Le gouvernement préfère allouer des fonds à l’avortement plutôt qu’à la médecine. Responsable du Smur pédiatrique à l’hôpital Hôpital Necker-Enfants malades (AP-HP), le Dr Laurent Dupic participe aussi à la régulation régionale pédiatrique au sein du centre de réception et de régulation des appels (CRRA) 75. Il alerte sur les « mises en danger d’enfants ».
Nous sommes dans une position de tour de contrôle et de vigie. Nous avons lancé l’alerte il y a quinze jours, quand on a commencé à transférer des enfants en province. Nous en sommes aujourd’hui à 38 transferts de patients graves en réanimation, à plus de 200/250 km de leur domicile. Et ce sont les seuls transferts comptabilisés. Je n’ai pas de visibilité sur les transferts hors Île-de-France de patients peu gravement malades. Mais je sais que certains patients ne trouvent pas de place en pédiatrie générale ou en unité de surveillance continue, car le niveau de saturation du système touche chacune des couches du système hospitalier.
Ces transferts provoquent-ils des pertes de chance, des mises en danger ?
Il y a bien des mises en danger d’enfants, même si ces transferts sont faits par des équipes médicalisées. On génère des conditions de transfert avec un maximum de sécurité, dans la mesure de ce que l’on peut faire. Mais, comme la bronchiolite nécessite un support respiratoire, le transport représente une phase d’instabilité. […]
Est-ce que cette crise de la pédiatrie était prévisible ?
Oui, nous avons tiré la sirène d’alarme il y a plusieurs mois. Nous savions que nous ne serions pas en capacité de faire face à une augmentation du nombre de patients car nous avons entre 20 et 25 % des lits fermés. Aujourd’hui, nous adaptons notre organisation au détriment des autres enfants : déprogrammations, fermeture de blocs pour pouvoir transposer les personnels dans les « réas » et ouvrir des lits, etc. Certains soignants ne trouvent plus aucun sens à leur métier, ils vont sans doute partir.
[…]
Comment voyez-vous les semaines à venir ?
Je suis au front, je continuerai à l’être jusqu’au bout. Mais la situation est absolument catastrophique. Je n’ai jamais vu ça, c’est un désastre.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire