dimanche 11 février 2024

Paris : ces réglementations qui peuvent vous sembler loufoques

 

La mairie de Paris a invité, la semaine dernière, ses habitants à voter afin de connaître leur avis sur la tarification spéciale du stationnement des SUV dans la capitale. Le fait de légiférer, décréter, réglementer sans cesse sur la vie des rues de la Ville Lumière n’est pas une nouvelle idée sortie du chapeau magique de Mme Hildalgo… pour une fois. Intéressons-nous, ainsi, à quelques lois qui peuvent paraître saugrenues et régissent la vie quotidienne des Parisiens depuis fort longtemps.

Plus de cochons dans les rues

Parmi les interdictions les plus anciennes de Paris, nous pouvons citer celle qui interdit la présence de cochons en liberté dans les rues. Si, aujourd’hui, cela peut paraître insolite, il n’en n’était rien sous le règne des Capétiens. Ainsi, en 1131, le royaume de France est gouverné par Louis VI, dit le Gros. Ce dernier a alors toute confiance en la pérennité de sa descendance assurée en la personne de son fils aîné, Philippe. Malheureusement, ce dernier ne portera jamais la couronne de son père, bien que sacré avec ce dernier à Reims en 1129, en raison d’un tragique accident. Lors d’une balade à cheval, rue du Martoi-Saint-Jean située dans le IXe arrondissement et aujourd’hui disparue, la route du jeune prince croise celle d’un porc effrayé. L'animal se jette alors, paniqué, sous les jambes de la monture princière. Cette dernière se cabre et fait choir son maître qui se cogne alors lourdement la tête avant de finir écrasé par son cheval. Décédant quelques heures plus tard, le royal trépassé Philippe laisse alors le trône à son jeune cadet, le futur Louis VII. À la suite de cet accident ayant coûté la vie d’un futur roi, par un édit royal, les cochons furent condamnés à disparaître des voiries parisiennes afin de payer leur crime de lèse-majesté.

Photographier la tour Eiffel de nuit

Mais revenons à notre époque. Ah, Paris… Qu’est-ce que serait une visite de la capitale sans passer devant la tour Eiffel et sans prendre une photo de nuit de l’un des symboles de la Ville Lumière ? Malheureusement, si vous faites cela lorsque la Dame de fer brille de mille feux et lumières la nuit, vous êtes passibles d’une amende. En effet, son éclairage nocturne et le spectacle magique qu’elle offre fait du monument une œuvre publique qui relève du droit à l'image. Vous devez donc obtenir une autorisation préalable de la SETE (Société d’exploitation de la tour Eiffel) afin de publier vos photographies si cela sort du cadre privé, comme précisé sur le site Internet du monument. Alors, amis photographes et instagrameurs, prudence, car vous voilà désormais prévenus.

Panem et circenses

Réjouissez-vous si cet été, à Paris, l'expression « du pain et des jeux » garde tout son sens lors des Jeux olympiques. En effet, si vous réussissez à trouver du pain pendant la période estivale à Paris, c’est parce que l'administration a pensé à vous. Cette dernière empêche les professionnels et les experts de notre célèbre baguette de prendre congé quand ils le souhaitent. Ainsi, depuis février 1995, par l’arrêté interpréfectoral n°95-058 de la préfecture de Paris, toutes les boulangeries de la capitale et des villes avoisinantes « doivent alterner leurs congés d'été au mois de juillet ou d'août selon l'année » sous contrôle et autorisation des mairies « de manière à assurer le ravitaillement de la population ». Cette réglementation est en réalité un legs de la Révolution lorsque « les boulangers étaient alors réquisitionnés d'office pendant la période estivale afin d'assurer la vente du pain, considéré comme un produit de première nécessité et un élément de maintien de l'ordre public » en raison des famines qu'avait connues notre pays avant 1789.

À quand un arrêté d'Anne Hidalgo pour interdire la divagation des rats dans Paris sur le modèle de l'édit de Louis VI le Gros interdisant celle des cochons ?

Eric de Mascureau

https://www.bvoltaire.fr/paris-ces-reglementations-qui-peuvent-vous-sembler-soufoques/

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