Une enseignante d'espagnol a fait une réprimande sur sa tenue à une jeune fille en abaya. Laquelle a filmé la scène clandestinement. Et la vidéo s'est, bien sûr, retrouvée sur les réseaux sociaux, avec sous-titrage en langue vernaculaire, et les commentaires de la jeune fille : « Elle va voir ce qu’Allah va lui faire. » Jusque-là, le pas de vague a mené la danse - le même pas de vague qui fait que vous vous retrouvez, un beau matin, avec des élèves en tenue islamique - et nous ne savions rien de cette affaire. Le même pas de vague qui a conduit cette jeune fille à organiser, ce 9 novembre dernier, une manifestation au lycée en faveur du port de l'abaya ! Pourquoi se gêner ? D'après Le Parisien, qui cite le rectorat, « ce mouvement n’a que peu voire pas du tout été suivi », le recteur de l’académie de Toulouse Mostafa Fourar reconnaissant tout de même que « sur 2.500 élèves au lycée Bourdelle, il y a une vingtaine de jeunes filles qui portaient l’abaya depuis la rentrée scolaire ».
Deux plaintes ont été déposées. Par la jeune fille. Et il est intéressant d'écouter son avocat justifier, sur France Bleu, les propos de l'élève : « Elle va voir ce qu’Allah va lui faire. » Des « propos pour que l’enseignante soit finalement sanctionnée, absolument pas d’une manière radicale, mais de manière hiérarchique voire judiciaire (...) Ces propos-là ont été interprétés d’une façon dure et lui ont valu d’être considérée comme une petite radicalisée. » La jeune fille a fait l'objet d'une sanction et a quitté l'établissement. Mais l'avocat, qui sait mieux que personne faire l'exégèse de la volonté d'Allah, sait aussi plonger dans la victimisation islamiste la plus éhontée : « Elle a essuyé bien en amont de cette affaire de récurrentes réflexions de la part tant du corps enseignant que du personnel administratif. Et ce jour-là, elle s’est sentie profondément humiliée. »
Évidemment, l'enseignante et le lycée ont également porté plainte ; l'établissement et le domicile de l'enseignante ont été placés sous protection policière.
Les leçons de cette fable que tout professeur est amené à connaître à ses dépens ? Faiblesse et couardise de l'Éducation nationale, qui vous laissera en première ligne devant vos abayas. Importance du et des réseaux islamistes en soutien à ce genre d'opération. Tout ce que l'assassinat de Samuel Paty a révélé au grand jour, que certains ne veulent toujours pas voir et que d'autres s'efforcent encore de cacher.
On apprend, dans Le Monde, que l'effondrement des candidats aux concours d'enseignement, déjà historique l'an dernier, se poursuit. La soumission devant les abayas qui jouent des coudes pour vous imposer au premier rang de vos classes l'Iran dont les Iraniennes ne veulent plus y est peut-être aussi pour quelque chose.
Frédéric Sirgant
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