mardi 14 mai 2024

Les Frères musulmans sont-ils installés dans les murs de Sciences Po ?

 

©Celette/Wikimédia
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Des agents du Hamas derrière les manifs de Sciences Po ? Ce lundi 13 mai, encore, après plusieurs semaines de tensions, les forces de l’ordre étaient toujours déployées devant le campus de Sciences Po Reims, rattaché à l’institut d’études politiques de Paris. Cette fois-ci, pas de manifestation bruyante aux cris de « Palestine Vaincra » ni de blocage violent mais des barrières et des poubelles devant l’entrée principale. Elles obligent les étudiants, convoqués pour leurs examens, à emprunter une porte latérale. Ce résidu de protestation fait écho aux importantes manifestations qui ont eu lieu au sein de la prestigieuse institution de la rue Saint-Guillaume et de ses campus délocalisés, ces derniers jours. À Paris, des dizaines d’étudiants, drapeau palestinien à la main, ont ainsi à plusieurs reprises réussi à bloquer l’établissement, obligeant la direction à négocier avec eux. Derrière ce mouvement de mobilisation étudiante se cachent plusieurs associations et comités dont certains se retrouvent aujourd’hui soupçonnés de proximité avec les Frères musulmans. L’un d’eux, particulièrement actif ces derniers jours au sein de Sciences Po, Students for Justice in Palestine (SJP), a été fondé par un activiste accusé d’être un « agent du Hamas », rappelle le dernier numéro du magazine Franc-Tireur.

Une proximité avec les Frères musulmans

« Nous demandons une enquête approfondie sur cette association qui s’est implantée à Sciences Po. » Auprès de BV, Quentin Coton, responsable de l’UNI à Sciences Po Paris, appelle la direction de l’établissement à prendre des mesures pour s’assurer que SJP Sciences Po n’est pas infiltrée par les Frères musulmans. « Cela fait des mois, voire des années, que nous demandons des contrôles sur ce genre d’associations. Face aux actes antisémites, l’administration semble seulement maintenant se réveiller avec la gueule de bois », explique-t-il.

Pour comprendre ses inquiétudes, il faut remonter aux origines de l’association incriminée. SJP a été fondée aux États-Unis à la fin des années 1990 par Hatem Bazian. Professeur de droit islamique, on lui reproche d’avoir levé des fonds pour KindHearts, une ONG humanitaire dissoute par le Trésor américain en 2012 pour avoir financé le Hamas. Par ailleurs, SJP est aujourd’hui poursuivie en justice par des survivants du 7 octobre qui accusent l’association de « diffuser la propagande du Hamas » et de « travailler à recruter des étudiants non informés, mal avisés et impressionnables »« Ce n’est pas un groupe de défense des innocents, mais plutôt la branche propagande d’une organisation terroriste », accusent, ainsi, les parties civiles. Autant d’éléments qui inquiètent l’UNI Sciences Po. « Si jamais l’association est effectivement une antenne frériste, c’est très inquiétant. Cela voudrait dire que les Frères musulmans ont déjà infiltré Sciences Po, école censée former les élites de demain », nous confie Quentin Coton.

Les idiots utiles des Frères musulmans

« Côté façade : SJP se présente comme ouverte à la discussion et au débat, dont le seul objectif est de défendre la Palestine dans un cadre serein », explique Quentin Coton, qui côtoie l’association depuis plusieurs semaines au sein de Sciences Po. En effet, sur ses réseaux sociaux, SJP explique vouloir « entreprendre de nombreuses activités pour sensibiliser la communauté du campus à la cause palestinienne ». Une vitrine propre qui a permis à ses fondateurs d’obtenir l’approbation nécessaire d’une majorité d’étudiants pour s’implanter comme « initiative étudiante » au sein de l’IEP de Paris à l’automne dernier et d’ouvrir ses réseaux sociaux le 11 octobre 2023, soit quatre jours seulement après l’attaque contre Israël.

Mais côté réalité, la méthode détonne. Dénonciation de professeurs, d’élèves ou de membres de l’administration qui auraient un point de vue divergent ou neutre sur le conflit, organisation de conférences avec des invités « discutables », manifestations interdites au sein de l’école, soutien aux blocages… « Ils ont un double discours et tentent de faire pression sur la direction », dénonce le responsable de l’UNI Sciences Po.

Cette méthode permet en effet à SJP Sciences Po, forte d’une soixantaine de membres actifs, de bénéficier d’une influence non négligeable au sein de l’institution. D’une part, la direction de « Sciences Po, en discutant et négociant avec SJP, leur a donné un poids qui outrepasse le rôle d’une "initiative étudiante". Ils ne sont pas encore une association permanente de l’école mais déjà ils effectuent une activité de lobbying. » D’autre part, l’association profite du soutien d’une grande partie des étudiants d’extrême gauche qui, au nom de la convergence des luttes, rallient la cause palestinienne.

Si, pour l’heure, les blocages ont cessé, l’inquiétude demeure. « On reste suspendu au conflit au Moyen-Orient. Et il ne faut pas oublier que Sciences Po n’a pas négocié l’arrêt des blocages mais seulement une trêve. On peut donc craindre que le mouvement reprenne à la rentrée », redoute Quentin Coton. L’imam Chalgoumi s’alarme également de ces mouvements : « Cela fait une décennie que nous observons avec inquiétude l’influence des Frères musulmans dans les universités telles que Sciences Po ou la Sorbonne. Ils ciblent les élites et les jeunes […] diffusant leur idéologie au sein même de ces établissements. »

Confronté à tous ces signaux, l’exécutif a demandé un rapport sur l’état de la menace frériste en France. Henri Leroy, sénateur Les Républicains, envisage pour sa part de réclamer l’ouverture d’une commission d’enquête sur l’islamo-gauchisme. Il est temps de se réveiller…

Clémence de Longraye

https://www.bvoltaire.fr/les-freres-musulmans-sont-ils-installes-dans-les-murs-de-sciences-po/

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