Laurent Bigorgne, ancien directeur de l’Institut Montaigne, fait face à la justice ce jeudi, et comparaît depuis le tribunal correctionnel de Paris. En février dernier, une de ses collaboratrices, Sophie Conrad, a déposé une plainte après avoir été invitée à dîner chez le directeur du cercle de réflexion, soirée au cours de laquelle il l’aurait droguée à son insu.
Sophie Conrad a raconté avoir ressenti des symptômes de prise de drogue après avoir bu une demi-coupe de champagne, et avoir donc quitté les lieux. Une expertise toxicologique a par la suite révélé la présence de MDMA, ou ecstasy, une molécule de la famille des amphétamines.
Lors de sa garde à vue, Laurent Bigorgne a reconnu avoir drogué Sophie Conrad à son insu, et avait lui-même consommé de la cocaïne ce soir-là. Il a cependant toujours nié toute intention sexuelle dans son geste. Ce proche d'Emmanuel Macron a démissionné de son poste de président de l’Institut Montaigne le 27 février dernier.
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A l’issue de sa garde à vue, l’ex-président de l’Institut Montaigne – il a été limogé à la suite de cette affaire – a été convoqué pour « administration de substance nuisible suivie d’incapacité n’excédant par 8 jours par une personne agissant sous l’emprise manifeste de produits stupéfiants », ayant lui-même pris de la MDMA. L’enquête n’a donc pas retenu d’éventuelles intentions sexuelles dans l’attitude du suspect, au grand dam de la partie civile. « Ce sont deux personnes qui se connaissent depuis trente ans, il n’y avait absolument aucune arrière-pensée », assure le conseil de Laurent Bigorgne, Me Sébastien Schapira. Et d’insister sur l’état dépressif de son client au moment des faits, au bord du burn-out et accro à la cocaïne.
Une explication qui ne convainc guère Sophie Conrad. Avec son avocat, Me Arié Alimi, elle a notamment déposé une plainte avec constitution de partie civile – ce qui entraîne automatiquement la désignation d’un juge d’instruction – pour tentative de viol. Une requête jugée irrecevable mais pour laquelle ils ont fait appel. Depuis la médiatisation de l’affaire, elle n’a eu de cesse de dénoncer une enquête « bâclée » et sous influence, portant plainte contre le directeur de la PJ parisienne et la procureure de Paris pour « faux en écriture publique » et « obstruction à la manifestation de la vérité ». « L’un des enjeux de ce procès, précise son avocat, est de savoir si dans cette affaire, le parquet a pris une posture et un positionnement en raison de la stature du mis en cause. Plus généralement, cela montre pourquoi beaucoup de victimes de viol se détournent de la justice. »
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