Comme l’a dit Marine Le Pen dans son entretien de mardi au Parisien, « Emmanuel Macron, c’est fini ou presque ». Et d’expliquer : « C’est une réalité institutionnelle. » Alors, elle se prépare pour la suite.
Même démarche du côté de La France insoumise, exclue comme le Rassemblement national des « rencontres » de Matignon, François Bayrou continuant de pédaler dans la garbure pour former son gouvernement. Il faut dire que le bonhomme ne manque pas d’air, lui qui déclarait la veille, à l’Assemblée, être assez respectueux des institutions pour ne vouloir ignorer personne… Sauf 11 millions d’électeurs ici, et là celui qui tire encore les ficelles des marionnettes de gauche !
Une seule stratégie : ne pas être pris de vitesse
Au Parisien qui lui demande si elle se prépare à une présidentielle anticipée, Marine Le Pen répond le faire « par précaution, compte tenu de la fragilité d’Emmanuel Macron, du peu de leviers institutionnels qu’il lui reste ». « Sa situation est très fragile », dit-elle. « Les problématiques pourraient même venir de son propre bloc central, qui pourrait être en désaccord avec son Premier ministre, ou des marchés financiers. Il y a beaucoup de raisons qui pourraient pousser Emmanuel Macron à mettre fin à son mandat. »
Malgré ses ruades capricieuses pour s’imposer à Matignon, on est d’ailleurs porté à croire que François Bayrou partage, au fond, cette analyse, sinon, pourquoi cette escapade à Pau sur le thème du « j’y suis, j’y reste » ? En vieux singe de la politique politicienne, il sait bien que son siège éjectable est déjà actionné. Alors, une stratégie s’impose aux deux forces en capacité de renverser la table : tout faire pour ne pas être pris de vitesse.
On s’active en coulisses
Le pari de Jean-Luc Mélenchon est encore et toujours que la gauche ne peut pas faire sans lui. En patron du NFP, le faiseur de rois des législatives s’estime le seul candidat possible d’une gauche explosée « façon puzzle ». C’est lui, le Tonton flingueur, et il entend le rester.
Sa crainte, la course aux 500 parrainages qui a failli le faire capoter en 2022, alors, si l’on en croit Europe 1, « Manuel Bompard a déjà contacté l'ensemble des parrains de la dernière présidentielle et "ça avance très bien" ». De même, le trésorier du mouvement serait déjà en train de plancher sur les financements quand d’autres s’activent sur le volet concret : achat de papier chez les imprimeurs, préparation des tracts de campagne et réservations de salles pour les meetings.
Côté RN, deux certitudes, au moins. Primo, la désignation du candidat ne se pose pas, sauf à imaginer que la Justice mette un coup d’arrêt à l’envolée de Marine Le Pen. Hélas, les propos d’un Dupond-Moretti ou le dernier épisode des aventures judiciaires de Nicolas Sarkozy laissent imaginer que tout est possible. Secundo, alors qu’ils ont longtemps été l’épée de Damoclès, les parrainages ne sont plus un tracas. Le parti dispose en effet, aujourd’hui, de 440 élus, sans compter les maires. Reste donc à travailler la question du financement et la constitution des équipes.
Reste qu'en attendant l’éventuelle démission d’Emmanuel Macron, la France n’est toujours pas gouvernée… mais l’était-elle, jusqu’ici ?
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