Chronique de Paysan Savoyard (n° 317 – Avril 2024)
Les JO 2024 ne seront pas simplement, comme d’habitude, les jeux du fric, du béton et du dopage, mais aussi ceux du wokisme. C’est ce que montre par exemple la place croissante prise par les jeux dits paralympiques.
C’est en 1960 qu’ont été organisés pour la première fois les jeux paralympiques, qui se déroulent depuis à la suite des JO eux-mêmes. Ils ne cessent depuis de monter en puissance et en reconnaissance. C’est ainsi que les affiches et les annonces officielles prennent soin désormais d’associer de façon systématique « les jeux olympiques et paralympiques ».
Les jeux paralympiques sont une manifestation parlante de l’idéologie woke. Comme on le sait, celle-ci consiste à promouvoir les minorités ou les groupes réputés dominés (immigrés, femmes, homos, handicapés…) et à leur accorder des droits supérieurs à ceux des majorités par des mécanismes de discrimination positive. Cette idéologie repose sur le concept d’égalité, valeur suprême, quasi religieuse : en vertu de la religion égalitaire, la société a le devoir de rectifier ou du moins de réduire les inégalités que la vie peut faire naître. Cette religion a de nombreux domaines d’application, à commencer par la redistribution fiscale et sociale. Dénommée longtemps « politiquement correct » et aujourd’hui « wokisme », elle constitue en réalité les nouveaux habits de l’idéologie communiste. Terminons cette rapide présentation en rappelant que la source principale de la religion égalitaire est, comme on le sait, le courant rousseauiste des Lumières.
Conformément à la religion égalitaire, les handicapés font l’objet de l’attention des pouvoirs publics, en France par exemple, depuis une trentaine d’années. On ne parle plus d’handicapés, afin de ne pas les stigmatiser, mais de « personnes en situation de handicap ». On leur accorde des droits particuliers (emplois réservés dans la fonction publique, aménagements d’épreuves dans les examens et concours). On organise leur scolarisation dans les écoles ordinaires. Tout cela est sans doute pour partie légitime. Cependant, comme toutes les politiques inspirées par le wokisme et l’égalitarisme, la politique du handicap donne lieu à la confusion et à l’hypocrisie. Elle mélange par exemple les handicaps physiques et mentaux, pourtant sans grand rapports.
Les jeux paralympiques sont une manifestation de ce wokisme, tout à fait contestable. Leur logique n’a rien à voir, en effet, avec celle qui préside aux JO eux-mêmes. Les JO visent à magnifier la perfection et les performances exceptionnelles. Rien de tel, par définition avec les handicapés : leurs performances sont bien sûr méritoires mais sans commune mesure avec celles des athlètes véritables. Les JO visent à magnifier la beauté des corps et des gestes : rien de tel là encore avec les jeux dits paralympiques, qui donnent lieu à un spectacle laid et déplaisant.
Que les handicapés fassent du sport est évidemment positif et méritoire. Parmi les handicapés, on compte notamment des militaires, victimes d’accidents ou de blessures dans le cadre de leur mission au service de leur pays : il faut saluer le courage dont ils font preuve pour rester des sportifs malgré leur handicap. Mais cela ne justifie en rien l’organisation de compétitions mondiales singeant les JO.
C’est que les jeux paralympiques relèvent d’une autre logique : il s’agit d’imposer l’égalité à la société. On pourrait aller plus loin d’ailleurs et organiser par exemple, au nom de l’égalité, des JO des plus soixante ans. Pourquoi, après tout, seuls les jeunes auraient-ils droit à leur JO, pourraient affirmer les wokistes, alors que de nombreuses personnes à la retraite font du sport et atteignent des performances remarquables ? On voit bien pourtant que de tels JO des séniors relèveraient de l’imposture. Où serait l’exceptionnel en effet ? Où serait la perfection du geste ? Où serait la beauté ? Il en va de même pour les soi-disant jeux paralympiques.
Il est probable d’ailleurs que le Système woke franchira prochainement d’autres étapes. Par exemple les organisateurs entremêleront peut-être à l’avenir les épreuves des JO eux-mêmes et les épreuves des handicapés, afin de forcer spectateurs et téléspectateurs à accorder une attention suffisante à ces jeux de seconde zone. Tant il est vrai que le principe du totalitarisme est d’aller toujours plus loin dans la recherche d’absolu, dans la coercition et dans la surveillance. Au nom des bons sentiments, de la bienveillance et de la compassion, le wokisme politiquement correct constitue en réalité une idéologie totalitaire : il s’agit d’imposer, dans tous les segments de la société, la recherche de l’égalité toujours plus accomplie.
Ainsi que l’a annoncé l’épisode Nakamura, les jeux 2024 seront ceux du wokisme. Les Jeux paralympiques, non-sens créé de toutes pièces par l’idéologie woke, constitueront l’un de ses sommets.
https://leblogdepaysansavoyard.wordpress.com/2024/04/11/paris-2024-les-jeux-du-wokisme/
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