Nicolas Gauthier
(source : www.bvoltaire.fr)
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De son propre aveu, il avait péché par « angélisme »,
estimant qu’ayant fait baisser le chômage, la délinquance suivrait le
même mouvement. On parle de Lionel Jospin, alors Premier ministre. Ça
c’est bien la gauche des chaisières qui estiment que la pauvreté est un
facteur criminogène : il a volé ? Normal ! C’est un pauvre… Le pauvre
gars ! Pas de sa faute : c’est génétiquement social. Bon, après, que les
régions les plus déshéritées de France, Lozère, Creuse ou Allier soient
celles où le nombre de crimes et délits soient les plus faibles, ils
s’en foutent. Là-bas, les pauvres ne volent pas. Ils se suicident. De
misère sentimentale surtout : qui ira se marier avec un paysan endetté
jusqu’au cou et qui ne survit que par les subventions européennes ?
Donc, à rebours de la décence commune chère au regretté George
Orwell, les pauvres seraient, darwinisme social oblige, abonnés au crime
et les riches à la vertu. Seulement voilà, la réalité a ses raisons que
l’idéologie ignore. D’où cette histoire de blanchiment massif d’argent
de la drogue, cent millions d’euros en quelques mois, à en croire Manuel
Valls, ministre de l’Intérieur.
Et là, on découvre, ou l’on fait semblant de découvrir que la
délinquance en col blanc est bien mieux organisée que son homologue à
capuche. Parce que dans cette affaire, c’est la pêche au gros. Une bonne
dizaine d’arrestations, alors que nous mettons sous presse – comme on
disait autrefois. Et rien que du lourd : avocats, publicitaires,
marchand d’art ; le tout coiffé par trois frères, dont l’aîné, Mardoché
Elmaleh, serait le cerveau présumé. Et puis, la plus belle prise,
Florence Lamblin, maire-adjointe du XIIIe arrondissement parisien,
étiquettée EELV – Europe Écologie Les Verts. Laquelle élue devrait
répondre de la possession de près de 400 000 euros en liquide dans un
coffre bancaire. Évidemment, faisant « confiance à la justice de son pays »
selon la formule consacrée, elle nie le blanchiment d’argent sale,
évoquant seulement un héritage en liquide placé en Suisse. Bravo !
Prends-nous pour des truffes… Car se faisant, l’édile évite le pire,
admettant seulement la fraude fiscale. Bien vu, mais un peu court,
sachant qu’il faudra bien qu’elle explique tôt ou tard quel défunt lui
aura légué un tel paquet de pognon emballé sous plastique, surtout si le
bienfaiteur était cantonnier… Voyouse, c’est un métier, ma petite
chérie !
Bon, effectivement, et c’est là que le bidule atomise la théorie
jospinienne, c’est que Florence Lamblin n’est pas exactement une damnée
de la Terre, puisque héritière d’un luxueux pied-à-terre parisien. Ah
oui, au fait, Le Figaro nous rappelle ce qui se murmure dans les couloirs de l’Hôtel de Ville : « C’est une femme très discrète et, franchement, vraiment pas connue… » Sauf, désormais, des services de police, pour reprendre une autre expression, elle aussi bien connue.
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