lundi 17 juin 2013

"Messieurs Hollande et Valls, vous venez en un quart d’heure de perdre une centaine d’électeurs"

Un journaliste est témoin d'arrestations violentes samedi soir dans le quartier latin de jeunes qui venaient de manifester au Conseil constitutionnel. Il raconte :
"Il est 20h30 samedi, je rentre de dîner avec un ami dans un restaurant du carrefour de l’Odéon. Nous marchons rue Saint-Sulpice quand, derrière nous, des cris, deux motos de la police à fond, une personne, un homme très jeune,  court sur le trottoir. Il s’arrête fait demi-tour, reprend sa course. La première moto pile, fait demi-tour à son tour, monte sur le trottoir et fonce. La seconde la suit. On se dit, avec mon ami, qu’il s’agit d’un voleur de sac. Et que les policiers ont l’air très énervés.
Sur le même trottoir, courent vers nous deux autres jeunes hommes et une jeune femme puis ils s’arrêtent tous essoufflés. On leur demande ce qui se passe.
- « Une manif anti-mariage gay », nous dit un garçon, genre propre sur lui, souriant, pas du tout l’air d’un casseur.
Je lui demande pourquoi les flics… mais il n’a pas le temps de répondre, deux voitures de police, puis trois, foncent dans notre direction, bloquent le croisement avec la rue Mabillon. Tout va très vite.
Les policiers sortent des voitures, sautent sur un des jeunes, le ceinturent, le poussent brutalement vers une voiture. La fille sort son portable pour prendre une photo. Elle est immédiatement ceinturée et emmenée à son tour. D’une voiture banalisée sortent deux hommes, qui foncent sur un autre jeune, et le jettent par terre avec violence.
D’autres voitures passent à fond, freinent à mort, des policiers en sortent, attrapent d’autres jeunes.
Les passants s’émeuvent de ces comportements de cowboys. Je montre ma carte de presse, m’approche des voitures demande : « pourquoi les arrêtez-vous ? Qu’ont-ils fait ? ». Pas de réponse. Je brandis ma carte devant les yeux du motard qui semble un peu le chef avec ses trois galons, mêmes questions.
Il s’approche très près, me parle les yeux furieux : « demandez au service de presse de la préfecture, nous n’avons rien à vous dire ». J’insiste, demande s’ils ont cassé quelque chose… « Demandez au service de presse» et comme je me retourne pour essayer de poser les mêmes questions à d’autres, il me poursuit, sans me repousser et ni me toucher, mais avec un ton qui monte' (suite).
Lahire  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

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