L'événement semble avoir peu passionné les foules, vu les repost : Jul et Slimane, héros français du moment, ont invisibilisé (pour parler comme Sandrine Rousseau) le Président 2.0. Juste retour des choses. Les Français seraient-ils las de cette agitation tiktokeuse ridicule ? Gros plan sur notre Président en chemise, son portable à la main pour nous montrer messages et graphiques, comme un ado ou un commercial. Un ado ? Oui, le décor est bien celui d'une chambre d'ado avec, dans un coin, les deux drapeaux... Défilent donc les messages des internautes issus de tous les réseaux imaginables (j'ai appris l'existence de « Shorts »...). Et les graphiques (de la PAC, par exemple) brandis et commentés comme par un journaliste du 13 heures fier de son infographie. Et puis, bien sûr, l'irruption de « potes » pour rendre la sauce plus digeste. Une question sur Mbappé ? Hop ! le voilà qui surgit à la fin de la séquence. Une autre plus sérieuse, sur la pérennité du couple franco-allemand ? Olaf Scholz vient confirmer, en français évidemment, qu'il existe toujours ! Et notre Président le remercie en allemand. Tout cela est attendu, stupide et met finalement mal à l'aise.
Malaise devant cet aplatissement généralisé des sujets et des enjeux : le sort des agriculteurs, du nucléaire, de la guerre en Ukraine (« Il faut être dissuasif vis-à-vis parfois de notre adversaire en leur disant : si vous allez trop loin [...], alors je n’exclus pas d’intervenir. [...] J’espère de toutes mes forces qu’on n’aura pas à partir en guerre, la France n’est pas une puissance de guerre mais une puissance de paix, mais oui, si on veut avoir la paix, il faut la protéger ») : tout est mis sur le même plan. Aucune gravité, aucune distance, aucune hiérarchie : le bavardage des réseaux.
Il est, d'ailleurs, plaisant de voir notre Président choisir, sur X, cet angle d'attaque contre « les extrêmes droites » (notez le pluriel). Pour lui, elles « se nourrissent de la peur (...) une logique de peur, de colère et de ressentiment. Elles sont beaucoup plus sur l'émotion négative que sur l'argument. Et ça marche mieux sur les réseaux sociaux. » En bon adepte desdits réseaux, Macron aggrave son cas, celui du complotiste car, évidemment, elles ont une « forme d'hypocrisie, un projet caché. Les extrêmes droites avancent masquées ! »
Sur le fond, Emmanuel Macron a confirmé sa fuite en avant vers une défense européenne, souhaitant la création d'une force commune de 5.000 hommes (pourquoi pas 10.000 ?) et une académie militaire européenne... Avec 70 ans de retard, Emmanuel Macron nous rejoue la comédie de la CED.
Si vous n'avez pas regardé cette vidéo de campagne, vous n'avez rien perdu. Si : un nouvel épisode de l'abaissement de la fonction présidentielle.
Frédéric Sirgant
https://www.bvoltaire.fr/macron-en-campagne-sur-x-un-president-2-0-est-ce-encore-un-president/
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