Qu’ils s’appellent Jean Raspail (Le Camp des Saints), Guillaume Faye (La Colonisation de l’Europe), ou Laurent Obertone (Guérilla, 1, 2 et 3), ces trois auteurs n’auraient pas été ou ne sont pas surpris par les émeutes ethniques que la France a connu les 27-28 et 29 juin en marge de la mort du prénommé Nahel, sur qui un policier a tiré du fait d’un refus d’obtempérer. Le jeune homme était sorti pour le même délit du commissariat il y a quelques jours, roulait sans permis (forcément, à 17 ans), au volant d’une voiture à 70 000 euros, et empruntait à toute vitesse la bande d’arrêt d’urgence et une ligne de bus.
« Un petit ange » pour Kilian MBappé, le sportif qui murmure à l’oreille de Macron. Un petit protégé pour le ban et l’arrière ban de l’extrême gauche. Mais pour de nombreux français, autochtones, c’est l’incompréhension : quel rapport entre ce décès et les médiathèques incendiées, les commissariats attaqués, les écoles et les commerces pillés par de la racaille de banlieue parisienne ? Pourquoi la Creuse, la Bretagne, l’Ardèche, devrait continuer à payer à coups de milliards d’euros, via le contribuable, pour les banlieues françaises qui s’embrasent ?
Au delà de ces interrogations légitimes, on a vu la police avoir des consignes, claires, de ne pas répliquer, de ne pas faire de vague. On a vu l’Etat français capituler, lui qui n’avait pas pris de pincettes pour éborgner de multiples Gilets jaunes, lui qui sait interdire les supporteurs de football de déplacement dans leur propre pays, les traiter comme des animaux. Lui qui sait dissoudre des groupes politiques qui font de l’agit-prop sans violence. Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur au bilan fiasco (euphémisme) est toujours en place.
Et les banlieues s’enflamment. Et la guerre civile pointe doucement mais sûrement, le bout de son nez. Alors nous avons interrogé un auteur qui a écrit cette guerre civile à venir, dans trois romans, ou tout du moins, qui l’a imaginé. Son scénario ressemble presque à ce qui se passe aujourd’hui, sous nos yeux.
Entretien sans concession avec Laurent Obertone.
Breizh-info.com : Il semblerait que les évènements des 27 et 28 juin ressemblent fortement à votre premier tome de Guérilla…qu’en dites vous ?
Laurent Obertone : Oui, les ressemblances sont frappantes. Le gouvernement est aussi lâche, les banlieues aussi promptes à s’embraser, le citoyen aussi passif, la police aussi muselée, les médias et autres tapins de gauche aussi parfaits dans leur complicité active… Je ne sais s’il s’agit d’une répétition générale ou de la véritable guérilla, mais comme je le dis depuis longtemps, ce pays est un bidon d’essence auquel il ne manque qu’une étincelle. Et je ne parle pas de guerre civile : la population autochtone se contentera de regarder le match à la télé, avant de s’éponger le front et de payer la note. Il y aura peut-être quelques victimes qu’on oubliera, comme messieurs Le Chénadec et Irvoas en 2005. Et ceux-là n’auront pas de minute de silence à L’Assemblée.
Breizh-info.com : Comment avez vous analysé le traitement politique et médiatique, à la fois de la mort de cet individu de 17 ans, mais aussi des émeutes qui se sont succédées ensuite ?
Laurent Obertone : Sur l’élément déclencheur, difficile de juger. La lâcheté politique et judiciaire confronte tous les jours les policiers à de tels cas de figure, qui se terminent parfois par la mort de promeneurs innocents. Ce que j’observe, c’est que les suites politiques et médiatiques sont éloquentes. On a cru, par la soumission, désamorcer la révolte. C’est évidemment le contraire qui s’est produit. Le gouvernement a lâché ses flics et va longtemps payer le prix de sa faiblesse. Mais c’est déjà le cas au quotidien, avec ce désastreux laxisme judiciaire interprété comme un permis d’impunité. Tant que ça ne touche que l’honnête citoyen et que ce n’est pas trop nuisible pour sa com, le gouvernement s’en fout. L’ampleur des émeutes et la médiatisation de ses incuries peut changer la donne.
Breizh-info.com : A chaque vague d’émeutes de ce type en France, le « pas de vagues » cumulé avec le chéquier des subventions, semble prendre le pas sur tout le reste. Y’a-t-il une raison de penser qu’il en soit autrement ici ?
Laurent Obertone : Le gouvernement pourrait regagner en popularité s’il répliquait avec une réelle fermeté. Mais il est terrorisé par la situation, d’éventuelles victimes et campagnes médiatiques. Tout ce qui le préoccupe, comme toujours, est d’étouffer le scandale, en attendant une séquence plus favorable. Il y aura donc arrosage massifs, promesses et discours solennels, projets de loi, etc. Et tout pourra continuer jusqu’au prochain épisode.
Breizh-info.com : En condamnant le policier incriminé avant même tout jugement, et en participant à la justice des réseaux sociaux, Emmanuel Macron prend-il un risque majeur…qui est tout de même de se mettre sa police à dos ?
Laurent Obertone : En effet, même si la police reste assez largement loyaliste, la défiance est grande. J’imagine qu’il la pense plus habituée à subir, que ce sera plus facile de calmer des flics que les émeutiers. Avec de tels gouvernants et dans une telle situation – qu’on continue d’ailleurs chaque année à alimenter avec l’immigration de quantité et les aides sociales –, il n’y aura plus qu’une succession de renoncements, d’argent distribué et de postures, pour prolonger l’agonie le plus longtemps possible. Le problème leur paraît bien trop grand pour être affronté.
Breizh-info.com : Comment percevez vous l’attitude de l’extrême gauche ? Et celle du Rassemblement national ?
Laurent Obertone : L’extrême gauche se livre à son racolage habituel, fantasme une alliance qui n’aura jamais lieu, et perdra encore un peu plus son électorat populaire autochtone. Je rappelle que ces gens nous reprochent souvent de « souffler sur les braises » et de « récupérer » des faits divers… Ils se livrent ici à un véritable cours magistral…
Le RN tente de son côté d’incarner une posture plus présidentielle, « oui c’est triste de mourir à 17 ans » et « non c’est pas bien d’en profiter pour mettre le pays à feu et à sang”. C’est banal, mais l’opinion majoritaire s’y retrouvera.
Breizh-info.com : Finalement, n’y-a-t-il pas un contraste sidérant entre ces révoltes de banlieue – et on peut aussi faire un parallèle avec l’activisme permanent et violent d’une partie de l’extrême gauche, et la passivité totale de la majorité autochtone de la population, qui éructe en lisant son journal qui suit l’actualité sur les réseaux sociaux, mais qui semble « en dormition» total. Est ce que ce paradigme peut changer selon vous demain ?
Laurent Obertone : Puisqu’il est question de refus d’obtempérer, on peut en effet remarquer que la population majoritaire n’est clairement pas concernée. Elle qui hurle dans la rue à tout propos, la voilà comment toujours plus que discrète, réfugié dans l’attente et derrière les postures d’autorité de son maître État.
Monsieur Moyen espère simplement que ça va se tasser, que sa vie pourra continuer sans trop de secousses. Ce qui reste probable à court terme, il ne s’agit pas d’une nouvelle révolution, plutôt de bandes opportunistes jouant à la guerre. Espérant au passage – à raison – toujours plus de laxisme et de soumission. Je constate en tout cas un refus général de réfléchir à cette situation et à son évolution. Je parle de la question du changement de population, qui est bien plus grave et profonde que les quelques symptômes que nous observons ces derniers jours. Si nous persistons dans l’attente et le déni, ce pays sera définitivement perdu. Il traverse sans doute la plus grande épreuve à laquelle il a jamais été confronté.
Propos recueillis par YV
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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