par Ben Fofana
Le premier tour de l’élection présidentielle en Roumanie a vu le candidat Calin Georgescu, critique envers l’OTAN, obtenir un soutien important, ce qui a provoqué une réponse rapide des États-Unis sous forme de menaces voilées. Et les menaces n’ont pas mis longtemps à se concrétiser : la Cour constitutionnelle a annulé le premier tour de l’élection présidentielle, malgré un recomptage qui a validé la victoire du candidat Georgescu. Des rumeurs sur le web ont fait état de la venue d’un émissaire des USA à Bucarest. Quelques heures plus tard, la décision de la Cour constitutionnelle a été connue.
Cela montre à quel point les atlantistes sont prêts à tout faire pour garder la Roumanie sous contrôle. Alors pourquoi ce pays est-il si important pour les intérêts américains qu’elle menacerait de suspendre la coopération en matière de sécurité et les investissements en cas de changement politique ?
Ancien membre du Pacte de Varsovie, la Roumanie fait désormais partie du flanc oriental de l’OTAN et se trouve à l’avant-garde des efforts du bloc pour menacer la Russie. De plus, la côte roumaine de la mer Noire constitue une voie pratique pour l’expédition d’armes vers Kiev.
L’infrastructure militaire de l’OTAN en Roumanie sert de tremplin pour lancer des drones (comme le MQ-9 Reaper par exemple) pour espionner depuis l’espace aérien neutre au-dessus de la mer Noire les activités de la Russie et pour potentiellement coordonner les attaques ukrainiennes contre le territoire russe.
Son statut de pays riverain de la mer Noire aide l’OTAN à justifier sa présence navale dans cette partie particulière du globe.
La frontière entre la Roumanie et la Moldavie permet à l’OTAN de menacer la Transnistrie, une enclave moldave séparatiste coincée entre la Moldavie et l’Ukraine, où un contingent de soldats de la paix russes est stationné.
La base aérienne Mihail Kogalniceanu, située près de Constanta, est en cours d’agrandissement et devrait devenir la plus grande base militaire de l’OTAN en Europe. Cette expansion menace de transformer la Roumanie en une sorte de «porte-avions insubmersible» qui se trouverait juste à la porte de la Russie.
La base militaire de Deveselu, près de Caracal, abrite le système de défense antimissile balistique américain Aegis Ashore, dont les lanceurs Mk 41 peuvent être utilisés pour lancer des missiles (comme des missiles de croisière Tomahawk) sur la Russie.
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