#SaccageParis, l’odieux révélateur
Il faut avoir quitté Paris pour se rendre – objectivement – compte de son état de saleté, de la pression qu’on y subit, de l’agressivité des gens, du nombre invraisemblable de SDF, de drogués, des tas d’immondices, des poubelles qui débordent, des gravats, des vieux meubles et autres matelas pourris abandonnés sur les trottoirs, sans oublier les rats qui pullulent dans ce paradis des égouts. Pas des petites bêtes mais de gros « surmulots », bien rusés et bien gras, qui vous détalent dans les pieds, la nuit venue. Personnellement, 13 dénombrés dans un trajet pédestre de Saint-Germain-des-Prés à la rue de Provence, dont 7 dans la seule traversée du jardin des Halles. J’en témoigne : traversant le quartier Beaubourg aux heures matinales, ce mardi, j’ai cru que les goélands ravageurs de sacs-poubelle m’avaient suivie depuis Toulon…
Plus sale que Paris, il y aurait Budapest. La capitale hongroise arrive en tête, n’ayant pas su ou pas pu faire face à l’afflux massif des touristes. Viennent ensuite Rome, Las Vegas et Florence, villes elles aussi ô combien touristiques. Paris s’installe donc en cinquième position, 28,2 % des commentaires laissés sur Internet (l’objet de cette analyse) portant sur la saleté et le manque d’entretien des rues.
Fréquemment mise en cause, la mairie de Paris a renvoyé la faute sur le site #SaccageParis, forcément animé de mauvaises intentions « dénigratoires » et donc forcément d’extrême droite. Billevesées ! Le succès de #SaccageParis et du site qui lui a succédé témoigne tout simplement de son rôle de révélateur d'une réalité de plus en plus insupportable.
L’eau de la Seine plutôt que les rues de Paris
Bien aimables, toutefois, les enquêteurs de Radical Storage ont tenu à saluer les efforts de la ville pour « l’amélioration de son hygiène, notamment en réalisant des étapes clés comme la remise en état de la Seine pour la baignade et l’amélioration générale de la santé publique ». Tout cela, utile précision, dans l’objectif des JO 2024. On rappellera donc que l’entreprise à 4 milliards d’euros n’a pas tout à fait tenu ses promesses.
Même si la mairie se gargarisait de son phénoménal succès – « Enfin, les gens peuvent nager dans la Seine parce que la Seine est propre. Ils vont pouvoir avoir ce rapport avec la nature, avec l'eau, qui va leur donner aussi beaucoup plus de force et va sûrement, aussi, leur permettre de dépasser les difficultés que l'on peut rencontrer dans la vie et qui peuvent provoquer aussi des problèmes de santé mentale. » –, Raphaëlle Claisse signalait ici, en août dernier, que si 35.000 personnes avaient fait le plongeon dans la Seine, ses eaux n’avaient été autorisées à la baignade que 18 jours sur les 31 que compte le mois de juillet… Les taux de la bactérie Escherichia coli y avaient atteint jusqu’à 38 fois la limite maximale autorisée pour la baignade.
Quant à la santé des citoyens, restaurée grâce à la baignade et le verdissement des quartiers, on nous permettra de rester sceptique. Il y a, bien sûr, de vraies réussites – on songe à la « forêt urbaine » plantée sur la place de Catalogne, derrière Montparnasse, ou celle qui devrait s’élever sur le parvis de l’hôtel de ville. On est moins convaincu par les bancs et bacs à fleurs devenus bacs à déchets, le tout en poutres et traverses vite dégradées, qui ont émaillé les quartiers prétendument « verts ».
Reste que la ville est sale parce que ceux qui la fréquentent le sont, parce que c’est le lieu de vie de milliers de SDF, migrants et zonards, enfin parce que, au-delà des beaux discours sur le vivre ensemble écolo, il ne coûte rien de dégrader l’environnement. On souhaite donc bien du plaisir à celui ou celle qui prendra la suite d’Anne Hidalgo à la tête de la ville.
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