VANNES (NOVOpress Breizh) – Dans une tribune publiée le 14 décembre dernier dans Le Figaro,
Monseigneur Centène, évêque de Vannes (photo ci-dessus), s’engage
fermement contre le projet de loi de mariage homosexuel. Une remarquable
réflexion sur les implications d’un projet de loi sociétal emblématique
d’un gouvernement soumis à la doxa mondialiste marchande où libéralisme
et libertarisme se rejoignent.
« Pour n’avoir pas osé dire, dès qu’ils s’en aperçurent, qu’il n’y
avait pas de fil sur la navette du tisserand, les courtisans du conte
d’Andersen(1) exposèrent leur roi à exhiber sa nudité à la
face de la Cour. Il fallut le cri d’un enfant pour ouvrir les yeux de
tous. La morale de cette histoire est d’une étonnante pérennité. Elle
nous invite à ne pas céder lorsque l’idéologie dominante semble
l’emporter sur la vérité », écrit l’évêque de Vannes en préambule de
sa tribune, avant de développer une démonstration en trois parties
contre le projet de loi du gouvernement socialiste, centrant son
argumentaire sur l’enfant : « C’est la voix de l’enfant qui nous ramène à la vérité et nous ouvre les yeux. Ce cri d’enfant, nous l’avons entendu samedi dernier à Reims lorsqu’un jeune adopté s’est écrié : “A l’orphelinat, les enfants rêvent tous d’un père et d’une mère, pas de deux papas ou de deux mamans”(2). »
Tout d’abord, Mgr Centène rappelle que ce projet de loi constitue une dénaturation du mariage: « Le
mariage n’est ni la reconnaissance publique de l’amour entre deux
personnes, ni un contrat dont les termes seraient aléatoires. Il est une
institution dans laquelle un homme et une femme s’engagent en vue de la
procréation et de l’éducation de leurs enfants. (…) (La) modification (du mariage) est
une révolution anthropologique sans précédent car elle dissocie de
manière définitive la procréation de la sexualité, le mariage de
l’engendrement, la famille de la nature ».
Ensuite, l’auteur explique que cette loi serait un détournement de l’adoption : « Le but de l’adoption est de satisfaire le besoin de famille qu’un enfant abandonné ou orphelin peut ressentir et non de combler le désir d’enfant d’un couple.(…) Ouvrir l’adoption aux couples homosexuels c’est rendre à jamais illisible la filiation des enfants adoptés à une époque où toutes les découvertes de la psychologie nous montrent combien il est important de savoir d’où l’on vient. »
Ensuite, l’auteur explique que cette loi serait un détournement de l’adoption : « Le but de l’adoption est de satisfaire le besoin de famille qu’un enfant abandonné ou orphelin peut ressentir et non de combler le désir d’enfant d’un couple.(…) Ouvrir l’adoption aux couples homosexuels c’est rendre à jamais illisible la filiation des enfants adoptés à une époque où toutes les découvertes de la psychologie nous montrent combien il est important de savoir d’où l’on vient. »
Enfin l’évêque de Vannes s’interroge sur l’avenir lié à cette loi,
c’est ce qu’il appelle à juste titre la boite de Pandore, d’où sortiront
mille maux: PMA, mère porteuse, inceste…. « On nous promet déjà des
amendements visant à autoriser la procréation médicalement assistée.
Sauf à introduire une discrimination intolérable entre les couples
homosexuels féminins et les couples homosexuels masculins, cela ouvrira
la possibilité de recourir à des mères porteuses. (…) Le ‘mariage
pour tous’ fait aussi tomber le tabou de l’inceste. En effet, le tabou
de l’inceste n’est pas inné. Il s’est établi de manière empirique au
long des siècles. C’est à force de constater que les unions endogames
finissaient toujours par produire des enfants dégénérés que l’exogamie
s’est imposée. Au nom de quoi pourrait-on les interdire dans le cas
d’unions homosexuelles par définition stériles et donc peu susceptibles
de provoquer une dégénérescence de l’espèce ? Cessante ratione legis, cessat lex(3).»
Pour conclure, Mgr Centène donne son avis sur « l’attitude qui doit être celle des citoyens face à une loi contraire au bien commun » et il n’y va pas par quatre chemins : « Depuis Antigone jusqu’au procès de Nuremberg, l’histoire nous a appris qu’il ne suffit pas qu’un texte soit légal pour qu’il soit légitime quand l’intérêt supérieur de l’humain est en cause. » Et de terminer sur sa métaphore initiale : « Si
nous voulons éviter au roi le désagrément d’aller nu de par les rues et
épargner à nos enfants la vision de ce triste spectacle, osons dire dès
maintenant qu’il n’y a pas de fil sur la navette du tisserand. »
Par ce projet de loi, « les fanatiques de la déconstruction
veulent détruire un peu plus les fondements qui continuent de structurer
les sociétés européennes aussi malades soient-elles. » constate de son côté l’historien D. Venner, qui ajoute que, pour les partisans du projet de loi, « le modèle familial fondé sur l’hétérogénéité des sexes et sur les enfants, n’est (…) qu’un « conditionnement social » qu’il faut éliminer. Ce sera plus difficile qu’ils ne l’imaginent ». Réponse le 13 janvier.
(1) Hans Christian ANDERSEN, Les habits neufs de l’Empereur, 1837
(2) Témoignage donné à Reims à l’occasion de « la manif pour tous », le 08 décembre 2012
(3) Adage du droit Romain : « Lorsque le motif de la loi cesse, la loi elle-même cesse.»
(2) Témoignage donné à Reims à l’occasion de « la manif pour tous », le 08 décembre 2012
(3) Adage du droit Romain : « Lorsque le motif de la loi cesse, la loi elle-même cesse.»
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