samedi 2 novembre 2024

Cachez ce crime que je ne saurais voir

 

Cachez ce crime que je ne saurais voir

A partir de ce jeudi 31 octobre en Angleterre et au Pays de Galles, les militants pro-vie ne peuvent plus manifester à l’entrée des cliniques qui proposent des avortements. Pour Libération, il s’agit d’un “cordon sanitaire”. Ils risqueraient de contaminer la bonne conscience des pro-avortements.

Lorsqu’il s’agit d’avortement, il faut restreindre la liberté d’expression :

En plein cœur de Londres, au 108 Whitfield Street, une plaque rappelle qu’une des premières cliniques à dispenser des conseils de contraception s’est installée derrière cette porte turquoise, en 1925. Devant la façade édouardienne de brique sombre, montée de fenêtres à guillotine, un homme patiente, les mains serrées sur une trousse. Il attend les passantes pour leur mettre un prospectus entre les mains. Sur le trottoir d’en face, un autre fait les cent pas en déroulant son rosaire, tête baissée dans une prière silencieuse. Une image de la vierge leur tient compagnie.

A partir de ce jeudi 31 octobre, ces deux militants anti-avortement seront relégués à l’autre bout de la rue, avec interdiction de manifester à moins de 150 mètres de la clinique. C’est une des mesures du Public Order Act de 2023, votée par le gouvernement conservateur précédent, mais qui n’avait pas encore été appliquée. Il sera désormais illégal «de faire quoi que ce soit qui influence» la décision des patientes, ainsi que de harceler, d’obstruer l’accès ou de causer «du stress à ceux qui utilisent ou travaillent» dans ces cliniques. Ceux qui enfreignent les nouvelles règles s’exposent à «des amendes illimitées». Ces zones ont été mises en place en septembre en Ecosse, et dès 2023 en Irlande du Nord. Elles seront dorénavant aussi appliquées en Angleterre et au pays de Galles.

Si les manifestations anti-IVG sont moins impressionnantes au Royaume-Uni qu’aux Etats-Unis, elles sont tout aussi dangereuses.

Sic

«Parfois, une seule personne, c’est encore pire, parce qu’on se dit que c’est quelqu’un de sympathique qui va nous guider à l’intérieur», souligne Beth Redmond. En 2011, à 19 ans, elle est allée avorter à la clinique MSI Reproductive Choices de Manchester, quand un manifestant l’a abordée en lui tendant une poupée. «C’était intimidant. J’y allais en me disant que je voulais que ça soit passé le plus vite possible, pour mettre ça derrière moi, et cette personne m’a fait me sentir coupable, honteuse. J’étais très sûre de ma décision, mais je suis sortie en ayant l’impression d’être une personne horrible et d’avoir fait quelque chose d’atroce. C’était une grosse intrusion dans ma vie privée.»

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