vendredi 28 mars 2025

Edouard Bina (La Cocarde étudiante) : « Expulsons les agitateurs gauchistes des facs, ceux qui bien trop souvent sont des éternels étudiants plus occupés à manifester qu’à travailler » [Interview]

 

À l’occasion des dix ans de la Cocarde étudiante, mouvement étudiant enraciné se réclamant d’une droite assumée et militante, nous avons interrogé Édouard Bina, 22 ans, président de l’organisation depuis avril 2024 et étudiant à Sciences Po Lyon. Il revient pour Breizh-info.com sur son engagement, les combats portés par la Cocarde face aux syndicats étudiants traditionnels, la liberté d’expression sur les campus, les tensions avec l’extrême gauche, et les ambitions de son mouvement dans les années à venir. Une parole libre et tranchante, à rebours du politiquement correct qui domine encore trop souvent les amphis.

Breizh-info.com : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Je m’appelle Edouard Bina, j’ai 22 ans, je suis étudiant en dernière année à Sciences po Lyon, et je suis le président de la Cocarde étudiante depuis avril dernier. Venu d’un petit village, j’ai très tôt été confronté au clivage entre l’univers urbain et rural, ainsi qu’à la propagande des enseignants au collège et au Lycée, ce qui m’a poussé à vouloir m’engager. Chose que j’ai faite dès mon arrivée à Lyon en rejoignant la section locale de la Cocarde Lyon à tout juste 17 ans.

Breizh-info.com : Quelle est la position de la Cocarde étudiante sur les récentes réformes du gouvernement concernant l’enseignement supérieur ?

Le gouvernement cherche à économiser de l’argent pour pallier sa propre incompétence, alors il coupe partout où il peut, sauf là où il faut. Il ferme des formations, diminue l’argent alloué aux universités mais se refuse de toucher au sacro-saint dogme migratoire ou aux officines de propagande gauchiste dans nos universités qui sont très largement financées sur des fonds publics. Nous nous refusons aux coupes budgétaires au sein de l’enseignement supérieur ou à toute tentative de privatisation de celui-ci. En revanche, si l’état souhaite faire des économies, nous avons une liste toute prête d’organisation et institutions rattachées à l’enseignement supérieur mais sans aucune utilité académique.

Breizh-info.com : Comment jugez-vous l’état des universités françaises en termes de liberté académique et de diversité des opinions sur les campus ?

L’état de la liberté d’expression dans les universités françaises me fait souvent penser à cette phrase d’Idi Amin «La liberté d’expression est garantie ici, mais je ne peux pas garantir la liberté d’après l’expression», les étudiants peuvent être de droite oui, mais ils devront accepter d’être ostracisés, d’être stigmatisé par les professeurs et de voir leurs notes subir leurs opinions politiques. Il n’y a pas de véritable liberté d’expression lorsque les étudiants ont peur de s’exprimer. Certains à droite ne voient pas la gravité du problème se réfugiant derrière la pensée stérile qu’il faut que «jeunesse se passe», qu’ils deviendront de droite avec le temps. Sauf que c’est partiellement faux, et surtout c’est un biais énorme dans la construction de notre jeunesse que d’être incapable de penser librement et d’avoir un esprit critique affuté par la confrontation à des opinions contraires.

Breizh-info.com : Que pensez-vous de la question des frais d’inscription pour les étudiants étrangers, un sujet souvent polémique ces dernières années ?

La polémique à ce sujet est purement artificielle, le coût de la formation d’un étudiant en France est d’environ 11 500€, les étudiants étrangers se divisent en trois catégories, ceux qui viennent pour étudier et repartent, ceux qui viennent pour étudier et restent, et ceux qui utilisent les études pour ensuite rester sur le territoire, le visa «étudiant» est aujourd’hui le premier type de visa accordé et bien souvent détourné pour permettre à des gens d’immigrer et de s’installer en France. En Suède presque 70% des étudiants étrangers pakistanais arrêtent les études pour travailler dès leur première année, ils utilisent les études comme moyen d’immigration avant de travailler puis de basculer sur un visa de travail.

Rééquilibrer les frais d’inscription des étudiants étrangers en leur faisant payer le coût réel de leurs études est donc une simple mesure de justice qui permet à l’état de se refinancer du coût des études et empêche l’abus des visas étudiants et la transformation des universités en filière d’immigration, le tout au dépend des étudiants français.

Breizh-info.com : Comment définissez-vous la place de la Cocarde étudiante dans le paysage syndical universitaire, face aux syndicats étudiants traditionnels comme l’UNEF ou Solidaires Étudiant-e-s ?

La Cocarde n’est pas un syndicat électoraliste et n’a pas pour vocation de débattre du nombre de prises en amphi, mais de servir de vecteur de politisation des étudiants, quitte à cliver et paraître “radical” aux yeux de ceux qui cherchent l’assentiment de la gauche pour être de droite. Mais cette volonté de clivage ne doit pas non plus devenir un aveuglement aux problématiques étudiantes comme la précarité, l’orientation, les masters ou simplement de la jeunesse comme l’écologie. Nous devons être en capacité d’incarner une alternative crédible aux syndicats de gauche qui font un travail de terrain remarquable sur certaines de ses questions.

Breizh-info.com : Quelle est votre stratégie pour renforcer la présence et l’influence de la Cocarde étudiante au sein des universités françaises ?

La première des nécessités c’est d’y être présent ! Cela semble évident mais de nombreuses universités françaises n’ont aucune présence de droite, et n’en entendent parler qu’au moment des élections. Il faut donc assurer une présence de droite régulière au sein des différentes universités, y compris les bastions de la gauche comme Nanterre, Tolbiac ou Saint-Denis, faire comprendre à la gauche qu’elle ne dispose d’aucun bastion où nous la laisserons agir impunément.

À cela il faut rajouter une véritable stratégie de désenclavement de la droite universitaire, nous sommes minoritaires et devons l’admettre. Cette prise de conscience doit mener à une réflexion sur la manière de s’adresser aux étudiants, de toucher des cercles hostiles ou neutres et d’inverser cette tendance. Si nous agissons comme des étudiants de droite pour des étudiants de droite, alors nous serons condamnés à contempler l’histoire politique s’écrire sans nous et à rester aux marges de celle-ci.

Breizh-info.com : La Cocarde étudiante fait régulièrement face à des oppositions et à des attaques de la part de groupes d’extrême gauche. Comment analysez-vous l’origine et la persistance de ces tensions sur les campus ?

Ces attaques viennent d’un constat de la gauche et de la panique qui s’ensuit. La Cocarde n’est pas éphémère, nous allons fêter cette année nos 10 ans, et nous n’avons fait que grandir et nous implanter plus solidement. En face, la gauche se rend compte qu’elle perd la main sur sa chasse gardée qu’est l’université, et ne sait pas comment réagir face à cela. Alors elle tombe dans le piège de l’attaque stupide et stérile qui bien souvent tourne en déroute militante comme médiatique pour eux.

Breizh-info.com : Avez-vous constaté des exemples récents d’intimidations ou d’actions violentes contre vos membres ou sympathisants ? Si oui, comment y répondez-vous en tant que mouvement ?

À Albi récemment nos militants ont été attaqués lors d’un tractage par des “antifas” venus nous virer du campus. Nous avons fait face et les avons repoussé les poussant ainsi à faire un communiqué nous accusant d’agression. De victime à agresseur ! C’est le propre de la gauche universitaire que de tenter d’agresser puis d’une fois pris la main dans le sac tenter de renverser la situation. Face à cela il faut rester fermer, ne pas céder aux agresseurs, quitte à se défendre et les repousser, et compiler les preuves de leurs manipulations pour les empêcher de se replier derrière cette protection, sans violence et sans mensonges, la gauche universitaire est au final un animal bien désarmé.

Breizh-info.com : Que proposez-vous pour garantir une université plus ouverte au débat, apaisée, et respectueuse de la pluralité des idées politiques ?

La fin du financement public des associations étudiantes incitant à la violence ou au vandalisme, il est intolérable que les français subventionnent le vandalisme de leur propre pays ! L’expulsion des agitateurs gauchistes dans les facs, ceux qui bien trop souvent sont des éternels étudiants plus occupés à manifester qu’à travailler.

Breizh-info.com : Quels sont les projets ou combats prioritaires de la Cocarde étudiante pour cette année ? Y a-t-il des initiatives phares que vous souhaitez mettre en avant ? Comment voyez-vous l’évolution du syndicalisme étudiant en France, et quelle place la Cocarde étudiante entend y occuper à l’avenir ?

Le premier des défis pour la Cocarde est la professionnalisation, nous avons commencé comme une bande d’amis sans moyen mais avec de la volonté, et aujourd’hui nous sommes devenus un mouvement de centaines de militants, couvrant des dizaines de villes et dont l’influence ne fait que grandir. Nous devons être à la hauteur des défis du futur et du mouvement que nous souhaitons être.

Au niveau des initiatives nous souhaitons multiplier les conférences au sein des universités afin de pousser la gauche à l’erreur. S’ils tentent de nous censurer ils se mettent à dos les étudiants, s’ils nous laissent agir alors nous pouvons exposer nos idées aux étudiants et les convaincre. Nous ne pouvons perdre qu’en refusant d’agir par peur de la gauche, ce qui a été jusqu’ici bien trop souvent la posture de la droite.

Au sujet de l’avenir du syndicalisme étudiant en France, je vois surtout une marginalisation des associations “neutres” ou corporatistes, qui font les frais de la polarisation accentuée entre l’extrême gauche étudiante et nous. À cela il faut rajouter l’affaiblissement des organisations étudiantes traditionnelles comme l’UNEF qui sont victimes de la création d’une Union étudiante largement soutenue (et financée) par la France Insoumise qui cherche à faire une OPA sur le syndicalisme étudiant français.

Face à cela la Cocarde doit Incarner un syndicalisme jeune, indépendant des partis et militant, rejetant toute tendance à l’électoralisme qui dévoie les idées.

Breizh-info.com : Selon vous, quel rôle les enseignants et les équipes administratives devraient-ils jouer pour préserver le pluralisme politique et la neutralité sur les campus ?

Les enseignants doivent être en capacité de s’exprimer librement au sein des universités, mais ne doivent en aucun cas devenir des relais de propagande stérile, ou pire des censeurs de leurs élèves. Les équipes administratives elles doivent s’assurer de la sécurité et de la non discrimination des élèves au sein des universités, que plus un seul étudiant de droite soit jeté en pâture impunément !

Breizh-info.com : La Cocarde étudiante entretient-elle des liens avec d’autres mouvements étudiants en Europe ou à l’international partageant des idées similaires ?

Évidemment ! Nous avons des alliés en Espagne, Italie, Autriche ou encore en Flandres, ce qui nous donne l’occasion de voyager, banquets dans des châteaux, randonnées, bals , échanger des pratiques militantes mais aussi et avant tout prendre conscience de notre héritage civilisationnel commun d’européens. Ceux-ci seront présents à notre colloque anniversaire des 10 ans, nous permettant de célébrer par la même occasion des années d’amitié !

Et s’il faut parler d’outre-Atlantique nous avons de bonnes relations avec les College Republicans, la branche étudiante des républicains américains. À la Cocarde l’international ça vous gagne !

Breizh-info.com : Pour conclure, y a-t-il un message que vous souhaitez adresser directement aux étudiants qui ne connaissent pas encore votre mouvement ou hésitent à s’engager ?

Engagez-vous ! Il n’y a pas de meilleur moment que les études pour s’engager, même si vous pensez que ce n’est pas pour vous ou que vous n’en avez pas le temps, vous verrez que c’est une expérience qui transforme, et qu’avoir un véritable impact politique dans une époque où tout semble vain permet de garder espoir en l’avenir.

Propos recueillis par YV

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