mardi 24 décembre 2024

Ecole : les origines de la débâcle

Le RPF, par l’intermédiaire de Pierre Duriot, son porte-parole, a été interrogé sur les raisons de la débâcle éducative. Interview en compagnie de Chantal Delsol, autre spécialiste de l’enseignement. En bas, le lien vers l’article complet et les deux interventions.

Les raisons de la débâcle éducative…

1- La nomination de François Bayrou a fait ressortir l’histoire de la gifle dont certains continuent à s’émouvoir plus de vingt ans après. Alors que les discours victimaires sont légion sur les enfants qui seraient victimes d’un système patriarcal, oppressif, raciste, islamophobe, en quoi la méthode “ouin ouin”, qui entretient les parents et les enfants dans une logique victimaire, a-t-elle été contre-productive pour l’éducation ? (Le jeune garçon qui tentait de lui « faire les poches » en 2002 est aujourd’hui incarcéré dans le cadre d’une affaire de trafic de stupéfiants).

Il faut déconnecter cette gifle de l’école, elle relève de l’éducation, donc des parents, on ne fait pas les poches des gens, alors que l’instruction relève de l’école. La logique victimaire n’a cours que dans les quartiers ethniques, avec les élèves d’origine arabo-afro-musulmane et avec eux seuls, pas avec les élèves d’origine asiatique qui sont statistiquement bien meilleurs que la moyenne. Dans les écoles des campagnes provinciales, une autre logique est en cours, qui consiste en une volonté permanente de faire en sorte que l’enfant soit bien, qu’il apprenne de manière « ludique », qu’il ne se fatigue pas trop et ne soit pas « brimé », dans son développement psycho-affectif, raisonnement de pédagogue idéologue qui ne donne aucun fruit en matière d’instruction, depuis le temps, le doute n’est plus possible. Ces promoteurs de nouvelles méthodes qui font que plus beaucoup d’élèves maîtrisent l’orthographe et les maths, confondent un peu tout, assimilent la rigueur au patriarcat, l’effort à la brimade, la distinction entre le bien et le mal à de l’oppression et l’apprentissage de la culture occidentale à de l’islamophobie. Ces idées mises bout à bout aboutissent à une équation impossible : l’enfant doit apprendre sans contrainte, en s’amusant, sans effort, le tout dans un dialogue mené à égalité avec l’adulte et en restant dans sa culture arabo-musulmane pour ceux que ça concerne, avec les résultats que l’on connaît et qui nous mènent dans le ventre très mou du classement PISA et même dans les tous derniers en mathématiques. Tout le monde fait le constat maintenant que ça se voit vraiment, que ça ne marche pas, mais pour autant, les promoteurs de cet état d’esprit vous expliquent qu’il faut continuer dans cette voie et que si les résultats sont ce qu’ils sont, c’est qu’on n’est pas allé assez loin dans cette voie qui est la bonne, que les enfants ont développé d’autres compétences et sont heureux : même pas. En plus, ils ont perdu d’autres aptitudes, pourtant mesurables, dont on ne parle pas : la dextérité, la VO2max, l’aptitude à l’effort, la concentration, la socialisation, la gestion des émotions, l’empathie, l’adresse physique, l’équilibre… parce que ces méthodes basées sur le principe de plaisir sont associées à des modes de vies oisifs et sédentaires.

2- En quoi la méthode “oui oui”, selon laquelle les enfants peuvent s’éduquer seuls, se développer sans un cadre, et le côté idéaliste qui a inspiré la pédagogie ont été terriblement néfastes pour l’éducation, l’apprentissage et l’école ?

C’est un pur fantasme. La base de l’éducation est l’exemplarité, avec l’imitation, la transmission, l’assimilation et la digestion progressive de ce qui est appris et qui va pouvoir être réinvesti dans d’autres tâches, les unes et les autres se recoupant puisque la compréhension de lecture est indispensable pour la compréhension d’un énoncé de problème de maths, ou celle d’un fait historique. Mais là où nous nageons dans la bêtise c’est que la discipline, le travail et l’effort sont parfaitement acceptés quand le même enfant pratique le conservatoire de musique, ou le sport en compétition. Il n’y a que l’école, où l’on doit apprendre sans travailler et sans discipline. Et ces mêmes parents, exigeants pour le conservatoire ou le championnat départemental de tennis, s’en vont expliquer aux profs que le petit à trop de travail, qu’il a été injustement puni et qu’il est harcelé par les autres, dernière tarte à la crème à la mode, la moindre anicroche avec un camarade devenant du harcèlement.
3- En quoi le cumul des deux a produit une situation tragique responsable de la baisse de niveau et de la situation actuelle délicate sur la question de l’éducation ? La classe politique et les dirigeants de gauche ont-ils une part de responsabilité dans cette dérive et ce désastre ?

En réalité l’école a changé d’objectif, passant de la massification de l’enseignement après guerre, à la simple propagande politique. En 1948, l’objectif était de former du personnel qualifié pour l’industrialisation et la « tertiairisation » des emplois, qui a suivi une période d’emplois ruraux décimés par la mécanisation. A partir du milieu des années 80, il s’est agit de former des citoyens « responsables », traduire, de gauche. Et l’objectif de l’instruction a été perdu de vue, avec la simplification des programmes, déshabillés de tout ce qui pouvait apparaître comme difficile ou rébarbatif, l’entrée de nouvelles matières, comme l’écologie, les items sanitaires comme le brossage de dents ou la nutrition, jusqu’à un genre d’apogée, avec ouvertement, la promotion de l’homosexualité ou du véganisme, ceci à géométrie variable, tous les enseignants, heureusement, ne suivant pas à la lettre les délires des « réformateurs ». Le tout avec une instauration de ce qu’on appelle le rapport horizontal, c’est à dire le dialogue à égalité entre maîtres et élèves, le maître ayant aussi à apprendre de ses élèves, on se demande bien quoi. L’autre axe a été celui de l’informatique à l’école, qui devait faire de nos élèves des génies. On fait de l’informatique à l’école depuis quarante ans, si ça avait dû améliorer l’enseignement, cela ce serait vu. Il s’est passé l’exact contraire et la machine a ruiné, avec les politiques de l’enseignement, à peu près tout ce qui pouvait faire les qualités d’un élève pugnace.

Bien sûr que les politiques sont responsables, ceux de l’époque mitterrandienne, d’avoir fait passer l’idéologie et le bien être avant le savoir et doublement responsables d’avoir continué dans cette voie, alors que très tôt on s’est aperçu que le niveau continuait à descendre. Notre plongeon dans les classements PISA a été très progressif et il n’était pas possible de ne pas s’en apercevoir. C’est donc sciemment que le niveau des élèves a été laminé, jusqu’à ce que les pires cancres des pires cités puissent se targuer d’avoir, comme les autres, le baccalauréat, dont le taux de réussite a été décrété. Il faut réfléchir tout de même à la manière dont on peut décréter un niveau d’instruction… mais non, un Ministre de gauche qui annonce 80 % de réussite au bac, ça passe. Pour y arriver il a juste fallu dévaloriser l’examen, ce qu’avaient dit de vieux profs dans les années 90, ils se sont faits traiter de réacs, 30 ans après, ils avaient raison.

Lien vers l’article complet :

Le groupe Telegram du RPF :

Pierre Duriot : porte parole du Rassemblement du Peuple Français.

https://rassemblementdupeuplefrancaiscom.wordpress.com/2024/12/23/ecole-les-origines-de-la-debacle/

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