Le Syndicat de la Famille a gagné son procès pour « provocation publique à la haine envers un groupe de personnes à raison de leur identité de genre », pour avoir contesté la circulaire Blanquer sur la transidentité. Sa présidente, Ludovine de La Rochère, réagit dans le JDD :
Défendre le bon sens expose inévitablement à des attaques de la part des militants de la déconstruction et du wokisme. Nous sommes habitués et cela n’entame en rien notre détermination à agir pour la famille et la filiation, ce qui implique de respecter l’homme et la femme, leur différence et leur complémentarité. En l’espèce, la plainte déposée à notre encontre concernait la fameuse circulaire Blanquer de 2021 sur « l’identité de genre en milieu scolaire ». Nous avons évidemment contesté cette circulaire par toutes les voies possibles, y compris via des communiqués de presse, des tribunes et des publications sur les réseaux sociaux.
Le 21 janvier 2022, nous avons publié un tweet faisant référence à une interview publiée peu de temps auparavant dans lequel nous affirmions dans le magazine Causeur :
« La circulaire Blanquer est en réalité un manifeste. La transidentité n’est pas un fait, mais une idéologie diffusée par des militants qui cherchent à convertir un maximum de personnes. À ce titre-là, elle n’a pas à rentrer dans l’école ».
Trois associations LGBT se sont alors constituées parties civiles pour déposer plainte du chef de « provocation publique à la haine envers un groupe de personnes à raison de leur identité de genre ». Pour ces militants radicaux, l’action en justice est habituelle. Ils cherchent à intimider.
Pourquoi la justice vous a-t-elle donné raison ?
Lors de l’audience, les débats ont porté sur le fond et en particulier sur ce que signifie le terme de « transidentité ». La question était de savoir si la « transidentité » constitue une « identité de genre » protégée par la loi. Avec l’aide de notre avocat nous soutenions que non, car si l’identité de genre est « le genre auquel une personne s’identifie » selon le Conseil constitutionnel, sa détermination est indépendante de la concordance ou de la discordance entre cette identité et la réalité sexuelle.
Au demeurant les plaignants eux-mêmes étaient dans une certaine difficulté pour définir la « transidentité » puisqu’ils utilisent ce terme de manière souvent tautologique (« la transidentité ce sont les personnes trans ») et s’en servent pour désigner des identités différentes les unes des autres puisque fondées sur le ressenti personnel profond de chacun. Ainsi, d’après ces associations militantes, la transidentité concernerait aussi bien des personnes transgenres – « dont l’identité de genre ne correspond pas au sexe qui leur a été assigné à la naissance », mais aussi des personnes non-binaires « qui ne se reconnaissent pas dans la catégorisation binaire du genre (homme/femme) ».
Pour le tribunal, la transidentité ne désigne pas un groupe de personnes déterminé. C’est ce qui a très justement été rappelé :
« Il apparaît que la notion de transidentité renvoie à plusieurs façons de vivre le rapport à son identité biologique, sexuelle, et non à un groupe homogène de personnes qui se définirait et se caractériserait par une conduite unique, de sorte que les attaques portées contre cette catégorie ne peuvent être assimilées à une attaque contre le groupe lui-même et les personnes qui le composent. Ce terme ne désignant par conséquent pas un groupe de personnes au sens du texte, les propos incriminés ne peuvent être considérés comme visant un groupe de personnes à raison de leur identité de genre ».
Il est important de souligner que le tribunal a aussi estimé que notre message « ne contient aucune exhortation, même implicite, à la haine, à la violence ou la discrimination ».
C’est une décision de principe, intéressante, car elle affirme clairement le droit de chacun à critiquer un concept qui est essentiellement militant, un peu ectoplasmique, forgé en réalité pour asseoir l’idée dangereuse et artificielle selon laquelle chacun peut s’autodéterminer en totalité. C’est ce que nous rappelons inlassablement en dénonçant cette idéologie, portée par certaines de ces associations, et qui n’a rien à voir avec une quelconque phobie. Chacun d’entre nous a évidemment le droit de ne pas adhérer à ces revendications, et même de les dénoncer. C’est ce qu’on appelle la liberté d’expression. Je dirai même que les dénoncer est une mission d’intérêt général !
Nous ne pouvons que nous réjouir de cette jurisprudence qui contribue à la défense de personnes qui osent parler en vérité ! Accessoirement, nos détracteurs sont condamnés à verser un droit fixe de procédure.
Ce procès révèle-t-il une volonté de censure des militants transidentitaires ?
Nous assistons depuis longtemps à une confiscation gravissime du débat par ceux qui prétendent être victimes de haine dès lors que leur idéologie et leurs revendications sont dénoncées et se heurtent à une contradiction. Il y a aussi une instrumentalisation de la justice par des associations qui vivent souvent de subventions, ont une existence réelle (adhérents, actions…) parfois évanescente, mais utilisent régulièrement l’habilitation que la loi leur a donnée pour tenter d’étouffer tout débat. Ici, nous ne sommes pas dupes, il y avait aussi l’espoir d’accrocher le « scalp » du Syndicat de la Famille pour tenter de nous discréditer et de nous décourager. Mais c’est mal nous connaître.
Le drame, c’est que le fait de menacer de plaintes à tous bouts de champs leur a ouvert des boulevards, dans les médias et sur les réseaux sociaux, pour diffuser leurs revendications. Ils disposent d’importants relais, sans commune mesure avec l’écho réel de leurs théories. Mais c’est la réalité du combat culturel et de la bataille de l’opinion publique. Nous ne devons plus avoir peur et continuer à accélérer le réveil des consciences. C’est évidemment difficile mais plus que jamais nécessaire. Car ce sont malheureusement les adolescents et les jeunes, c’est-à-dire les plus vulnérables face au prosélytisme, qui sont les plus touchés par cette pression militante déconstructiviste. À ces âges où l’on est souvent mal dans sa peau, certains croient trouver un remède à leur mal-être dans la transidentité. Or le changement de sexe a des conséquences lourdes et irréversibles.
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