Un métier en danger
Et c’est un bon accueil qu’ont réservé les buralistes de Sainte-Geneviève-des-Bois aux députés du RN armés de tracts, ce vendredi matin. Si leur initiative se voulait taquine, ce que les élus ont vu et entendu n’a pas de quoi faire sourire. « Notre métier se complique », soupire Ulus, gérant de bureau de tabac. Ce commerce constitue 80 % de son chiffre d’affaires. Pour lui, si les taxes augmentent encore, c’est la fin. « Les syndicats ne sont pas assez puissants, personne ne nous protège », déplore-t-il. Les députés venus à sa rencontre le rassurent, ils ont voté « contre » la proposition de loi. Pas de risque, donc, de la voir appliquer. Pour le moment...
Certains avaient eu vent des propos du député de gauche et de la volonté de son parti d’augmenter (encore) les taxes pour les buralistes. D’autres les découvraient ce vendredi matin, perplexes, d’autant qu’ils n’avaient jamais été avertis par leur élu, encore moins consultés, concernant de telles mesures. Ils s'étonnent qu’on ne leur propose pas beaucoup d’alternatives. Eux qui se tiennent pour des commerces de nécessité, qui contribuent à la vie locale et à l’entretien du lien social, se retrouvent sous la menace d'une fiscalisation prohibitive sur leur produit de vente principal, mais aussi sur ses dérivés, comme les feuilles à rouler ou les cigarettes électroniques.
Une mesure qui risque de manquer sa cible, car de nombreux fumeurs n'hésitent pas à s’approvisionner en tabac moins cher lors de voyages ou en se rendant exprès hors de nos frontières, là où les prix sont plus attractifs. Une cliente rencontrée ce matin confirme : « Dès qu’un de mes amis part en Espagne, je lui commande une cartouche. Elle est trois fois moins chère, là-bas ! » Ulus soupire.
Une mobilisation pour défendre « la France du travail »
Alors que le risque majeur est le développement du réseau illégal, déjà bien trop présent, le RN s’oppose fermement à ces taxations qui reviendraient à tuer ces petits commerces de proximité, piliers de « la France traditionnelle », souligne Laurent Jacobelli, député de Moselle et porte-parole du Rassemblement national. « Ceux qui veulent façonner le monde à leur image, en dépit de la réalité de la France du travail, ça ne fonctionne pas », ajoute-t-il.
En effet, c’est une France bien particulière, que propose le parti d’extrême gauche : taxation du sucre et des sodas, mais légalisation du cannabis. « LFI propose une nouvelle taxe toutes les quatre minutes ! », dénoncent les trois élus. Face à ce « matraquage fiscal », peut-être faudrait-il songer à laisser travailler ces Français qui ne sont jamais consultés...
L’accueil chaleureux de plusieurs habitants et commerçants venus les remercier et les féliciter les encourage. La leçon finale est positive, pour les trois députés : « Il n'y a pas de terrain acquis à l'extrême gauche. Le travail doit se faire partout et tout le temps. »
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