Aujourd’hui, des millions de Français renoncent à leur droit à l’accès aux soins faute de moyens et de personnels de santé disponibles. Quelles sont les conséquences de ces choix politiques engagés depuis plus de 20 ans qui creusent l’écart entre la médecine des villes et celle des campagnes ?
En France, l’accès à la santé est, en théorie, un droit fondamental. Mais ce droit est aujourd’hui remis en cause sur l’ensemble du territoire. Petit à petit, le pays se transforme en désert médical. Plus de 6 millions de français n’ont pas de médecin traitant. Aujourd’hui, la France fait face à un double défi : un manque criant de médecins alors que les besoins sont toujours plus importants et une désaffection pour les études de médecine. Si les grandes villes n’échappent pas à la règle, la situation est particulièrement préoccupante dans les zones rurales reculées, comme la Haute vallée de l’Aude. La région est l’une des plus pauvres de France. Son enclavement, son manque d’attractivité et le fort taux de chômage ont scellé son sort : aucun nouveau médecin ne souhaite s’y installer.
Ceux qui partent à la retraite ne sont pas remplacés. Ceux qui restent sont en souffrance, débordés, épuisés et incapables de répondre à la forte demande. Mais les premières victimes sont les habitants de la Haute vallée de l’Aude qui doivent patienter des mois pour obtenir un rendez-vous, ou parcourir de nombreux kilomètres pour aller se soigner dans une autre région. Une situation intolérable qui pénalise les populations les plus vulnérables. Faute d’alternative, certains malades n’ont d’autre choix que de se rendre aux urgences de Carcassonne, à 50 kilomètres. Un manque de médecin généraliste qui provoque donc un encombrement des hôpitaux publics déjà au bord de la rupture. Une situation prévisible et dénoncée depuis des décennies par les professionnels de la santé. L’illustration d’un énorme échec des politiques publiques.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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