mardi 18 février 2025

Le nouvel âge idéologique

 

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Combat royaliste 62

Par Philippe Germain

Il est malheureusement courant de déprécier la Politique, au profit de l’Économique ou du Culturel. Voilà pourquoi, depuis 2017, la série de catastrophes jalonnant le grand retour DU politique ébranle le dispositif idéologique du camp du bien.

En France, acculé à la défensive, le camp du bien mise sur l’absence d’alternative idéologique au libéralisme américain. C’est une erreur, car le lamentable échec de la mondialisation a suscité l’élaboration de nouvelles idéologies aux tonalités parfois contre-révolutionnaires.

Celle de la résurgence de grandes religions comme l’hindouisme ou l’islam. Ou le regain américain du fondamentalisme protestant, les nouveaux fidèles russes orthodoxes, le retour aux rites shintoïstes japonais, le néo-confucianisme dont se réclament les trois États chinois : continental, Taiwan et Singapour. Seule y échappe une Europe confite entre rationalisme et anticatholicisme. Une sortie de l’Histoire rappelant le refrain légionnaire : « Adieu vieille Europe, que le diable t’emporte » car Jean-Paul II a pu dire : « Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, il y a un homme qui vit comme si Dieu n’existait pas, c’est l’homme européen ».

Politique, la seconde tonalité contre-révolutionnaire est celle des nations avec leurs régimes autoritaires. Non seulement les nations ne disparaissent pas, mais il en naît de nouvelles auxquelles s’ajoutent de vieilles nations et d’anciens empires revigorés. À négliger le prophétique Kiel et Tanger de Maurras, les géopoliticiens peinent à interpréter ce phénomène. Ils nomment « puissances émergentes » ou « États civilisationnels » ce qui relève DU politique, c’est-à-dire de pouvoirs s’affrontant dans un champ de forces en remaniement. Ces pouvoirs spirituels, intellectuels, économiques s’articulent par rapport au pouvoir politique qui, seul, a droit à la majuscule, signe de majesté. Le pouvoir des nations et empires prend aujourd’hui une forme autoritaire, donc non totalitaire. Il est nommé « régime illibéral » afin d’euphémiser la remise en cause de la démocratie.

Plus inattendue est l’hybridation entre modernisation technologique et tradition. D’abord dans ce qu’on appelait Tiers-monde, Samuel Huntington a observé qu’à partir d’un certain palier de modernisation, le taux d’américan-occidentalisation décline et la culture indigène retrouve sa vigueur. Contre toute attente la modernisation technologique encourage la population à retrouver son héritage pour affirmer son identité culturelle. Les populations rejettent non pas la modernité mais le modernisme avec la laïcisation, le relativisme moral, l’égoïsme individualiste et la surconsommation. Puis, cette opposition entre modernité technologique/idéologie moderniste augmente avec l’irruption rapide de l’intelligence artificielle (IA). Ce stade suprême des révolutions technologiques va, pour la première fois, supprimer plus d’emplois qu’il n’en engendre. La démocratie moderne basée sur la masse va se désintégrer. Ce que Pierre Debray nommait en 1985 « l’homme-masse » devient inutile. C’est donc un prodigieux retournement qui s’opère.

Alors regardons de plus près les idéologies alternatives russe, américaine et islamique.

https://www.actionfrancaise.net/2025/02/18/combat-royaliste-62/

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