mardi 18 juin 2013

La queue de Léviathan (Lettre à un jeune résistant, 2ème partie)

Quitte ce qu’on te fait croire
Tu as choisi d’entrer en résistance, de prendre la place que nos pères ont laissé à l’abandon. Je te vois grandir, devenir plus fort à chaque coup que tu reçois. Tu aspires à la paix, mais comme moi tu sais que la paix ne sera pas véritable si tu ne mets pas à terre le monstre qui souhaite s’emparer de l’humanité et l’asservir. Cette place je la choisis aussi, avec dans le même temps une grande crainte et une grande sérénité.
Je suis sûr de mon étendard et je sais avoir les plus belles armes, mais je sais que mon ennemi est rude. Pour le vaincre, pour bâtir une France et un monde équilibrés et justes, je rêve de voir comme toi mes compatriotes se lever et abandonner leur confort. La tache est immense, mais plus grande encore la récompense.
Pour elle, quitte ce qu’on te fait croire. Quitte tes aspirations mondaines. Quitte la léthargie qui t’est proposée. Ne crois plus aux chimères illusoires. N’écoute pas les sirènes d’Ulysse. Entends le cri de ton cœur et de ton honneur.
Ne tire aucun profit de ton combat. Enrichis toi de ta seule quête et ne trouve ton réconfort que dans la terre de tes pères. Enracine-toi dans le maquis de ceux qui ont crus. Entoure-toi d’amis sûrs. Et aimes ! Tu deviens résistant.
Il est venu le temps de la défiance et des combats de longue haleine. Comme moi, peut-être chantes-tu ces quelques mots « pourra-t-elle me pardonner d’avoir préféré ma terre à l’amour qu’elle me donnait ? ». N’oublies pas jeune homme que ce sont les femmes qui nous portent, et jeune femme, n’oublies pas d’encourager les hommes dans ce qu’ils entreprennent et de les rendre plus forts par ton regard confiant.
Nous ne sommes que des fourmis face au dragon, mais notre nombre et notre détermination le mettront à bas. C’est là notre force.Cette force réside dans notre abnégation. Nous n’avons aucune satisfaction à tirer de notre engagement. Seuls nos enfants jugeront nos actes, alors que nous ne serons plus. Nous ne sommes qu’un essaim de passage pour que le monde d’après puisse être pensé.

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