L'étonnante publication de la correspondance entre le président
de la firme américaine Titan et le ministre du prétendu Redressement industriel
fait rebondir le dossier de la désertification économique des activités de notre
pays.
D'excellents esprits s'inquiètent ou s'indignent de voir disparaître l'industrie française. Christian Saint-Etienne en a fait la trame de son livre comme de sa conférence, plus radicale, du 19 février. Fait bien réel, et fort significatif : les usines de l'Hexagone ferment. Les ouvriers français ne trouvent plus d'emploi dans leur pays. Des régions hier encore considérées comme bassins de production deviennent des océans de chômage. Les politiciens passent, ils promettent des solutions. Ils ne les trouvent pas.
En 2007 un candidat promit qu'on allait réhabiliter la valeur travail. Il fut élu p.de la r. Il fit quelques réformes. Mais rien ne fut "réhabilité". Il ne fut pas réélu.
En 2011 un de ses rivaux publiait un livre où il lançait un mot d'ordre subtil. Il se préoccupait de produire en France. Cette dérivation du slogan communiste d'hier "produisons français" est demeurée à peine perceptible au regard des journalistes. Formule du PCF naguère, rhétorique FN désormais. "C'était, aurait écrit Paul Morand, un jeune homme d'autrefois, c'est-à-dire à peu près une jeune fille d'aujourd'hui". Tout passe, tout casse. Et tout lasse.
Ainsi donc malgré son méritoire essai l'agrégé d'histoire François Bayrou assista d'abord à l'annexion de son programme puis à l'effritement de son électorat. L'effort n'a pas plus été récompensé que le travail n'avait été réhabilité.
En 2012, en effet, ça se gâte. En 1945 on avait fait du stalinien Marcel Paul un ministre de la Production industrielle. Cette fois on bombarde un avocat snobinard de Saône-et-Loire au "redressement" industriel. Dossier après dossier, son incompétence éclate. Qu'importe, il est présenté comme une sorte de chouchou, d'enfant terrible de la gauche pure et dure. On l'encourage un peu partout, malgré les démentis du Premier ministre Ayrault, cavalier sans assiette incapable de tenir sa monture.
Dans son échange de missives avec Maurice Taylor, il commet quatre fautes :
1° la première consiste à laisser diffuser une lettre dont il croit qu'elle va mettre l'opinion de son côté, mais qui n'était aucune destinée à une circulation publique
2° la seconde consiste à répondre à ce qu'il considère lui-même comme des propos extrémistes et provocateurs. Le propre de ce genre de situation est qu'il ne faut précisément jamais tomber dans ce piège.
3° il menace. En toutes circonstances, cette attitude dénote une faiblesse. Ou bien on prend effectivement des mesures hostiles, ou bien on se tait. Mais bien plus ces mesures dont on agite faussement la perspective, - ou bien elles correspondent à un devoir de contrôle des autorités françaises dans l'intérêt des consommateurs, et alors inutile d'en brandir l'hypothèse, il faut agir - ou bien elles contredisent les accords du Gatt d'hier, devenu OMC, laquelle est actuellement dirigée... par un socialiste français M. Pascal Lamy.
4° La plus grave est de s'enferrer dans une position intenable, et anti économique. Il cite le nom d'un officier de Louis XVI devenu l'enseigne d'un grand magasin, il invoque les liens historiques entre deux pays, là où il implore en définitive un investisseur privé étranger.
Or, à relire à deux fois la lettre de Maurice Taylor, factuellement, on ne voit pas, en dehors du style, ce qu'elle contiendrait de faux.
Il ne se trompe que sur un point, en qualifiant de "fou" un syndicat qui n'a jamais cessé depuis 1947 de mériter tout simplement l'appellation de communiste.
Si on ne voulait pas d'un discours réaliste typiquement américain, et de sa façon peu diplomatique, si peu politicienne de dire la vérité, il ne fallait pas aller chercher Titan, il ne fallait pas bercer de cette illusion les ouvriers de l'usine Goodyear.
Le 5 février encore Les Échos nous informaient très sérieusement que : "La CGT demande au groupe Titan de reprendre les pneus agricoles", etc. (1)⇓
Dans l'univers de Montebourg on n'aime pas entendre dire que deux et deux font quatre et que la terre est à peu près ronde. On juge cela grossier et déprimant. On préfère encore recevoir les encouragements de Mélenchon qui rend Jean-Marc Ayrault responsable des erreurs répétées du camarade Montebourg "cet Américain est un rustre arrogant. Il s’adresse à la France comme un gringo aux latino-américains. D’où lui vient cette insolence ? C’est évident, il a vu comment il a baissé les yeux devant Mittal. Ayrault a donné un signal aux patrons et à la finance mondiale : en France, ils sont les rois ! à ce niveau de gravité, c’est au Premier ministre de monter en ligne. Son silence est consternant." (2)⇓
D'excellents esprits s'inquiètent ou s'indignent de voir disparaître l'industrie française. Christian Saint-Etienne en a fait la trame de son livre comme de sa conférence, plus radicale, du 19 février. Fait bien réel, et fort significatif : les usines de l'Hexagone ferment. Les ouvriers français ne trouvent plus d'emploi dans leur pays. Des régions hier encore considérées comme bassins de production deviennent des océans de chômage. Les politiciens passent, ils promettent des solutions. Ils ne les trouvent pas.
En 2007 un candidat promit qu'on allait réhabiliter la valeur travail. Il fut élu p.de la r. Il fit quelques réformes. Mais rien ne fut "réhabilité". Il ne fut pas réélu.
En 2011 un de ses rivaux publiait un livre où il lançait un mot d'ordre subtil. Il se préoccupait de produire en France. Cette dérivation du slogan communiste d'hier "produisons français" est demeurée à peine perceptible au regard des journalistes. Formule du PCF naguère, rhétorique FN désormais. "C'était, aurait écrit Paul Morand, un jeune homme d'autrefois, c'est-à-dire à peu près une jeune fille d'aujourd'hui". Tout passe, tout casse. Et tout lasse.
Ainsi donc malgré son méritoire essai l'agrégé d'histoire François Bayrou assista d'abord à l'annexion de son programme puis à l'effritement de son électorat. L'effort n'a pas plus été récompensé que le travail n'avait été réhabilité.
En 2012, en effet, ça se gâte. En 1945 on avait fait du stalinien Marcel Paul un ministre de la Production industrielle. Cette fois on bombarde un avocat snobinard de Saône-et-Loire au "redressement" industriel. Dossier après dossier, son incompétence éclate. Qu'importe, il est présenté comme une sorte de chouchou, d'enfant terrible de la gauche pure et dure. On l'encourage un peu partout, malgré les démentis du Premier ministre Ayrault, cavalier sans assiette incapable de tenir sa monture.
Dans son échange de missives avec Maurice Taylor, il commet quatre fautes :
1° la première consiste à laisser diffuser une lettre dont il croit qu'elle va mettre l'opinion de son côté, mais qui n'était aucune destinée à une circulation publique
2° la seconde consiste à répondre à ce qu'il considère lui-même comme des propos extrémistes et provocateurs. Le propre de ce genre de situation est qu'il ne faut précisément jamais tomber dans ce piège.
3° il menace. En toutes circonstances, cette attitude dénote une faiblesse. Ou bien on prend effectivement des mesures hostiles, ou bien on se tait. Mais bien plus ces mesures dont on agite faussement la perspective, - ou bien elles correspondent à un devoir de contrôle des autorités françaises dans l'intérêt des consommateurs, et alors inutile d'en brandir l'hypothèse, il faut agir - ou bien elles contredisent les accords du Gatt d'hier, devenu OMC, laquelle est actuellement dirigée... par un socialiste français M. Pascal Lamy.
4° La plus grave est de s'enferrer dans une position intenable, et anti économique. Il cite le nom d'un officier de Louis XVI devenu l'enseigne d'un grand magasin, il invoque les liens historiques entre deux pays, là où il implore en définitive un investisseur privé étranger.
Or, à relire à deux fois la lettre de Maurice Taylor, factuellement, on ne voit pas, en dehors du style, ce qu'elle contiendrait de faux.
Il ne se trompe que sur un point, en qualifiant de "fou" un syndicat qui n'a jamais cessé depuis 1947 de mériter tout simplement l'appellation de communiste.
Si on ne voulait pas d'un discours réaliste typiquement américain, et de sa façon peu diplomatique, si peu politicienne de dire la vérité, il ne fallait pas aller chercher Titan, il ne fallait pas bercer de cette illusion les ouvriers de l'usine Goodyear.
Le 5 février encore Les Échos nous informaient très sérieusement que : "La CGT demande au groupe Titan de reprendre les pneus agricoles", etc. (1)⇓
Dans l'univers de Montebourg on n'aime pas entendre dire que deux et deux font quatre et que la terre est à peu près ronde. On juge cela grossier et déprimant. On préfère encore recevoir les encouragements de Mélenchon qui rend Jean-Marc Ayrault responsable des erreurs répétées du camarade Montebourg "cet Américain est un rustre arrogant. Il s’adresse à la France comme un gringo aux latino-américains. D’où lui vient cette insolence ? C’est évident, il a vu comment il a baissé les yeux devant Mittal. Ayrault a donné un signal aux patrons et à la finance mondiale : en France, ils sont les rois ! à ce niveau de gravité, c’est au Premier ministre de monter en ligne. Son silence est consternant." (2)⇓
Avec de tels raisonnements on comprend M.
Taylor : un syndicat fou, un gouvernement incapable, une gauche en délire.
Pourquoi un industriel américain investirait-il dans un pays pareil ? "Posez la question, dit-il à propos de Montebourg, à cet imbécile". (3)
JG Malliarakis http://www.insolent.fr/
Apostilles- cf. Les Échos le 5 février 2013 à 16 h 50.
- cf. Le Parisien 24 février 2013.
- sur Europe N°1 le 22 février.
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