mercredi 18 décembre 2024

Le libéralisme, au secours de l’Etat surendetté

 

François Bayrou sera-t-il l’homme des premières coupes claires dans le fonctionnement de l’Etat ? Ses précédentes alertes sur l’endettement public offrent au Premier ministre l’occasion de passer à l’acte. Lui-même a d’ailleurs admis, mardi devant l’Assemblée nationale, qu’ « il n’y aura pas de redressement sans faire des économies ». Toutefois, son idée saugrenue, lundi soir, d’utiliser un Falcon de la République pour aller présider dans un aller-retour le conseil municipal de Pau n’a pas donné l’exemple de la tempérance budgétaire ni de la lucidité sur les priorités.

C’est à Mayotte, dévastée par les ouragans, que l’hôte de Matignon, en quête de proximité avec les gens, aurait été sans doute plus utile. Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur démissionnaire, a été plus avisé en s’installant auprès du département sinistré. Passons sur la bourde. Reste à savoir si le successeur de Michel Barnier saura corriger un projet de loi de finance qui avait été construit sur la facilité du recours à l’impôt. « Je n’ai jamais cru que c’était dans la fiscalité que se trouvait la réponse à tous les problèmes du pays », a-t-il déclaré mardi devant les députés. En attendant, le leviathan bureaucratique reste un totem qui surplombe la France suradministrée et sous-gouvernée. Au XVI e siècle, Montaigne déplorait déjà les lois trop nombreuses. Pour la seule année 2023, le pays a enregistré 8000 lois, décrets, arrêtés ou circulaires. De 1994 à 2022, un million de fonctionnaires sont venus renforcer une fonction publique déjà pléthorique. On ne compte plus les centaines agences d’Etat ou de hautes autorités inutiles. A commencer par le Haut commissariat au plan, où pantouflait le Béarnais. L’audace serait de supprimer déjà ce comité Théodule.

Il est peu probable que Bayrou, en équilibre politique instable, s’aventure sur cette voie courageuse. Pour s’y être engagée, la présidente de la région des Pays de la Loire, Christelle Morançais (Horizons), doit affronter une bruyante opposition de gauche, qui conteste son plan de 100 millions d’euros d’économies et de 100 postes non remplacés. Or cet impératif de désendettement devient incontournable. Même Marine Le Pen, qu’une partie de la droite qualifie de « socialiste », se rapproche en réalité d’une vision libérale de l’économie (moins d’impôts, moins de normes, moins d’Etat) quand elle déclare, comme ce mercredi dans Le Parisien en parlant de Bayrou : « Il sait ce que nous ne voulons pas : des taxes et des impôts supplémentaires pour la France. Nous voulons aussi des économies structurelles sur le fonctionnement de l’Etat ». Son allié Eric Ciotti va plus loin dans Le Figaro de ce jour en annonçant préparer pour janvier « une grande loi tronçonneuse » qui supprimerait les régions et les métropoles, mais aussi notamment le Conseil économique et social, le Haut commissariat au plan, l’Arcom, les agences régionales de santé, et autres « Hautes autorités » qui ne servent le plus souvent à rien ou qui, comme la Haute autorité de la santé, prône un accès gratuit au changement de sexe pour tous à partir de 16 ans, après avoir cautionné l’emprise étatique durant le Covid. Ce moins d’Etat est plus généralement le crédo libéral défendu par l’Argentin Javer Milei, mais aussi aux Etats-Unis par Elon Musk et Donald Trump. Autant d’exemples à suivre pour que maigrisse enfin l’Etat ventripotent.

Joyeux Noël et bonne année !

Rendez-vous à la rentrée 2025.

Mon intervention de mardi (8h40-8h50) sur Ligne Droite (Radio Courtoisie). Mon intervention de mardi (14h-15h) sur CNews.

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