mercredi 1 janvier 2025

Angleterre : l’inquiétante montée des tribunaux de la charia

 

En Angleterre, la montée en puissance des tribunaux de la charia suscite de plus en plus de préoccupations. Selon des enquêtes récentes, le pays compte désormais 85 conseils islamiques, qui traitent principalement de questions familiales telles que les mariages et les divorces. Cette situation fait du Royaume-Uni une véritable « capitale occidentale » pour les décisions juridiques islamiques, attirant des musulmans d’Europe et d’Amérique du Nord. Cependant, cette évolution soulève des inquiétudes quant à l’existence d’un système juridique parallèle et à ses conséquences sur les droits des femmes et des enfants.

Un système parallèle en plein essor

Le premier conseil de la charia en Angleterre a vu le jour en 1982, et leur nombre n’a cessé d’augmenter depuis, atteignant aujourd’hui plus de 80 instances à travers le pays. Ces conseils, souvent dirigés par des érudits islamiques masculins, rendent des décisions sur des sujets tels que les mariages religieux (nikah), les divorces initiés par les hommes (talaq) ou par les femmes (khula).

Fait préoccupant, plus de 100 000 mariages islamiques célébrés en Angleterre n’ont pas été enregistrés auprès des autorités civiles. Cette situation complique les démarches pour les femmes cherchant un divorce, car elles doivent obtenir l’approbation religieuse de ces conseils. Contrairement aux hommes qui peuvent divorcer unilatéralement, les femmes doivent souvent suivre un processus long et restrictif, bien différent des procédures civiles britanniques.

Des pratiques controversées

Certains conseils islamiques en Angleterre ont été accusés de promouvoir des pratiques controversées, comme le mariage temporaire (nikah mut’ah), souvent qualifié de « mariage de plaisir ». Dans ce type d’union, une femme est rémunérée pour une durée déterminée, une pratique largement critiquée pour son caractère discriminatoire envers les femmes.

De plus, des témoignages recueillis par The Times révèlent que des textes religieux sont parfois utilisés pour contrôler les femmes. Une femme a raconté avoir été contrainte d’accepter un mariage temporaire, tandis que d’autres dénoncent une pression sociale et religieuse exacerbée dans ces conseils.

Une menace pour l’État de droit

La National Secular Society, qui milite pour la séparation de la religion et de l’État, a exprimé ses inquiétudes face à cette montée des tribunaux islamiques. Selon Stephen Evans, son directeur général, ces conseils « sapent le principe d’une seule loi pour tous » et compromettent les droits des femmes et des enfants.

Les critiques soulignent également que ces tribunaux encouragent une substitution juridique, où la charia remplace peu à peu les lois nationales. Ce phénomène est particulièrement préoccupant dans un pays démocratique comme le Royaume-Uni, où les lois civiles sont censées garantir l’égalité entre les citoyens, indépendamment de leur religion ou de leur genre.

Le phénomène ne se limite pas à l’Angleterre. Ces conseils islamiques attirent des musulmans d’Europe et d’Amérique du Nord, renforçant leur influence au-delà des frontières britanniques. Cette réalité soulève des questions sur la coexistence entre les lois nationales et les systèmes religieux dans des sociétés dans lesquelles les dirigeants ont imposé, par laxisme mais aussi par idéologie, le multiculturalisme.

Illustration : DR
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