Ce vaste programme intitulé « Horizon Europe » (2021-2027) finance des programmes de recherche fondamentale, de recherche appliquée et d'innovation avec un budget total monstrueux de 95,5 milliards d’euros. Objectif : « renforcer les bases scientifiques et technologiques de l’UE tout en stimulant la compétitivité de son industrie ». Dans un contexte post-crise sanitaire, l’UE entend ainsi guider et accélérer « la reprise, la préparation et la résilience de l’Europe ». Horizon Europe, qui se décline en plusieurs volets - santé, sécurité civile, climat et énergie, alimentation, culture, créativité et société inclusive… - affiche des ambitions louables. À savoir : sauver trois millions de vies du cancer, préserver les océans et les mers, proposer une alimentation saine et équilibrée… Mais voilà, l’un des volets d’Horizon Europe apparaît bien plus politique que scientifique. En effet, derrière le pôle « Culture, créativité et société inclusive », qui représente 2 % du budget global (environ 2,280 milliards d’euros), se cachent plusieurs projets de recherches destinés à contrer ce que l’UE appelle les récits « extrémistes », « nationalistes » et « identitaires ».
7 millions d’euros pour lutter contre l’extrême droite
Trois projets de recherches sur ce thème ont déjà été lancés, avec l’appui financier de la Commission européenne. Le premier, ARENA (Analyse et réponses aux discours extrémistes), lancé le 1er mai dernier et qui court jusqu’au printemps 2027, ambitionne de « mesurer la diffusion des discours extrémistes », d’y « répondre » et de formuler des « recommandations politiques » à ce sujet. D’un montant total de près de 3 millions d’euros, il est financé à plus de 99 % par l’Union européenne. C’est dans ce projet que s’inscrit le travail du CNRS. Lancé un mois plus tôt, le programme OppAttune cherche, quant à lui, à « contrer l’extrémisme politique grâce à un dialogue adapté ». Les chercheurs de ce programme s’inquiètent ainsi que « la crise des réfugiés, exacerbée par la pandémie de Covid-19, a contribué à favoriser l’extrémisme politique, la xénophobie et le nationalisme ». Financé à hauteur de 2,09 millions d’euros par l’Europe, ce programme espère notamment mettre au point d’ici 2025 une boîte à outils d’auto-test (I-Attune) afin de pouvoir « mesurer l’extrémisme des discours au quotidien ». Enfin, le projet SMIDGE, concentré sur la lutte contre l’extrémisme sur les réseaux sociaux, bénéficie d’un budget de 2,14 millions d’euros, alimenté dans sa totalité par l’UE.
Outre ces trois projets de recherche lancés dans les plus prestigieuses universités européennes, d’autres programmes sur la question de l’extrême droite devraient voir le jour prochainement. L’UE recrute ainsi des chercheurs pour plancher sur la question des « rôles genrés dans les mouvements extrémistes ». Cet appel à projets, d’un budget total d’environ 9 millions d’euros - dont 2 à 3 millions financés par l’Europe -, prévoit une enquête sur les « mouvements extrémistes et identitaires […] ouvertement hostiles envers les femmes, les collectifs LGBTIQ+ et les personnes issues de minorités raciales ».
Déjà, lors du précédent programme Horizon Europe 2020, l’UE finançait pour près de 5 millions d’euros un projet de recherche sur la radicalisation dans lequel « islamisme » et « extrême droite » étaient mis sur le même plan comme des menaces aux « sociétés ouvertes et multiculturelles ». Comment lutter contre le droit des peuples à rester eux-mêmes... avec leur argent !
Clémence de Longraye
https://www.bvoltaire.fr/info-bv-lue-engloutit-des-millions-dans-des-recherches-sur-lextreme-droite/
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