Je souhaite, dans le cadre de ce papier, revenir sur un article publié
en date du 26 mars 2013 (1), par le site « Synthèse nationale ». Cet
article est motif à analyse et met en exergue deux problématiques
essentielles, raison donc pour les étudier.
On sait que l'union des nationalistes et/ou assimilés n'est pas prônée depuis peu. Et l'on sait aussi le nombre de colloques, de journées d'études, de conférences ou de discours qui ont fait l'objet de ce problème majeur. Chacun en est bien conscient. Et pourtant, toute cette dépense d'énergie n'a pas été productive en matière de résultats tangibles. Cela n'a rien de surprenant tant il est des divergences rédhibitoires entre groupements politiques. A titre d'exemple, un néo-païen ne pourra jamais transiger avec un intégriste catholique. Autre exemple, un nationaliste français se définissant comme hexagonal (la France seule) n'acceptera jamais de transiger avec un nationaliste européen, surtout si celui-ci est fédéraliste. Quant aux alliances, le Baron a posé le problème:
« «Il y a une solution, écrit Evola, qu’il faut résolument écarter: celle qui consisterait à s’appuyer sur ce qui survit du monde bourgeois, à le défendre et à s’en servir de base pour lutter contre les courants de dissolution et de subversion les plus violents après avoir, éventuellement, essayé d’animer ou de raffermir ces restes à l’aide de quelques valeurs plus hautes, plus traditionnelles». Et le baron d’ajouter : «Il pourrait être bon de contribuer à faire tomber ce qui déjà vacille et appartient au monde d’hier, au lieu de chercher à l’étayer et à en prolonger artificiellement l’existence. C’est une tactique possible, de nature à empêcher que la crise finale ne soit l’oeuvre des forces contraires dont on aurait alors à subir l’initiative. Le risque de cette attitude est évident : on ne sait pas qui aura le dernier mot». »
Le Baron, sachant son terroir contre-révolutionnaire, va ici anormalement loin. Il semble prêt à accepter que la désintégration du Système (2) puisse devenir la finalité, quand bien même les futurs vainqueurs seraient d'une d'obédience radicalement opposée à la sienne. Cette prise de position, rarissime chez le Baron, a par la suite été théorisée par Franco Freda au point qu'elle est devenue clef de voûte. Pourtant classé à l'extrême droite, Franco Freda pose la nécessité de la nécessaire alliance entre extrême gauche et extrême droite, avec bien évidemment l'idée que c'est l'extrême droite qui tirera les marrons du feu et bénéficiera des lauriers de la victoire. Ce qu'il faut bien avoir présent à l'esprit, c'est qu'aux yeux d'un opposant radical au Système, les deux penseurs ne vont pas assez loin: La désintégration du Système, si elle est, vraiment, authentiquement, essentiellement voulue, présuppose l'acceptation de l'arrivée au pouvoir de n'importe qu'elle tendance, pourvu que celle-ci soit radicalement opposée à l'actuelle structure en place. Et donc, afin d'imager, le fait qu'un opposant radical issu de l'extrême droite, sachant que le drapeau rouge va flotter très bientôt sur l'Elysée, de sortir le champagne. Je comprends à l'avance le malaise que cette prise de position peut déclencher; je sais aussi que les opposants radicaux, même s'ils ne sont pas nombreux à l'être, approuveront: cela fait bien longtemps que cette idée leur est venue à l'esprit...
Un destructeur, donc nihiliste politique (3), ne cherche pas à proposer un système alternatif mais avant tout à détruire la structure en place.
Il existe donc des degrés dans la radicalité et donc la notion de « mouvance » qui de prime abord, semble indiquer une homogénéité, n'est pas valide. L'important à mes yeux reste néanmoins l'opposition radicale, même si elle ne va pas assez loin que la mienne. D'où mes coups de pouce, aussi bien aux né-païens qu'aux intégristes, aux nationalistes français qu'européens.
En revanche, ce qui m'insupporte, c'est le fait que des individus se réclamant de la mouvance, viennent objectivement, apporter leur soutien au Système, et ce, sans même s'en rendre compte. C'est le cas pour Jean-Claude Rolinat. Que le lecteur prenne la peine de lire attentivement son article dont le lien est mis en bas de page dans les notes: C'est exactement le point de vue de Laurence Parisot qui, dans les faits dirige la France, les politiques n'étant plus que les exécuteurs des desiderata des dirigeants économiques. Et s'il n'y avait que Jean-Claude Rolinat... Combien sont-ils à fustiger l'Etat, souhaitant libéraliser encore davantage ? Combien à exprimer que Nicolas Sarkozy n'est pas allé assez loin dans les privatisations, dans la libéralisation ? Comment peut-on nier qu'ils sont dès lors, les thuriféraires du grand vent libéral initié aussi bien par Reagan et Thatcher ? Que c'est ce vent là qu'on qualifie désormais de Nouvel Ordre Mondial ? Bien évidemment, il y a antinomie entre se faire zélateur du libéralisme et être d'opposition puisque le Système, comme le marxisme d'ailleurs, est un économisme. Et ce que mécomprend Jean-Claude Rolinat et tant d'autres, c'est que la délinquance hypertrophiée au Vénézuela comme en France, n'est que la conséquence de la carence en matière d'intervention de l'Etat.
J'ai du acheter mon premier « Rivarol » et mon premier « Eléments » en 1978 et suis donc très bien placé pour savoir les évolutions au sein de la mouvance depuis 35 ans. Je n'évoque pas tant la mue idéologique de la mouvance qui est réelle, que l'évolution de l'état d'esprit en son sein. L'idée de libre-arbitre est erronée sachant l'extrême importance des déterminismes extérieurs à l'homme. Notre état d'esprit, par exemple, est fortement influencé par la période dans laquelle on vit. Il suffit aussi de visionner les films des années 70 où les personnages, à commencer par les cadres, avaient des cheveux autrement plus longs que ce qu'ils sont aujourd'hui. Détail bien sur, mais emblématique: même constat pour le positionnement politique. La vague libérale touche les esprits, à commencer par ceux dont on pourrait croire qu'ils ont été préservés.
En ce sens, l'article mis en ligne par Synthèse nationale, s'avère être très intéressant: il est de vrais opposants comme de faux, même si dans les deux cas, l'engagement est sincère.
On sait que l'union des nationalistes et/ou assimilés n'est pas prônée depuis peu. Et l'on sait aussi le nombre de colloques, de journées d'études, de conférences ou de discours qui ont fait l'objet de ce problème majeur. Chacun en est bien conscient. Et pourtant, toute cette dépense d'énergie n'a pas été productive en matière de résultats tangibles. Cela n'a rien de surprenant tant il est des divergences rédhibitoires entre groupements politiques. A titre d'exemple, un néo-païen ne pourra jamais transiger avec un intégriste catholique. Autre exemple, un nationaliste français se définissant comme hexagonal (la France seule) n'acceptera jamais de transiger avec un nationaliste européen, surtout si celui-ci est fédéraliste. Quant aux alliances, le Baron a posé le problème:
« «Il y a une solution, écrit Evola, qu’il faut résolument écarter: celle qui consisterait à s’appuyer sur ce qui survit du monde bourgeois, à le défendre et à s’en servir de base pour lutter contre les courants de dissolution et de subversion les plus violents après avoir, éventuellement, essayé d’animer ou de raffermir ces restes à l’aide de quelques valeurs plus hautes, plus traditionnelles». Et le baron d’ajouter : «Il pourrait être bon de contribuer à faire tomber ce qui déjà vacille et appartient au monde d’hier, au lieu de chercher à l’étayer et à en prolonger artificiellement l’existence. C’est une tactique possible, de nature à empêcher que la crise finale ne soit l’oeuvre des forces contraires dont on aurait alors à subir l’initiative. Le risque de cette attitude est évident : on ne sait pas qui aura le dernier mot». »
Le Baron, sachant son terroir contre-révolutionnaire, va ici anormalement loin. Il semble prêt à accepter que la désintégration du Système (2) puisse devenir la finalité, quand bien même les futurs vainqueurs seraient d'une d'obédience radicalement opposée à la sienne. Cette prise de position, rarissime chez le Baron, a par la suite été théorisée par Franco Freda au point qu'elle est devenue clef de voûte. Pourtant classé à l'extrême droite, Franco Freda pose la nécessité de la nécessaire alliance entre extrême gauche et extrême droite, avec bien évidemment l'idée que c'est l'extrême droite qui tirera les marrons du feu et bénéficiera des lauriers de la victoire. Ce qu'il faut bien avoir présent à l'esprit, c'est qu'aux yeux d'un opposant radical au Système, les deux penseurs ne vont pas assez loin: La désintégration du Système, si elle est, vraiment, authentiquement, essentiellement voulue, présuppose l'acceptation de l'arrivée au pouvoir de n'importe qu'elle tendance, pourvu que celle-ci soit radicalement opposée à l'actuelle structure en place. Et donc, afin d'imager, le fait qu'un opposant radical issu de l'extrême droite, sachant que le drapeau rouge va flotter très bientôt sur l'Elysée, de sortir le champagne. Je comprends à l'avance le malaise que cette prise de position peut déclencher; je sais aussi que les opposants radicaux, même s'ils ne sont pas nombreux à l'être, approuveront: cela fait bien longtemps que cette idée leur est venue à l'esprit...
Un destructeur, donc nihiliste politique (3), ne cherche pas à proposer un système alternatif mais avant tout à détruire la structure en place.
Il existe donc des degrés dans la radicalité et donc la notion de « mouvance » qui de prime abord, semble indiquer une homogénéité, n'est pas valide. L'important à mes yeux reste néanmoins l'opposition radicale, même si elle ne va pas assez loin que la mienne. D'où mes coups de pouce, aussi bien aux né-païens qu'aux intégristes, aux nationalistes français qu'européens.
En revanche, ce qui m'insupporte, c'est le fait que des individus se réclamant de la mouvance, viennent objectivement, apporter leur soutien au Système, et ce, sans même s'en rendre compte. C'est le cas pour Jean-Claude Rolinat. Que le lecteur prenne la peine de lire attentivement son article dont le lien est mis en bas de page dans les notes: C'est exactement le point de vue de Laurence Parisot qui, dans les faits dirige la France, les politiques n'étant plus que les exécuteurs des desiderata des dirigeants économiques. Et s'il n'y avait que Jean-Claude Rolinat... Combien sont-ils à fustiger l'Etat, souhaitant libéraliser encore davantage ? Combien à exprimer que Nicolas Sarkozy n'est pas allé assez loin dans les privatisations, dans la libéralisation ? Comment peut-on nier qu'ils sont dès lors, les thuriféraires du grand vent libéral initié aussi bien par Reagan et Thatcher ? Que c'est ce vent là qu'on qualifie désormais de Nouvel Ordre Mondial ? Bien évidemment, il y a antinomie entre se faire zélateur du libéralisme et être d'opposition puisque le Système, comme le marxisme d'ailleurs, est un économisme. Et ce que mécomprend Jean-Claude Rolinat et tant d'autres, c'est que la délinquance hypertrophiée au Vénézuela comme en France, n'est que la conséquence de la carence en matière d'intervention de l'Etat.
J'ai du acheter mon premier « Rivarol » et mon premier « Eléments » en 1978 et suis donc très bien placé pour savoir les évolutions au sein de la mouvance depuis 35 ans. Je n'évoque pas tant la mue idéologique de la mouvance qui est réelle, que l'évolution de l'état d'esprit en son sein. L'idée de libre-arbitre est erronée sachant l'extrême importance des déterminismes extérieurs à l'homme. Notre état d'esprit, par exemple, est fortement influencé par la période dans laquelle on vit. Il suffit aussi de visionner les films des années 70 où les personnages, à commencer par les cadres, avaient des cheveux autrement plus longs que ce qu'ils sont aujourd'hui. Détail bien sur, mais emblématique: même constat pour le positionnement politique. La vague libérale touche les esprits, à commencer par ceux dont on pourrait croire qu'ils ont été préservés.
En ce sens, l'article mis en ligne par Synthèse nationale, s'avère être très intéressant: il est de vrais opposants comme de faux, même si dans les deux cas, l'engagement est sincère.
Alain Rebours http://www.voxnr.com
(1) http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2013/03/06/disparition-du-president-hugo-chavez-un-nationaliste-au-bila.html
(2) http://www.librad.com/libfr/008-LFI-AM/La+Désintégration+du+Système.html
(3) (a) Ivan Tourguéniev, Pères et fils. (b) Le nihilisme, Victor Biaggi, collectif.
(2) http://www.librad.com/libfr/008-LFI-AM/La+Désintégration+du+Système.html
(3) (a) Ivan Tourguéniev, Pères et fils. (b) Le nihilisme, Victor Biaggi, collectif.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire