Paul Ariès parle de
« mot-obus » pour présenter le terme de décroissance. L’expression ne
serait pas exagérée en ce qui concerne le récent propos d’Eric Zemmour
lorsqu’il a décidé d’employer, sans doute pour la première fois à la
télévision, l’idée d’une remigration.
N’attendons pas des quelques zélateurs singeant une vie intellectuelle au cœur de notre si piteuse oligarchie médiatique une réaction docte ou rationnelle, nous en serons quittes pour le foisonnement d’anathèmes et de condamnations bigarrées en appelant à l’introuvable pacte républicain ou bien à la lutte contre les sempiternelles heures les plus sombres de l’histoire. Les identitaires de s’empresser d’aller vers une feuille de route organisant le retour massif au pays et le débat de devenir impossible, les méchants ont parlé, le ban doit fermer.
Pourtant la question mérite une attention toute particulière et ce pour trois raisons dont il est urgent de chercher les imbrications : la première tient au constat d’une réalité dont la négation devient de plus en plus irrespirable, les Français ne veulent plus d’immigration et pour des raisons identitaires et pour des questions économiques, la seconde bien plus complexe consiste à accepter que nous nous trouvons là devant un questionnement de politique d’envergure qui bouleverse nombre de nos cadres conceptuels ( assimilation, charité chrétienne, jeu d’alliances), le dernière enfin porte sur l’incroyable responsabilité européenne dans l’explosion des phénomènes migratoires, idée dérangeante mais cruciale si nous voulons proposer quelques idées, modestes, sur les troubles mus par le Grand remplacement.
Immigration et identité. [...]
Charles de Meyer - La suite sur Nouvel Arbitre
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