Dans Les 4 vérités, Guillaume de Thieulloy évoque le projet de loi de Gérald Darmanin visant à « sécuriser l’espace numérique » et à lutter contre « l’insécurité numérique »:
C’est-à-dire la possibilité de bloquer des sites internet sans passer par la justice. Bien sûr pour lutter contre la haine.
Le seul problème, c’est que la notion de haine est fluctuante et que, dans la pratique, cela revient à donner au gouvernement le pouvoir de faire taire toute personne ayant le malheur de lui déplaire.
Bien sûr, les ministres concernés jurent leurs grands dieux qu’il n’en sera rien, qu’ils tiennent aux libertés publiques comme à la prunelle de leurs yeux. Mais, outre que les promesses de politiciens ne valent pas bien cher, le gouvernement disposera bel et bien de ce pouvoir légal – comme du pouvoir de décider qui est « haineux » et qui ne l’est pas. C’est le rétablissement de la censure préalable !
L’histoire a parfois d’ironiques façons de nous enseigner. Alors que le gouvernement présentait ce projet de loi, tout en expliquant son attachement indéfectible à nos libertés, dans la nuit du 11 au 12 mai, toutes les adresses de la messagerie Telegram ont été bloquées pendant plusieurs heures.
Concrètement, le ministère de l’Intérieur a envoyé une liste d’adresses à bloquer aux principaux fournisseurs d’accès français. Officiellement, les adresses de Telegram figuraient « par erreur » dans la liste (pas très rassurant sur la procédure !). Mais des esprits chagrins pourraient y voir un premier test sur cette procédure extra-légale. […]
https://lesalonbeige.fr/securiser-lespace-numerique-sonne-mieux-que-censurer-les-dissidents-2/
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