie ukro-atlantistea également intensifié ses tirs sir les positionsrusses des secteurs de Berislav et Duchanoye, au Nord Est du barrage hydroélectrique de Kakhovka qui subit toujours(ainsi que la ville proche de Nova Kakhovka) des tirs de roquettes “HIMARS”.
De leur côté, les forces russes, qui ont préparé les localités pour des batailles urbaines engagent des tirs de barrage et de contre batterie et repoussent les premières attaques.
La pression ennemie se fait donc toujours dans la région située au Nord Est de la ville de Kherson, entre l’Ingoulets et le Dniepr, où une éventuelle percée au niveau de la tête de pont d’Andreevka, en les menaçant d’un chaudron potentiel, forcerait les forces russes positionnées au Nord de Kakhovka à se replier vers Le Sud Ouest en direction de Kherson.
Le général Sourovikine a récemment évoqué la probable et prochaine “prise de décisions difficiles”…”
Curieusement, Castel n’envisage pas la défense la plus probable, de la part des Russes en cas de sévère offensive ukrainienne sur Kherson, maintenant que la partie la plus vulnérable de la population de Kherson a été évacuée: la rupture du barrage hydroélectrique de Kakhovka.
Je suis pour ma part sceptique, cependant, sur la possibilité d’une offensive ukrainienne majeure à cet endroit, qui déborderait les Russes:
+ une telle offensive, si elle devait avoir lieu, l’aurait dû avant les élections américaines de mi-mandat, les “midterms”.
En réalité, les Ukrainiens ont essuyé de telles pertes durant leurs opérations de reconnaissance qu’ils ne sont pas allés plus loin.
Or, plus le temps passe, plus les lignes de défense russes se renforcent.
+ Nous sommes entrés dans la raspoutisa, la transformation des terres en boue, avec l’arrivée de l’automne. L’armée ukrainienne, avancçant lentement ou s’enlisant, serai encore plus vulnérable aux frappes russes.
+ on imagine difficilement qu’une armée puisse être approvisionnée et combattre longtemps quand le pays perd profressivement ses infrastructures électriques, ses voies de chemin de fer etc….Ce 7 novembre on parlait d’évacuer la population de la ville de Kiev….
+ La guerre de destruction systématique des matériels et des centres de commandement ukrainiens et OTANiens camouflés par des drones de l’armée russe continue.
+ Enfin, comme le souligne Southfront.org, le Général Valeri Zaloujni, qui a eu droit à la couverture de Time Magazine, semble surtout un émule de Hunter Biden, comme le montre un piratage de son compte Instagram, qui donne idée du nombre de ses partenaires sexuelles:
Les frasques du commandant en chef ukrainien
mais aussi de la taille des cylindrées par lesquelles elles sont récompensées de leurs services:
Nous n’avons affaire ni à une répétition des incertitudes de la Première Guerre mondiale ni à une crise de Cuba bis
Il faut donc prendre garde à ne pas s’en tenir au caractère statique de la ligne de front et aux poussées dont l’armée kiévienne semble encore capable pendant quelque temps.
Je recommande à cet égard la lecture d’un article de Dimitri Orlov paru sur le Saker (version anglaise) et repris par Zero Hedge:. L’article est un peu long mais je le restitue dans sa quasi-intégralité car il me semble dire beaucoup de choses essentielles. C’est moi qui souligne:
Ce que fut vraiment l:a “crise de Cuba”
“La crise des missiles de Cuba est un abus de langage malveillant. Cuba n’a jamais eu de missiles nucléaires ; il a temporairement accueilli des soviétiques. La crise a commencé lorsque les Américains ont placé leurs missiles nucléaires à portée intermédiaire en Turquie, ce qui a posé une nouvelle menace à l’Union soviétique, qui a répondu en plaçant des missiles similaires à Cuba (…). Les Américains se sont mis en colère mais se sont finalement calmés et ont retiré leurs missiles de Turquie. Les Soviétiques ont retiré leurs missiles de Cuba et la crise était terminée. Et donc cela devrait s’appeler la crise des missiles américains.
Ce qui se passe maintenant ne pourrait pas être plus différent. À moins que vous n’ayez passé les dernières semaines à vous cacher sous un rocher, vous avez probablement entendu dire qu’une sorte de nouvelle crise nucléaire est en cours à cause du « chantage nucléaire de Poutine » ou quelque chose du genre. Certaines personnes ont souffert d’épuisement nerveux en conséquence, négligeant leurs devoirs et se laissant généralement aller. Prenez l’ancien Premier ministre britannique Liz Truss, par exemple [qui] s’est accrochée aux mots de Poutine selon lesquels « la rose des vents peut pointer dans n’importe quelle direction » (un point factuel sur l’inutilité totale des armes nucléaires tactiques). Elle a ensuite laissé l’économie britannique entrer en chute libre alors qu’elle suivait de manière obsessionnelle la direction du vent sur l’Ukraine. Tout s’est mal terminé pour la pauvre Liz. Ne soyez pas comme Liz.
Je suis ici pour vous dire qu’il ne se passe rien au-delà de l’habituel – c ‘est-à-dire l’habituel mensonge de la propagande occidentale.
Un narratif pour camoufler la défaite occidentale
En particulier, cela n’a rien à voir avec Poutine ou quoi que ce soit de nucléaire. Au lieu de cela, tout cela fait partie d’une tentative désespérée de compenser l’échec narratif, et une tentative ratée. Le problème pour l’Occident collectif est simplement le suivant : 80 % de la population mondiale a refusé de se joindre à lui pour condamner, sanctionner ou autrement punir la Russie, certains très grands pays (Chine, Inde) étant soit favorables, soit neutres sur le sujet.
La majeure partie du monde, y compris l’Asie, le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Amérique latine, surveille attentivement la destruction systématique par la Russie de ce qui était de loin la plus grande et la plus capable armée équipée et commandée par l’OTAN au monde (l’armée ukrainienne, c’est-à-dire ), comprenant très bien que ce qui se déroule est le Waterloo de Washington. Certains pays (l’Arabie saoudite, par exemple) sont si sûrs du résultat qu’ils refusent déjà d’obéir aux diktats de Washington. C’est un problème, car tout ce que les Washingtoniens savent faire, c’est imposer leur volonté au monde. Traiter les autres comme des égaux ou rechercher des opportunités de négocier un gagnant-gagnant ne fait tout simplement pas partie de leur compétence de base – ni de leur compétence, d’ailleurs. (…)
Pour résoudre ce problème, les narrateurs de Washington et de Bruxelles ont décidé de jouer la carte nucléaire et accusent la Russie de chantage nucléaire. Entre-temps, tout ce que la Russie a fait, c’est décimer plusieurs fois l’armée ukrainienne, puis accepter quatre anciennes régions ukrainiennes dans la Fédération de Russie sur la base de référendums locaux très concluants surveillés de près par bon nombre d’observateurs internationaux, puis annoncer qu’elle défendra ces régions régions contre les attaques étrangères par tous les moyens nécessaires. Il s’agit évidemment de moyens nucléaires, puisque la Russie en dispose et les utiliserait conformément à sa doctrine nucléaire, qui exclut leur première utilisation.
Pendant ce temps, les États-Unis n’ont pas une telle stipulation dans leur doctrine nucléaire, ont effectivement utilisé des armes nucléaires contre des civils (au Japon) et ont rêvé pendant des décennies de développer une capacité de première frappe nucléaire qui ne pourrait pas être contrée. Si un pays doit être considéré comme une menace nucléaire, ce sont les États-Unis, pas la Russie… sauf, comme je vais l’expliquer, que les États-Unis ne sont plus vraiment une menace nucléaire non plus. Poutine a à peine fait allusion à cela, mais un simple indice a suffi à exaspérer complètement l’establishment américain de la défense nationale, dont le pire ennemi est la réalité elle-même. Poutine a souligné qu’à ce stade, la Russie disposait dans son arsenal de dissuasion nucléaire de certaines armes supérieures à celles de l’Occident.
Ces nouvelles armes, dont plus tard, garantissent que toute attaque nucléaire contre la Russie serait un geste suicidaire. Autrement dit, l’Occident n’a aucun moyen de détruire de manière fiable la Russie (elle est trop grande et son noyau économique est trop indépendant et trop bien défendu avec des systèmes de défense aérienne et spatiale) tandis que la Russie peut détruire de manière fiable l’Occident (qui n’est pas aussi bien défendu ) mais ne le fera que si l’Occident attaque en premier. Contrairement à l’époque soviétique, la Russie n’a pas de zèle missionnaire ; elle est heureuse de s’asseoir et de regarder l’Occident s’affamer lui-même (en raison d’un manque d’engrais chimiques russes) dans l’obscurité (en raison d’un manque de pétrole et de gaz russes). Tout ce qu’elle veut faire, c’est rassembler les morceaux du monde russe brisé et tous les peuples et toutes les terres que l’effondrement de l’URSS a abandonnés derrière une frontière décrétée par les bolcheviks. Dans cette situation, le risque d’une guerre nucléaire est pratiquement nul. Veuillez vous asseoir, prendre une série de respirations profondes et laisser la bonne nouvelle s’imprégner. Ressentez la joie.
Mais la joie ne durera probablement pas si vous écoutez des idiots lâches dont le travail consiste à vous mentir sur la “menace nucléaire de Poutine”. Lorsque, par exemple, Jack Philips écrit que Moscou a menacé d’utiliser… des armes nucléaires tactiques… en Ukraine pour sauver sa guerre là-bas », il nous ment essentiellement, et pas une mais trois fois dans la même phrase : la Russie n’a pas menacé d’utiliser des armes nucléaires tactiques, mais a plutôt souligné leur inutilité ; et l’opération spéciale de la Russie est un succès. Le fait qu’il n’y ait pas de menace est le message principal de cet article, mais faisons une brève digression et décrivons la victoire ukrainienne et la défaite russe.
Ce à quoi ressemblent la “victoire ukrainienne et la “défaite russe”
L’Ukraine est victorieuse dans la mesure où, selon le FMI, son PIB est en baisse de 35 % en 2022 ; selon sa banque nationale, l’inflation a dépassé les 30 % et ne ralentit pas ; selon la Banque mondiale, l’année prochaine, 55 % des Ukrainiens seront en dessous du seuil de pauvreté, subsistant avec moins de 2,15 dollars par jour ; selon le ministre ukrainien de l’économie, le chômage a atteint 30 % ; selon son premier ministre, il sera incapable de payer les pensions et les salaires sans une aide étrangère immédiate ; selon l’ONU, 20 % de la population a quitté le pays et 33 % sont déplacés à l’intérieur du pays ; selon son ministère de l’énergie, elle a déjà perdu 40% de sa capacité de production d’électricité. L’armée ukrainienne recrute n’importe quel homme jusqu’à l’âge de 60 ans, n’ayant plus de réservistes, et les pertes qu’elle subit au front sont tout simplement horribles.
Pendant ce temps, la Russie est vaincue car selon Reuters le rouble russe est la monnaie la plus forte du monde ; selon le Guardian Poutine est plus puissant et populaire que jamais ; selon son ministère de l’agriculture, la récolte céréalière de cette année est de plus de 150 millions de tonnes, dont 50 millions sont destinées à l’exportation, faisant de la Russie le plus grand exportateur de céréales au monde ; selon The Economist, la Russie sort de la récession tout comme l’Occident entre en récession ; et selon Goldman Sachs, l’indice d’activité économique en Russie est maintenant plus élevé qu’en Occident. La Russie vient juste de finir d’appeler 300 000, soit 1%, de ses réservistes entraînés et expérimentés, qui sont maintenant formés aux dernières techniques de combat de l’OTAN avant d’être envoyés sur le front ukrainien.
Mais ne laissons pas les faits faire obstacle au récit dominant : l’Ukraine doit gagner et la Russie doit perdre, car sinon, qu’est-ce qui pourrait amener la Russie à devenir si complètement désespérée qu’elle menacerait le monde avec ses armes nucléaires ? Cette partie est simple; ce qui est moins évident, c’est pourquoi les propagandistes occidentaux sont suffisamment désespérés pour concocter et promulguer le faux récit du « chantage nucléaire de Poutine » ?
La raison de toute cette propagande trépidante est que l’Occident collectif ne peut espérer survivre politiquement ou économiquement à moins que la Russie ne soit mise à genoux et n’accepte d’échanger ses ressources énergétiques et minérales avec des chiffres fraîchement frappés qui résident dans les ordinateurs des banques centrales occidentales qui peuvent être confisqué à tout moment et pour quelque raison que ce soit. La situation est désastreuse : les États-Unis épuisent leur réserve stratégique de pétrole à un rythme effréné, mais sont confrontés à une pénurie de carburant diesel et à des prix de l’essence obstinément élevés. Il a une dette massive à refinancer et à rééchelonner, mais ne peut le faire que par l’impression directe d’argent, entraînant une inflation, déjà supérieure à 10%, toujours plus élevée. L’Europe se prépare à un hiver rigoureux avec des factures énergétiques ridiculement élevées, des fermetures d’industries et un chômage massif, tandis que les États-Unis ne sont pas loin derrière. La manne de la fracturation hydraulique aux États-Unis n’a jamais été tout à fait rentable et il reste peut-être un an ou deux avant qu’elle ne soit exploitée. Ensuite, le rêve du gaz naturel liquéfié américain remplaçant le gazoduc russe en Europe, jamais un plan réaliste, sera mort pour de bon tandis que les fermetures de l’industrie se propageront aux États-Unis.
Défaite des USA et de l’Union Européenne
Pour éviter ce scénario, des mesures désespérées ont été appliquées, et toutes ont échoué. Il y a d’abord eu le plan de sanctions infernales, obligeant de nombreuses entreprises occidentales à cesser d’expédier des produits vers la Russie et d’y faire des affaires. Cela a fait beaucoup de mal aux entreprises occidentales tout en offrant à la Russie une ouverture pour voler sa part de marché. Ce qui ne pouvait pas être remplacé par la production nationale a été remplacé par des « importations parallèles » via des pays tiers.
Ensuite, l’Occident (l’Europe en particulier) a réduit ses importations énergétiques russes par un certain nombre de moyens, allant des sanctions contre les pétroliers russes à l’interdiction d’utiliser la capacité de gazoduc existante via l’Ukraine et la Pologne, en passant par des frappes terroristes pures et simples sur les gazoducs russes. dans la Baltique. Une interdiction pure et simple des importations de pétrole russe vers l’Union européenne est prévue pour décembre, et cela aggravera la situation de manière prévisible. Le résultat est que la Russie a commencé à expédier du pétrole et du gaz vers ses partenaires en Asie, la Chine en particulier, et l’Occident est désormais invité à concourir pour cette énergie sur le marché au comptant, jusqu’à épuisement des réserves. Ils ne le feront pas. En raison des prix plus élevés, la Russie exporte moins d’énergie mais gagne plus de revenus étrangers.
Le projet ukrainien de bombe sale
Et c’est ainsi qu’un plan ingénieux a été ourdi pour une provocation nucléaire en Ukraine. Les Ukrainiens, avec l’aide des États-Unis et des Britanniques, devaient prendre un vieux missile balistique de l’ère soviétique (un Tochka-U), le charger avec les déchets nucléaires d’une des centrales nucléaires ukrainiennes, le faire exploser quelque part à l’exclusion de Tchernobyl (qui est déjà contaminée par des radionucléides à longue durée de vie), puis les médias occidentaux et les sources diplomatiques deviendraient tous hystériques et accuseraient la Russie à l’unisson, en espérant qu’au moins certains des pays du monde qui ont refusé de rejoindre l’Occident des sanctions contre la Russie seraient amenées à se joindre à eux.
Ça s’est bien passé ? Pas bien du tout, apparemment ! Premièrement, les services de renseignement russes ont obtenu les détails de toute l’opération d’une source interne ou deux ou trois. Ce n’est pas surprenant, car aucun ingénieur nucléaire qui se respecte ne serait trop excité pour assumer la responsabilité d’une telle parodie. Deuxièmement, le ministre russe de la Défense, Sergei Shoigu, sous les ordres directs de Poutine, a téléphoné à ses homologues du monde entier, partageant ces preuves avec eux. Troisièmement, la Russie a spécifiquement demandé à l’AIEA d’aller enquêter sur les deux sites ukrainiens sur lesquels la parodie était concoctée. Le résultat final est que les Ukrainiens détruisent maintenant à la hâte les preuves et couvrent leurs traces. Considérant que chaque gramme de ces substances hautement contrôlées doit être inventorié et chaque mouvement enregistré, cette dissimulation peut impliquer des incidents, des accidents et des circonstances de force majeure. Un vilain petit accident impliquant une tasse de thé de déchets nucléaires et un pétard n’est pas à exclure, à la charge de la Russie, bien sûr.
La curieuse remontée à la surface du sous-marin nucléaire West Virginia
Pendant ce temps, dans le monde réel des affrontements entre superpuissances nucléaires, deux événements intéressants ont eu lieu. Le jeudi 20 octobre 2022, le sous-marin nucléaire américain West Virginia, un sous-marin de classe Ohio qui transporte 24 missiles balistiques Trident II, chacun portant 10 charges nucléaires, a fait surface dans la mer d’Oman et a été visité par Michael Kurilla, commandant de Commandement central des États-Unis. (…) Le but d’un sous-marin nucléaire est d’être furtif car les systèmes de défense aérienne russes peuvent particulièrement bien intercepter les missiles Trident II s’ils savent d’où ils viennent. Ainsi, le fait de faire surface et d’organiser des défilés sur le pont annonce essentiellement au monde que le sous-marin n’est pas en service pour le moment.
Pourquoi les Américains feraient-ils cela ? Est-ce un geste de paix maladroit, un acte énigmatique de reddition ou un appel à l’aide voilé ? Ou deviennent-ils tous séniles parce que tout ce que Biden a est contagieux ? C’est difficile pour nous de le dire. Quoi qu’il en soit, les Russes ne semblent pas affectés. Le sous-marin nucléaire russe Belgorod est récemment parti dans le bleu, provoquant un peu de panique au sein de l’OTAN. Il transporte un certain nombre de nouvelles torpilles de drones à propulsion nucléaire Poséidon, qui portent toutes sur le nombre 100. Chacune d’elles porte une charge de 100 mégatonnes. Les Poséidons ont une portée presque infinie, se déplacent à environ 100 km/h à une profondeur de 1000 m (trois fois plus profonde que n’importe quel sous-marin nucléaire) et lorsqu’ils explosent près d’une crête côtière sous-marine, ils peuvent déclencher un tsunami de 100 mètres. Cinq d’entre eux suffisent à démolir les deux côtes des États-Unis et toute l’Europe du Nord. (…) Personne n’écrira « en cas de tsunami, détruisez la Russie » dans la doctrine nucléaire américaine. Mieux encore, les Poséidons peuvent rester en attente pendant des années, faisant surface périodiquement pour recevoir de nouvelles commandes. Mais si la Russie est détruite, ils se lèveront et détruiront le reste du monde, car “à quoi sert le monde s’il n’y a pas de Russie en lui ?” (V.Poutine)
Nous pouvons être sûrs que les Russes ne déclencheront pas une guerre nucléaire parce que c’est risqué et qu’ils n’ont pas à prendre ce risque pour gagner. Nous pouvons être sûrs que les Américains n’en lanceront pas car ce serait un suicide. Et ainsi nous pouvons tous nous asseoir et nous détendre. (…)“
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