Ce 13 mai, votre chroniqueur s'est vu tirer de sa torpeur d'écriture et de ses travaux de jardinage.
Ainsi, en ce clair matin, la petite Mégère gauchiste Manon Aubry était invitée sur Europe N° 1. Et, sans le vouloir, elle m'a opportunément rappelé à mon devoir civique. Courtoisement interrogée par Laurence Ferrari, la tête de liste de LFI a pu librement submerger son hôte, qu'elle autorisait à peine à la questionner, et assommer les auditeurs de son insupportable rhétorique.
Faut-il remercier Manon Aubry ?
Il reste encore quatre semaines, en effet, avant le scrutin européen. Or, jusqu'ici, la campagne franco-française s'est trouvée prise en tenailles par l'alternative artificielle dont Macron a fait, pour son propre malheur sans doute, sa stratégie.
Le Gribouille élyséen veut à tout prix nous faire croire que le choix proposé à nos compatriotes se résumerait entre "l'Europe" et ce qu'ils appellent "l'extrême-droite". La première est identifiée à la Commission actuelle et aux institutions telle qu'elles fonctionnent ces temps-ci. Remarquons toujours que tout ceci résulte de traités, tous rédigés par les technocrates hexagonaux ès-Delors, ès-Lamy, ès-Juppé, ès-Toubon, ès-Giscard, etc. La seconde est chargée de tous les amalgames alimentés, très exactement depuis le 7e congrès du Komintern de 1935, par la rengaine "antifasciste".
À ce titre, "Le Parisien" et "La Tribune" le 12 mai et, à leur suite", "Le Monde" sur son site internet le 13 annonçaient que pour éviter un fiasco, Emmanuel Macron envisage (rait) un débat avec son habituelle "sparring-partner". Un tel anglicisme d'atmosphère ne messied sans doute pas à la logique de la boxe, à celle du "milieu", et désormais de la Macronie.
Mais le pouvoir aurait probablement tort de croire inévitable son succès, même dans ce faux choix. Au vu des sondages, la liste qui menace le plus celle conduite [nominalement] par Valérie Hayer semble surtout celle de Raphaël Glucksmann et du parti socialiste.
De toute manière nos vaseux communicants devraient le savoir les clivages rêvés par le pouvoir ou réchauffés par les médias auront de moins en moins cours.
Mme Aubry nous rappelle que son parti n'est pas seulement celui des excités pro-Hamas et autres islamo-gauchistes. Ceux-ci sont simplement appelés à lui fournir une rallonge de voix par l'entremise de Rima Hassan, sur laquelle se focalise, non sans raisons, la droite.
La petite musique de la tête de liste chanta même, le temps d'un entretien radiophonique, les arguments les moins inaudibles de la protection nationale, française et européenne.
Démago sans frontière...
Oui, on l'a entendu fustiger l'inondation à 97 % du marché européen par les panneaux solaires chinois.
Oui, elle s'est permis de faire le procès des multinationales.
Oui, elle a plaidé, verbalement, pour la ré-industrialisation du pays.
La petit Mégère a témoigné dans ces divers registres autant de conviction symétrique que quand "l'extrême droite" défend le principe de la retraite à 60 ans. Mais quand celle-ci prétend possible de verser ainsi des pensions en déséquilibre permanent avec la démographie des cotisations, celle-là imagine de reconstruire une industrie sans industriels, sans épargne et sans investissements.
"Pour financer la ré-industrialisation, clame-t-elle, nous proposons de faire payer : les ultra-riches, les évadés fiscaux comme Bernard Arnaud, les grandes entreprises qui se gavent d’aides publiques mais détruisent des emplois. Nous nous battrons pour un ISF européen !"
Ce qu'elle ne dit pas c'est qu'en réalité ce ne seront pas les fameux "ultra-riches" mais les classes moyennes qui, une fois de plus payeront, et que ce seront les salariés réduits au chômage qui une fois encore trinqueront.
Un tel assaut hexagonal de démagogie impunie ne doit pas demeurer sans réponse. Ce sera un des enjeux de cette courte campagne et du scrutin du 9 juin à prétention continentale.
JG Malliarakis
https://www.insolent.fr/2024/05/le-reveil-dune-campagne.html
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