Début mars, le brave Bruno Le Maire promettait de « provoquer l'effondrement de l'économie russe ». Il allait le faire, il était sur le point... Ah, si Emmanuel Macron ne l'avait pas retenu ! Aujourd'hui, Poutine sillonnerait les routes françaises en camionnette pour implorer les ménages de lui acheter son gaz à prix cassé.
Après ce triomphe évité de justesse, le ministre de l'Économie revient sur le devant de la scène. Face à François Lenglet, le stratège de Bercy est venu dévoiler son plan d'action pour lutter contre l'explosion des prix du gaz et de l'électricité. Avant d'entrer dans le vif du sujet, rappelons que le bouclier tarifaire mis en place depuis octobre 2021 a permis de limiter la casse. Le gars Bruno n'est pas peu fier : « Le prix du gaz, il aurait dû augmenter de 50 %, les Français ont vu zéro. C'est l'État qui l'a pris à sa charge. » La victoire sur le retour de manivelle des sanctions à l'égard de la Russie est totale : le contribuable paiera la facture. Même solution miracle pour l'électricité qui n'a augmenté que de 4 % malgré les +30 % du marché. La fibre du « quoi qu'il en coûte » habite le prodige macronien.
Toute solution paradisiaque ne pouvant durer éternellement, à partir du 1er janvier 2023, en plein réveillon, dès les douze coups de minuit, bonne année bonne santé et radiateurs sur 2 pour les moins pauvres : « À partir du 1er janvier, [...] il faudra faire passer un certain nombre de hausses en fonction du niveau de revenus », énonce doctement le père Le Maire. Les cerveaux de Bercy ont surchauffé : « ...il faut aussi qu'il y ait des augmentations pour ceux qui peuvent se permettre ces augmentations ». Dans les files d'attente aux caisses d'allocations de ceci et cela, des cris de joie se font entendre. « Les travailleurs au congélo, les assistés aux fourneaux ! » Des mots d'ordre galvanisants sont lancés par la foule.
Près de sa chaudière à gaz, le consommateur attend la définition exacte de « ceux qui peuvent se permettre ces augmentations ». Les nababs bénéficiaires de salaires exorbitants allant parfois au delà de 1.500 € mensuels seront-ils appelés à soutenir l'élan de solidarité nationale ? Attendu l'explosion des tarifs, le futur frigorifié a compris ce que le ministre exprime à demi-mots : tout le monde paiera sauf une poignée de veinards vivant sous le seuil pauvreté. Après des année de désindustrialisation massive des territoires, le fin limier économiste en appel aux survivants pour sauver les victimes de cette politique mondialiste. Chacun de s'imaginer la suite du procédé : baguette à 10,50 € pour les uns, 0,60 pour les autres, en pièces d'or pour les plus nantis. Loyers, alimentation, santé, transports sur le même modèle... Après des dizaines d'années de politique mondialiste, le gars Bruno arrive et présente la note aux classes moyennes. L'impôt Poutine, la taxe sur le Vladimir... Diverses appellations aideront les plus naïfs à passer l'hiver.
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